Nouvelle semaine agitée chez LR, avant le débat sur l’Europe
Les Républicains ont vécu une nouvelle semaine agitée avec les critiques de leur numéro deux Virginie Calmels contre le management de Laurent...
Par Baptiste PACE
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Les Républicains ont vécu une nouvelle semaine agitée avec les critiques de leur numéro deux Virginie Calmels contre le management de Laurent Wauquiez, qui n'entend cependant pas dévier de sa ligne et prépare le Conseil national du 30 juin consacré à l'Europe.
Une réunion "surréaliste". Mardi matin, une franche explication de texte a opposé la plupart des dirigeants de LR à Virginie Calmels, qui avait publiquement évoqué un "dysfonctionnement" pour n'avoir pas "validé" un tract qu'elle jugeait "anxiogène", intitulé "pour que la France reste la France".
La veille, Mme Calmels avait enfoncé le clou, jugeant qu'il n'y avait "pas un maître et une élève". M. Wauquiez venait de la rappeler à l'ordre dans les colonnes du Figaro et son soutien Brice Hortefeux était allé jusqu'à évoquer la "soif d'ambition" de l'adjointe d'Alain Juppé à la mairie de Bordeaux.
Les critiques de Mme Calmels sont venues alimenter des reproches régulièrement formulés, en "off" ou parmi des opposants internes comme Maël de Calan ou Jean-François Copé, à propos d'un management solitaire de Laurent Wauquiez.
Au passage, pour le patron du parti, la réunion de mardi a été l'occasion, sur l'insistance de Mme Calmels, de relater sa rencontre avec Thierry Mariani, l'ex-ministre LR qui plaide pour un rapprochement avec le Rassemblement national (ex-FN). Rencontre qui a eu lieu fin mai mais dont plusieurs participants n'avaient pas entendu parler.
Mme Calmels va-t-elle demeurer en poste ? "Sa stratégie d'opposition à Wauquiez est son seul moyen d'exister", juge un dirigeant.
Le parti a commandé un sondage à l'Ifop, réalisé lundi et mardi, selon lequel 63% des Français et 79% des sympathisants LR ne trouvent "pas choquant" le fameux slogan "Pour que la France reste la France". Ce slogan ne fait polémique que "chez ceux qui n'ont pas intérêt à ce qu'une nouvelle droite se reconstitue", juge le secrétaire général délégué Geoffroy Didier.
Le président de LR, Laurent Wauquiez, s'exprime lors d'une convention thématique sur le thème de l'immigration à Paris, le 18 avril 2018
AFP
Elu en décembre, M. Wauquiez l'a dit à plusieurs reprises: il ne déviera pas de sa "ligne". Celui que certains de ses soutiens jugent "pas assez présent" devrait accorder plusieurs entretiens dans les deux prochaines semaines.
Lundi, à Lyon, il prononcera un discours lors d'une réunion publique de Sens Commun, émanation de la Manif pour Tous au sein de LR. Il sera mercredi en Eure-et-Loir sur le thème de l'agriculture.
Le prochain grand rendez-vous des Républicains aura lieu à Menton (Alpes-Maritimes) avec le Conseil national consacré à l'Europe. Mais cette réunion, dans deux semaines, sera "plus un point de départ qu'un point d'arrivée" du débat, explique-t-on au sommet de LR.
- Pas tête de liste aux européennes -
De son côté, Valérie Pécresse, rivale de M. Wauquiez avec son mouvement "Libres !", présentera lundi ses propositions sur l'Europe.
La présidente du Conseil régional d'Ile-de-France Valérie Pécresse, lors d'une conférence à Paris, le 30 janvier 2018
AFP/Archives
Au sein du parti, se pose également la question de la tête de liste. L'hypothèse Virginie Calmels est de moins en moins évoquée. Ancien ministre des Affaires européennes, le centriste Jean Leonetti "semble intéressé", selon un dirigeant.
"Et il y a ceux qui veulent que ce soit Laurent Wauquiez. Beaucoup poussent en interne. Avec l'argument que Laurent fera sûrement un meilleur score qu'un autre candidat", poursuit cette source.
Premier à plaider cette option: Nicolas Sarkozy. "Ca pourrait avoir de la gueule", a renchéri Rachida Dati. "Est-ce qu'il sera enfin courageux (...) comme jadis le président Sarkozy l'avait fait, même dans les situations difficiles ?", a appuyé jeudi le ministre ex-LR Gérald Darmanin. Oubliant que M. Sarkozy, en 1999, avait en réalité remplacé au pied levé Philippe Seguin, démissionnaire.
"Les listes sont nationales et je pense que Laurent Wauquiez pourrait parfaitement être légitime", a glissé cette semaine le président du groupe LR au Sénat, Bruno Retailleau, qui "respecte" néanmoins le choix de M. Wauquiez de demeurer à la tête de la région Auvergne-Rhône-Alpes.
Laurent Wauquiez "considère que de nos jours, un politique ne peut pas zapper d'un mandat à un autre", confirme l'entourage du patron de LR.
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