Nouvelle crise au sommet des Républicains : Wauquiez limoge Calmels

Nouvelle crise au sommet des Républicains : Wauquiez limoge Calmels

Nouvelle crise au sommet des Républicains (LR): le président du parti Laurent Wauquiez a mis fin aux fonctions de vice-présidente...
Public Sénat

Par Baptiste PACE

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Nouvelle crise au sommet des Républicains (LR): le président du parti Laurent Wauquiez a mis fin aux fonctions de vice-présidente déléguée de Virginie Calmels, remplacée par Jean Leonetti, en épilogue de deux semaines de conflit ouvert avec elle.

"Après consultation de l'équipe dirigeante, Laurent Wauquiez, président des Républicains, nomme Jean Leonetti, maire d'Antibes et président du Conseil national, vice-président délégué des Républicains", a indiqué le parti dans un communiqué laconique publié dimanche soir, et qui ne mentionne pas le nom de Mme Calmels.

"La dérive continue dans le jeu personnel n’était plus acceptable. Quand on est membre de l'équipe dirigeante, on ne peut pas tirer chaque jour contre son camp, surtout à un moment où chacun mouille sa chemise pour reconstruire la famille", a fait valoir dimanche soir une source dans l’entourage de M. Wauquiez.

Cette décision met un terme à deux semaines de conflit ouvert entre le patron des Républicains, élu en décembre, et sa N.2 qui l'avait rejoint lors de sa campagne interne.

Selon les statuts de LR, elle devra néanmoins recevoir, pour être entérinée, l’approbation du Conseil national, sorte de parlement du parti. Celui-ci doit se réunir le 30 juin à Menton pour un débat consacré à l’Europe.

Première adjointe d'Alain Juppé à Bordeaux, représentante de la sensibilité libérale au sein de LR, Virginie Calmels avait publiquement critiqué un tract intitulé "Pour que la France reste la France", distribué le week-end dernier lors d'une opération de mobilisation. Mme Calmels avait jugé ce tract "anxiogène" et évoqué un "dysfonctionnement" dans la prise de décision au sommet du parti.

L'ancienne directrice générale d'Endemol Monde, dont la carrière politique a débuté en 2014 à Bordeaux aux côtés d'Alain Juppé, avait réitéré ses critiques mardi lors d'une réunion de direction houleuse.

Elle avait enfoncé le clou dans un entretien accordé au Parisien dimanche. Depuis son élection, avait-elle jugé, M. Wauquiez "démontre au fur et à mesure des jours qui passent qu'il semble uniquement là pour défendre sa propre ligne". "Il estime qu'il doit son élection qu'à sa seule présence, je ne partage pas cette vision".

"J'ai cru avec sincérité à sa volonté de rassemblement et j'ai soutenu ses propositions, car je suis pour un régalien fort". "Mais je ne suis pas non plus un clone, je ne suis pas dénaturable", lançait-elle.

- "Preuve de faiblesse" -

" L’autoritarisme est une preuve de faiblesse", a dénoncé dimanche soir auprès de l’AFP un membre de son entourage.

"Virginie Calmels a des convictions. Et du courage. Elle vient de le montrer", a pour sa part tweeté Alain Juppé.

Cet épisode constitue une nouvelle crise pour M. Wauquiez, qui avait déjà défrayé la chronique avec la diffusion en février par TMC d'un cours donné à des étudiants lyonnais, enregistré à son insu, dans lequel on l'entendait adresser de sévères critiques à de nombreux acteurs de la vie politique, à commencer par Nicolas Sarkozy.

Sous couvert d'anonymat, plusieurs membres du parti, y compris au sein de la direction qu'il a lui-même installée, critiquent une prise de décision jugée solitaire de M. Wauquiez et sa présence trop parcimonieuse dans les médias.

Accusé par ailleurs de reprendre les thèmes du Rassemblement national (ex-FN), M. Wauquiez, dont la cote de popularité ne cesse de s'effriter dans les sondages, a plusieurs fois affirmé qu'il n'entendait pas dévier de sa ligne.

Au sein de LR, il doit également compter avec la concurrence de Valérie Pécresse. La présidente de l'Ile-de-France a créé son propre mouvement, "Libres!", devenu associé à LR au mois de janvier.

Mme Pécresse, qui critique régulièrement une "droite des décibels" à laquelle elle oppose une "droite des solutions", présentera lundi matin ses propositions sur l'Europe.

Son départ "souligne que Laurent Wauquiez continue à se refermer sur un socle politique de plus en plus étroit", a tweeté le vice-président de Libres!, Maël de Calan.

Ancien ministre délégué aux Affaires européennes, actuel maire d’Antibes (Alpes-Maritimes), Jean Leonetti est nommé vice-président délégué, le titre que détenait Mme Calmels. Après l’élection de M. Wauquiez, M. Leonetti était devenu président du Conseil national, sorte de parlement du parti. Il préside également le Conseil des sensibilités, instance récemment créé par LR.

Son nom circule pour la tête de liste LR aux élections européennes de 2019, alors qu'un nombre grandissant de responsables, dont Nicolas Sarkozy, plaident pour que M. Wauquiez conduise lui-même la liste.

Dans la même thématique

Marine Le Pen, présidente du groupe Rassemblement national à l’Assemblée, pendant le vote de la motion de censure contre Michel Barnier.
3min

Politique

Sondage : après la motion de censure, Marine Le Pen toujours en tête des intentions de vote pour l’élection présidentielle

Une semaine après la censure du gouvernement Barnier par la gauche et le Rassemblement national, un sondage Ifop pour Le Figaro Magazine et Sud Radio révèle que Marine Le Pen améliorerait son score au premier tour de l’élection présidentielle. En fonction des candidats face à elle à gauche et chez les macronistes, elle recueille entre 36 et 38 % des intentions de vote.

Le

Nouvelle crise au sommet des Républicains : Wauquiez limoge Calmels
3min

Politique

La consultation des partis à l’Élysée marque « le retour de l’UMPS », estime Thomas Ménagé (RN)

Emmanuel Macron a réuni mardi les responsables de plusieurs partis politiques à l’Élysée pour les consulter avant la nomination d’un nouveau Premier ministre pour remplacer Michel Barnier. Pour le député RN Thomas Ménagé, invité de la matinale de Public Sénat ce mercredi, cet échange marque « le retour de l’UMPS » sous la forme d’un « parti unique qui va du PS jusqu’à Laurent Wauquiez ».

Le

Nouvelle crise au sommet des Républicains : Wauquiez limoge Calmels
4min

Politique

Archive. Quand Jean-Luc Mélenchon justifiait les bombardements sur les rebelles syriens

Depuis la chute de Bachar Al-Assad, certaines déclarations de responsables politiques conciliant avec le régime dictatorial refont surface. En octobre 2015 par exemple dans l’émission « Preuves par 3 » sur Public Sénat, Jean-Luc Mélenchon estimait que les bombardements russes et syriens faisaient partie d’une guerre nécessaire contre les rebelles.

Le