Olivier Faure réélu à la tête du PS : « Nous avons un vote clair et un parti apaisé », affirme Johanna Rolland

La maire de Nantes, soutien du premier secrétaire sortant, constate après la courte victoire de ce dernier face à Nicolas Mayer-Rossignol, qu’il « n’y a pas de psychodrame ».
Rédaction Public Sénat

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Les socialistes ne veulent pas rejouer le congrès fratricide de Marseille. Celui de Nancy dans une semaine a tout l’air de s’engager sous de meilleures conditions, malgré un scrutin serré et une nuit d’incertitudes. Il actera la réélection cette nuit d’Olivier Faure comme premier secrétaire du parti. « Nous avons un vote clair et un parti apaisé […] Cette fois, il n’y a pas de psychodrame, les choses ont été posées de manière claire, de manière partagée, Nicolas Mayer-Rossignol que je veux saluer, a reconnu hier soir les résultats », a affirmé sur la matinale de Public Sénat, la maire PS de Nantes, Johanna Rolland. « Cette nuit, ce matin encore, c’était l’esprit de responsabilité qui prévalait. »

Tôt ce matin, le parti à la rose a annoncé la victoire d’Olivier Faure, avec 50,9% des suffrages exprimés contre 49,1% pour le maire de Rouen Nicolas Mayer-Rossignol. « Nous avons un vote clair et un parti apaisé », considère la première secrétaire nationale déléguée du Parti socialiste, qui avait soutenu Olivier Faure durant la campagne en vue du congrès. Selon elle, « plusieurs centaines de voix » séparent les deux candidats du second tour, qui a mobilisé 24 000 adhérents.

« Nous avons besoin d’une nouvelle étape pour le Parti socialiste. Désormais, la ligne stratégique est tranchée, c’est l’union de la gauche et des écologistes », a-t-elle souligné, en excluant La France insoumise. Olivier Faure et, le troisième homme de l’élection, Boris Vallaud qui s’était rallié à lui au second tour, « partagent cette idée d’une plateforme de Raphaël Glucksmann jusqu’à François Ruffin ». « C’est ça l’enseignement majeur de ce congrès », poursuit-elle. « Sur cette base, nous tendrons la main à celles et ceux qui veulent s’engager dans le travail nécessaire de transformation du parti, de modernisation du parti », a-t-elle appelé.

Avec LFI, « il n’y a aucun accord global qui est aujourd’hui possible »

S’agissant de la présidentielle, la maire de Nantes a rappelé que « tous les socialistes » ne voulaient pas « faire la campagne présidentielle derrière Jean-Luc Mélenchon ». « C’est un élément absolument clair », tranche-t-elle. S’agissant des élections municipales de 2026 ou d’hypothétiques élections législatives, en cas d’une nouvelle dissolution de l’Assemblée nationale, Johanna Rolland a souligné qu’il n’y aurait « pas d’accord global avec LFI ». Elle laisse toutefois la porte ouverte à des ententes au niveau local. « Il n’y a aucun accord global qui est aujourd’hui possible. Au cas par cas sur un certain nombre, soit de circonscriptions, soit de municipales, si le Rassemblement national risque de l’emporter, oui il y aura une discussion collective. »

La victoire d’Olivier Faure n’en fait pas pour autant un candidat naturel du parti en vue de la présidentielle. Le sujet est aujourd’hui « prématuré », selon Johanna Rolland, qui annonce que la désignation du candidat se fera après les municipales de mars 2026, un rendez-vous qu’elle juge « décisif » pour la famille socialiste.

Les différentes forces de gauche pourraient toutefois avoir l’occasion d’aborder ce sujet bien plus rapidement, puisque Lucie Castets, l’ancienne candidate du Nouveau Front populaire (NFP) au poste de Première ministre, a invité le mois dernier les chefs des partis à se rassembler le 2 juillet, au terme des congrès écologiste et socialiste, pour commencer à discuter d’une candidature commune à la présidentielle.

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