Invitée de Territoires d’Infos ce mercredi, Samia Ghali pousse un cri d’alarme en direction de l’exécutif. À l’instar d’autres élus locaux, elle s’alarme du fait que certains services publics ont « complètement disparu. » La baisse des crédits aux collectivités, la suppression des APL et le gel des contrats aidés était au cœur des états généraux de la politique de la ville, ce lundi. « Dans certains quartiers ce sont les trafiquants qui font le social » dénonce la sénatrice. Elle alerte sur les conditions de vie dans lesquelles évoluent les enfants des quartiers prioritaires, « On a des bombes humaines, on a des bombes à retardement (…) je ne suis pas capable de vous dire demain ce qu’ils seront capables de faire. » Dans la lettre qu’elle a adressée à l’exécutif, Samia Ghali égraine les noms des victimes de règlements de comptes qui endeuillent la cité phocéenne.
Cannabis : « une question sanitaire »
La sénatrice des Bouches du Rhône se déclare contre la légalisation de ce stupéfiant « car je sais depuis longtemps que nous ne sommes pas que sur un trafic de cannabis » pointant les trafics de drogues lourdes qui environnent celui du cannabis. « Aujourd’hui la vraie question est sanitaire c’est-à-dire qu’on a des jeunes de plus en plus jeunes qui fument du cannabis » s’inquiète-t-elle. Samia Ghali va jusqu’à suggérer la mise en place d’un « plan sanitaire en France, sur cette question-là » d’après elle la consommation de cannabis est pandémique : « ça va toucher des policiers, ça va toucher des enseignants, ça va toucher des infirmières. » La sénatrice des Bouches du Rhône n’hésite pas à dire que « le trafic de cannabis, le trafic de cocaïne ou voire d’héroïne est au même niveau. Si vous légalisez, vous allez encore plus accentuer le développement du cannabis. »
« 14 millions de Français oubliés »
Interrogée sur les actions du président de la République, Samia Ghali affirme que « pour l’instant je ne vois rien qui est organisé pour mettre les choses en place » dans les quartiers prioritaires. « On laisse finalement des pans entiers de la société oubliés, 14 millions de Français quand même qu’on oublie, 14 millions de Français ce n’est pas rien » dénonce-t-elle. Les critiques de la sénatrice se centrent sur l’avenir des enfants qui grandissent « dans la violence permanente (…) je n’ose imaginer dans quel état ces enfants vont grandir et qu’est-ce qu’ils seront demain. » Elle estime que « ça ne sert à rien de lutter contre le terrorisme si derrière on laisse des enfants qui demain on ne sait pas ce qu’ils deviendront, ce sera peut-être une forme de terrorisme qui se produira en France. »