Moins d’un an après l’adoption de la dernière loi immigration, le gouvernement de Michel Barnier a promis un nouveau texte pour le début de l’année 2025. « Faire une loi pour une loi, ça n’a pas de sens », a rapidement réagi Gabriel Attal, président du groupe Ensemble pour le République (EPR). A l’inverse, le député Rassemblement national de la Somme, Jean-Philippe Tanguy se réjouit de cette annonce. « Je me félicite que cette loi puisse arriver aussi rapidement », affirme Jean-Philippe Tanguy, qui souhaite que le nouveau texte reprenne, au minimum, les mesures censurées par le Conseil constitutionnel l’année dernière. En janvier dernier, la justice constitutionnelle avait censuré une grande partie des mesures ayant été intégrées au texte, notamment le conditionnement du versement de certaines prestations sociales. « Je pense que ces mesures sont minimales », martèle le député de la Somme.
« Je crois que Monsieur Attal, depuis qu’il est retourné dans l’opposition, est revenu à ses mauvais démons »
« On proposera d’aller plus loin dans le contrôle de l’immigration pour faciliter l’expulsion des clandestins », lance Jean-Philippe Tanguy qui dit vouloir une « régularisation zéro des clandestins ». Un avis pas vraiment partagé par Gabriel Attal qui affirmait ce matin sur France Inter : « On a adopté une loi il y a moins d’un an sur l’immigration, avec des mesures dont certaines ne sont pas encore en vigueur puisque les décrets ne sont pas encore sortis. » « Je crois que Monsieur Attal, depuis qu’il est retourné dans l’opposition, est revenu à ses mauvais démons. Il donne des leçons au monde entier », répond le député du RN. Ce dernier se réjouit de certaines pistes évoquées, comme l’allongement de la durée de rétention administrative, mais pose les conditions au soutien de son groupe, notamment sur la question des métiers en tension. « Notre vote n’est jamais garanti, sur aucune mesure », prévient Jean-Philippe Tanguy.
En cas de 49.3, Jean-Philippe Tanguy n’exclut pas de voter une motion de censure présentée par la gauche
Sur un autre sujet, le budget, le vote du RN dépendra de ce que le groupe d’extrême-droite parvient à obtenir. « Ce serait étrange que le RN vote pour un budget qui n’est pas de notre parti politique. Ce qui a été présenté est inacceptable », affirme Jean-Philippe Tanguy. Néanmoins, le groupe de Marine Le Pen compte exercer une influence sur le budget et dévoilera, d’ici mercredi, les amendements qu’il compte présenter. Fort de 141 députés, le RN et ses alliés pourraient conditionner leur vote à une reprise de leurs amendements. Face à ces éventualités, le gouvernement pourrait être tenté d’avoir recours au 49.3 pour faire adopter le budget. « Cela prouverait un échec des négociations », assure Jean-Philippe Tanguy. « On pourrait voter une motion de censure de la gauche si le gouvernement s’enferme à vouloir appliquer des réformes technocrates », ajoute le député RN.