Alors que le président de la République s’est exprimé lundi 03 juillet devant le Parlement réuni en Congrès à Versailles, les comparaisons avec le discours de l’état de l’Union du président des Etats-Unis sont légion. François Durpaire, historien et spécialiste des Etats-Unis juge que les influences américaines sont évidentes : « Il y a très clairement une tentative de greffe d’un certain nombre d’éléments des institutions américaines sur les institutions françaises. Pas seulement ce discours devant le Congrès. On peut penser aux primaires, importées directement des Etats-Unis par le Parti socialiste (…) [et] à la réduction du mandat. »
« Le problème, c’est que le régime présidentiel américain compte des contre-pouvoirs très forts (…) qui font que le président, paradoxalement dans ce régime présidentiel, a beaucoup moins de pouvoir que le président français (…). Le président aux Etats-Unis est en cohabitation permanente avec le Congrès » ajoute-t-il.
Pour François Durpaire, le danger de cette présidentialisation à l’américaine réside dans le déséquilibre des institutions : « On est en train de créer un régime présidentiel sans contre-pouvoirs. Nos juges ne sont pas élus et nos députés et sénateurs ne sont pas élus le même jour que le président. Donc, ils ont une souveraineté qui dépend du président. C’est l’aspirateur présidentiel qui fait l’Assemblée. »
La solution pour l’historien ? Le renforcement des contre-pouvoirs.
Interview François Durpaire en intégral
Interview de François Durpaire en intégral