« On a interdit le cumul des mandats, on se rend compte aujourd’hui que c’est une énorme connerie » estime Roselyne Bachelot.

Quelle mouche a piqué Richard Ferrand ? Dans une interview accordée au Figaro, l'ancien président de l'Assemblée nationale affirme regretter la limitation à deux mandats consécutifs imposée par la Constitution aux chefs de l’État. Maladresse ou ballon d’essai ?
Antoine Ogier

Temps de lecture :

2 min

Publié le

Mis à jour le

Pour essuyer la polémique autour de sa déclaration, Richard Ferrand s’est exprimé une ultime fois au micro de Sud Radio. Il en a profité pour préciser qu’il ne changerait pas « une virgule » à ses propos. 

Maladresse ou ballon d’essai ? 

 

Pour certains, c’est une maladresse car en tant qu’ancien président de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand sait que le parti présidentiel n’est pas majoritaire à l’Assemblée et donc qu’il est impossible de faire bouger la constitution. 

Emmanuel Voguet souligne que lorsqu’il était président de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand avait fait passer un projet de loi limitant le mandat des élus à deux consécutifs. 

Quand Richard Ferrand nous dit qu’il a toujours était sur ces positions, c’est archi faux à moins qu’il ait fait passer une loi avec laquelle il n’était pas d’accord  (Emmanuel Voguet)

Pour Valérie Lecasble, l’idée de voir Emmanuel Macron briguer un troisième mandant n’est pas complétement incongrue, « la seule personne capable de battre Marine Le Pen en 2027, c’est lui » affirme-t-elle.  

 

Un avis que ne partage pas l’historien et écrivain Christophe Bourseiller pour qui Emmanuel Macron n’est plus favori pour battre Marine Le Pen, bien trop fragilisé par ses deux mandats.

Il a perdu énormément de crédibilité auprès des français [...] beaucoup d’électeurs de gauche ou d’extrême gauche sont à deux doigts du vote révolutionnaire ou de l’abstention contre Macron (Christophe Bourseiller)

Si pour lui, imaginer Emmanuel Macron candidat en 2027 ne présente pas un « grand intérêt », il regrette l’abrogation du septennat, précisant que le quinquennat limite de façon « étrange » la marge de manœuvre du président de la République.  

 

La limitation à deux mandats et l’élection du président de la République pour cinq ans avait été instauré il y a 15 ans par Nicolas Sarkozy. Une « fausse bonne idée » pour Roselyne Bachelot.

 

Article 6 de la Constitution : 

Le Président de la République est élu pour cinq ans au suffrage universel direct. Nul ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs. 

 
« On a interdit le cumul des mandats, on se rend compte aujourd’hui que c’est une énorme connerie » précise-t-elle avant d’ajouter que les propos de Richard Ferrand ne sont ni une maladresse ni un ballon d’essai mais une réflexion globale sur la réforme des institutions.
 

Tout le monde est d’accord pour une troisième candidature d’Emmanuel Macron, ceux qui veulent le réélire et ceux qui veulent le battre  (Roselyne Bachelot)

Au cas où la constitution devait être amenée à changer en faveur d’un 3ème mandat, il est important de rappeler que cela n’offrirait à Emmanuel Macron qu’une potentielle troisième candidature et non une 3ème victoire assurée 

 

Retrouvez l’émission intégrale ici 

Partager cet article

Pour aller plus loin

Dans la même thématique

« On a interdit le cumul des mandats, on se rend compte aujourd’hui que c’est une énorme connerie » estime Roselyne Bachelot.
6min

Politique

« Nous allons entrer en résistance » : PS, PCF et Ecologistes unis au Sénat « face à une droite réactionnaire » sur le budget de la Sécu

Alors que la majorité sénatoriale de droite entend revenir sur les gains obtenus par la gauche à l’Assemblée sur le budget de la Sécurité sociale, à commencer par la suspension de la réforme des retraites, les sénateurs de gauche combattront « pied à pied », en dépit de leurs divergences sur la suspension. Mais face aux amendements des sénateurs de droite, qualifiés de « musée des horreurs », ils jouent groupés.

Le

« On a interdit le cumul des mandats, on se rend compte aujourd’hui que c’est une énorme connerie » estime Roselyne Bachelot.
6min

Politique

Budget 2026 : Wauquiez et Retailleau affichent leur « ligne commune » et appellent Lecornu à prendre ses responsabilités

Alors que le Sénat s’apprête à démarrer l’examen du projet de loi de financement de la Sécurité Sociale, le patron des députés de droite, Laurent Wauquiez était reçu à la réunion de groupe des sénateurs LR pour passer le relais. L’occasion de s’exprimer d’une seule voix sur la position que compte défendre la droite sur les deux lois de finances, quitte à rendre un accord en commission mixte paritaire quasi impossible et faire resurgir la piste d’un recours au 49.3.

Le

Lyon : Global Cannabis March
3min

Politique

Budget de la Sécu : les sénateurs écologistes veulent créer une taxe sur le cannabis

Dans le cadre de l’examen du budget de la Sécu, les sénateurs écologistes veulent créer un droit d’accise sur la vente du produit stupéfiant. « Ça légalise le cannabis en réalité », explique le sénateur Thomas Dossus. De quoi rapporter près de « 3 milliards d’euros à l’Etat » et « assécher les réseaux ».

Le

« La copie n’est pas acceptable aujourd’hui » : le Sénat s’apprête à modifier en profondeur le budget 2026 de la Sécurité sociale
7min

Politique

« La copie n’est pas acceptable aujourd’hui » : le Sénat s’apprête à modifier en profondeur le budget 2026 de la Sécurité sociale

À la veille du coup d’envoi des débats en séance publique sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale, les rapporteurs de la majorité sénatoriale veulent se montrer intraitables sur le retour des principales mesures d’économies et la disparition des mesures les plus coûteuses, comme la suspension de la réforme des retraites.

Le

La sélection de la rédaction