Le ministre de la Transition écologique, Nicolas Hulot, s'est risqué lundi à parler de fermer "peut-être jusqu'à 17" réacteurs nucléaires pour...
Nucléaire: Hulot se risque à évoquer « jusqu’à 17 » fermetures de réacteurs
Le ministre de la Transition écologique, Nicolas Hulot, s'est risqué lundi à parler de fermer "peut-être jusqu'à 17" réacteurs nucléaires pour...
Par Vanessa CARRONNIER, Etienne BALMER
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Le ministre de la Transition écologique, Nicolas Hulot, s'est risqué lundi à parler de fermer "peut-être jusqu'à 17" réacteurs nucléaires pour permettre la transition énergétique à l'horizon 2025, mais tout reste encore ouvert dans ce vaste chantier aux multiples inconnues.
La loi sur la transition énergétique prévoit de réduire la part de l'atome dans la production d'électricité de 75% à 50% à l'horizon 2025.
"Ça va nous obliger mécaniquement à fermer un certain nombre de réacteurs. Il faut simplement s'y préparer", a expliqué M. Hulot en fin de journée, lors d'un déplacement à Versailles, ajoutant que "c'est bien d'envisager tous les scénarios".
Lundi matin, le ministre avait affirmé sur RTL que "pour tenir cet objectif, on va fermer un certain nombre de réacteurs (...) peut-être jusqu'à 17 réacteurs, il faut qu'on regarde".
Cette sortie intervient quelques jours après la présentation par M. Hulot du "plan climat" pour le quinquennat, qui a fixé un certain nombre d'orientations dans le secteur de l'énergie, mais qui n'avait pas totalement convaincu les observateurs, faute de mesures concrètes, notamment sur les moyens pour réduire la part du nucléaire.
"C'est une annonce extrêmement intéressante, parce que pour la première fois on a un chiffre et un gouvernement qui brise le dogme de la non-fermeture", a déclaré à l'AFP Charlotte Mijeon, une des porte-parole du réseau Sortir du nucléaire, tout en invitant M. Hulot "à concrétiser cette annonce et à aller plus loin".
De nombreux experts jugent toutefois l'échéance de 2025 difficile à tenir.
Composé de 19 centrales et de 58 réacteurs en activité, tous exploités par le géant EDF, détenu à quelque 83% par l’État, le parc nucléaire français est vieillissant: les trois quarts des réacteurs atteindront leur 40 ans de vie d'ici à 2027.
La prolongation de leur durée de vie au-delà de 40 ans est suspendue à l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN), qui devrait se prononcer "plutôt en 2019" sur la question, a rappelé lundi à l'AFP une porte-parole de l'Autorité.
- Fessenheim, un précédent difficile -
Pour EDF, une telle prolongation permettrait de préparer plus sereinement le remplacement de son parc, mais cela impliquerait 48 milliards d'euros d'investissements sur la période 2014-2025 dans le "grand carénage", programme de maintenance lourde des centrales.
Localisation des réacteurs nucléaires français en fonctionnement et à l'arrêt temporaire.
AFP
"Nous nous conformerons à la Programmation pluriannuelle énergétique", ou PPE, la feuille de route énergétique de la France créée par la loi sur la transition énergétique, a déclaré lundi à l'AFP une porte-parole d'EDF, sans commenter directement les déclarations de M. Hulot.
La fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim (Haut-Rhin), doyenne du parc nucléaire français, a déjà été difficilement actée, dans les derniers jours du quinquennat de François Hollande. Elle ne devrait intervenir qu'au moment de la mise en service de l'EPR de Flamanville (Manche), prévue pour l'instant en 2019.
Cette fermeture est déjà vivement contestée par des élus régionaux et les syndicats d'EDF. De quoi augurer d'autres difficultés en cas de fermetures supplémentaires.
"Chaque réacteur a une situation économique, sociale et même de sécurité très différente", a souligné lundi Nicolas Hulot, indiquant vouloir mener les fermetures de manière "non symbolique" et "non dogmatique".
Cependant, les capacités de production d'électricité à partir du charbon et du fioul sont en baisse, tandis que le développement des énergies renouvelables (éolien, solaire) est confronté à différents défis technologiques, notamment en matière de stockage d'énergie.
Intermittentes par nature, ces énergies font peser un risque sur l'approvisionnement énergétique, qui pourrait contraindre la France à utiliser des centrales thermiques au gaz, émettrices de CO2.
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