NUPES : « Nous sommes plus prêts à gouverner que le gouvernement », affirme Julien Bayou (EELV)

NUPES : « Nous sommes plus prêts à gouverner que le gouvernement », affirme Julien Bayou (EELV)

Invité de notre matinale, Julien Bayou est revenu sur les échéances prochaines des législatives. Le secrétaire national d’EELV veut croire dans les chances de la NUPES de rassembler une majorité de députés face au nouveau gouvernement Borne qui n’a, d’après lui, « pas de projet. »
Louis Mollier-Sabet

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À défaut d’être plus royaliste que le roi, Julien Bayou se dit « plus prêt à gouverner que le gouvernement. » Alors que les législatives des 12 et 19 juin approchent, la Nouvelle Union Populaire Ecologique et Sociale (NUPES) martèle depuis le début de la campagne que la coalition de gauche joue pour gagner. Jean-Luc Mélenchon ne manque pas une occasion de rappeler que dans un mois il espère être Premier ministre, et Julien Bayou propose une version plus parlementaire et collective de cet horizon de victoire : « Je ne peux pas vous dire qui sera ministre de l’Education nationale, mais je peux vous dire qu’il y aura un enjeu de recrutement des enseignants, d’augmenter leurs salaires de 20 % et d’en finir avec Parcoursup qui met les élèves dans un état de stress permanent. Nous avons un projet, pas le gouvernement, débattons-en. Je peux vous promettre une chose, c’est qu’on mettra ce gouvernement sur pied beaucoup plus rapidement que le mois qu’a fini par prendre Emmanuel Macron. »

« Depuis quand, dans ce pays, on se réjouit que le Président décide de tout, tout le temps ? »

Mais les désaccords entre les différents partis de la coalition ne pourraient-ils pas handicaper une éventuelle majorité de gauche dans sa capacité à gouverner ? « Nous avons 650 propositions, et effectivement une trentaine de points sur lesquels nous sommes en désaccord. Je m’en réjouis, dans ce pays on n’est pas habitué au débat », répond le secrétaire national d’EELV, qui reste dans la ligne tenue par la NUPES lors de la présentation de son « programme partagé », en faisant du Parlement le lieu de résolution d’éventuels désaccords, sur le nucléaire par exemple : « Je suis pour la sortie du nucléaire et le développement massif des énergies renouvelables. Avec le PCF nous partageons donc cet objectif de développer massivement les renouvelables, ainsi que d’avancer sur la rénovation thermique. Eux veulent continuer le nucléaire, actons ce désaccord. Cela veut dire que dans les 5 années qui viennent nous pouvons avancer sur les énergies renouvelables et la rénovation thermique. Ensuite, que vive le débat à l’Assemblée, ça s’appelle la liberté de vote, et elle est constitutionnelle. »

Julien Bayou semble regretter un déficit français de culture de coalition gouvernementale, qui s’explique aussi par les institutions de la Vème République : « Il peut y avoir enfin un débat à l’Assemblée. Je crois vraiment qu’on est intoxiqué de l’absence de débat. Depuis quand dans ce pays, on se réjouit que le Président décide de tout, tout le temps ? » Le candidat à la députation dans la 5ème circonscription de Paris rappelle des exemples d’ingérence de l’exécutif dans la vie parlementaire du dernier quinquennat : « Quand un député a le malheur de voter en conscience, on le fait revoter. Sur le glyphosate, c’est bien ça qu’il s’est passé. Sur la déconjugalisation de l’AAH, tout le monde était pour, et le gouvernement dit de revenir sur le vote, c’est scandaleux, c’est l’exécutif qui prend le pas sur le législatif. » D’après lui, une telle coalition redonnerait sa place au Parlement et à « la délibération », qui « permet de meilleures politiques publiques. »

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