Nouvelle Calédonie : « Le blocage vient du fait que certains ne veulent pas jouer le jeu de la démocratie », estime Bruno Retailleau

Au micro de Public Sénat, le président du groupe Les Républicains au Sénat soutient la mise en œuvre de l’état d’urgence, décrété quelques heures plus tôt par le président de la République. « Il faudra restaurer le dialogue, mais après que la sécurité et la tranquillité soient revenues », rappelle-t-il.
Alexis Graillot

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

L’actualité est malheureusement riche d’événements tragiques. Après le meurtre de deux agents pénitentiaires au péage d’Incarville dans l’Eure, les émeutes en Nouvelle-Calédonie, faisant suite au vote du projet de loi constitutionnelle élargissant le corps électoral, a fait cette nuit, quatre morts, dont un gendarme. « Ce gendarme est mort en faisant son devoir, il a donné sa vie pour la République », rend hommage, en préambule, Bruno Retailleau.

Nouvelle Calédonie : « C’est la démocratie qui doit triompher »

Saluant la décision de recourir à l’état d’urgence en Nouvelle-Calédonie, qu’il considère comme un « outil », sans être la solution, le sénateur de la Vendée estime que le président de la République « a eu raison de tendre la main » aux parties prenantes, indépendantistes ou non.

« Maintenant ça devrait être le Congrès. C’est la démocratie qui doit triompher », juge-t-il, en référence au vote conforme de l’Assemblée nationale et du Sénat sur l’élargissement du nombre de votants sur l’archipel. « Le blocage vient du fait que certains ne veulent pas jouer le jeu de la démocratie. Plus d’1/5 des Calédoniens ne participent pas au vote. On ne peut pas faire d’élections démocratiques s’il n’y a pas une révision de ce code électoral. Il faudra aller au bout », continue-il. Au-delà de la crise démocratique, l’élu alerte sur une « crise économique et sociale », exacerbée par une « crise géopolitique », marquée par les « influences étrangères de la Chine et de l’Azerbaïdjan ».

Mort des agents pénitentiaires dans l’Eure : « Une faillite, un échec »

Invité également à réagir sur l’assassinat des agents pénitentiaires au péage d’Incarville dans l’Eure, le président du groupe LR au Sénat critique « une faillite, un échec », estimant que « les Français constatent avec beaucoup d’effarement, cet effondrement et ce délitement de l’Etat », « qui ne parvient plus seulement à faire appliquer ces lois, mais qui ne parvient même plus à protéger ceux en charge d’appliquer cette loi ». A cet égard, Bruno Retailleau s’en prend à une « politique pénale inspirée de la gauche », fondée sur une « idéologie anti-prison » et la « culture de l’excuse ». « On ne peut plus voter des rustines », tance l’élu, qui appelle à une « rupture franche, claire, nette ».

S’il dénonce un « climat inquiétant », le sénateur de la Vendée pense qu’il y a des « solutions ». « J’appelle le président de la République à changer totalement de logique. Il faut réhabiliter la sanction », défend-il, souhaitant la mise en place de « courtes peines de prison », ainsi qu’un « abaissement de la majorité pénale ».

Partager cet article

Dans la même thématique

SIPA_01221444_000001
4min

Politique

Otages français en Iran : Cécile Kohler et Jacques Paris sont sortis de prison, mais « ils ne sont pas libres », précise l'avocate des familles

Cécile Kohler et Jacques Paris, détenus depuis mai 2022 en Iran suite à des accusations d’espionnage, « sont sortis de la prison d'Evin et sont en route pour l'ambassade de France à Téhéran », a annoncé Emmanuel Macron sur X. Les avocats des familles précisent qu'ils ne sont pas libres et toujours empêchés de regagner la France

Le

Paris : session of questions to the government at the Senate
10min

Politique

« Vexations », échanges « pas fluides », négos avec le PS : pourquoi la relation entre le Sénat et le gouvernement Lecornu s’est détériorée

Depuis « un mauvais départ », le courant passe mal entre la majorité LR-centriste du Sénat et le gouvernement. Discussions avec le PS au détriment des LR, députés invités à Matignon sans les sénateurs, qui aimeraient « être dans la boucle »… Les causes de fâcheries se multiplient. Pour tenter de retisser des liens dégradés, Sébastien Lecornu invite les présidents de groupe du Sénat à Matignon ce mercredi, avant de se rendre en conférence des présidents.

Le

Nouvelle Calédonie : « Le blocage vient du fait que certains ne veulent pas jouer le jeu de la démocratie », estime Bruno Retailleau
5min

Politique

« C’est à la fin de la partie qu’on comptera les choses » : sur le budget, les socialistes veulent encore laisser du temps au gouvernement

Les députés mettent en pause l’examen du projet de loi de finances pour étudier le budget de la Sécurité sociale. S’ils ne sont pas allés au bout de la partie recettes, ils ont néanmoins pu adopter un certain nombre de mesures absentes du projet initial. Certaines sont vues par le gouvernement comme des gains concédés aux socialistes, bien que ces derniers se montrent toujours insatisfaits. Pas suffisamment, pourtant, pour interrompre les négociations et l’examen budgétaire.

Le