« On est en train enfin de créer une Europe puissante », estime l’eurodéputée Aurore Lalucq
La guerre revient en Europe après l’invasion de l’Ukraine par les troupes russes. Depuis les combats font rage entre les forces ukrainiennes qui tentent de freiner l’avancée de l’armée russe. Condamnation unanime des 27 Etats membres, l’Union européenne, en quelques jours, a pris des mesures sans précédent, ce qui semblait impossible il y a encore quelques semaines. Livraison d’armes, budget militaire en hausse, sanctions économiques extraordinaires : peut-on parler de basculement historique ? Sur les cendres de l’Ukraine, assiste-t-on au réveil de l’UE ? Cette semaine, « Ici l’Europe » ouvre le débat.

« On est en train enfin de créer une Europe puissante », estime l’eurodéputée Aurore Lalucq

La guerre revient en Europe après l’invasion de l’Ukraine par les troupes russes. Depuis les combats font rage entre les forces ukrainiennes qui tentent de freiner l’avancée de l’armée russe. Condamnation unanime des 27 Etats membres, l’Union européenne, en quelques jours, a pris des mesures sans précédent, ce qui semblait impossible il y a encore quelques semaines. Livraison d’armes, budget militaire en hausse, sanctions économiques extraordinaires : peut-on parler de basculement historique ? Sur les cendres de l’Ukraine, assiste-t-on au réveil de l’UE ? Cette semaine, « Ici l’Europe » ouvre le débat.
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Et si le meilleur fédérateur des 27 Etats membres était Vladimir Poutine depuis l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe ? A en croire les députés européens réunis au Parlement cette semaine, la guerre qui oppose Moscou et Kiev fait « bouger les lignes » de l’Union européenne.

« Tout le monde a peur de la Russie »

Le maître du Kremlin est officiellement devenu l’ennemi commun des Européens. « Car en fait, tout le monde a peur. Tout le monde n’a pas peur de la France, l’Allemagne ou des Etats-Unis mais tout le monde a peur de la Russie pour le dire clairement », affirme sans ambages Aurore Lalucq. « On dit souvent que l’Europe avance dans les crises, j’avoue que c’est une formulation que je déteste particulièrement, car je trouve que c’est une faiblesse, il nous faudrait apprendre à anticiper. Mais c’est vrai qu’il y a des changements majeurs, de la part de nombreux Etats membres dans leur doctrine », observe l’élue socialiste Aurore Lalucq.

« On ne laisse pas seuls, les Ukrainiens »

Illustration criante des changements de doctrine : Berlin a autorisé la livraison à Kiev de 1400 lance-roquettes antichar, de 500 missiles sol-air Stinger et 9 obusiers. Un revirement politique majeur pour l’Allemagne, dont la position officielle depuis la Seconde Guerre mondiale est de ne pas livrer d’armes létales dans les zones de conflit. La levée d’un tabou nécessaire pour Michael Galhler, eurodéputé allemand (PPE), qui était il y a quelques semaines en Ukraine avec une délégation de la Commission des affaires étrangères. « Je suis très heureux de ce changement à 180 degrés. On assume le rôle que l’on doit prendre. Il y avait jusqu’alors des arguments à cause de notre histoire pour ne pas le faire. Mais le contraire est vrai. L’Ukraine est dans la situation de la Tchécoslovaquie et de la Pologne en 38-39. Il fallait les aider à l’époque, et l’apaisement a conduit à une situation où ils étaient seuls. Aujourd’hui, on ne laisse pas seuls les Ukrainiens. »

La naissance d’une Europe de la défense ?

Et certains espèrent donc voir bon nombre de dossiers européens en attente depuis des décennies avancer sur fond de crise internationale majeure. Au premier rang desquels, l’Europe de la défense, chère au président français Emmanuel Macron. « Peut-être qu’on est en train enfin de créer une Europe puissante. Je suis profondément pacifiste, je viens d’un milieu pacifiste, d’un milieu résistant, mais je suis profondément aussi pour une Europe de la défense, il ne s’agit pas d’attaquer les autres, il s’agit de pouvoir se défendre quand on en a besoin et aujourd’hui on en a besoin oui ! », selon Aurore Lalucq. La France préside jusqu’au mois de juillet la présidence du Conseil de l’Union européenne. A ce titre, Emmanuel Macron organise les 10 et 11 mars prochains un sommet exceptionnel à Versailles, car notamment « notre défense européenne doit franchir une nouvelle étape ».

Voir l’intégralité de l’émission en replay : https://www.publicsenat.fr/emission/ici-l-europe

Partager cet article

Dans la même thématique

« On est en train enfin de créer une Europe puissante », estime l’eurodéputée Aurore Lalucq
2min

Politique

Écologie : le Sénat confirme les coupes budgétaires dans le Fonds Vert

Malgré la protestation de la gauche et de certains élus de la majorité sénatoriale, le Sénat n’a pas touché au coup de rabot prévu par le gouvernement sur le Fonds Vert, qui sert à financer la transition écologique des collectivités. De 2,5 milliards en 2024, le budget du Fonds Vert est donc passé à 650 millions en 2026.

Le

Paris: Weekly session of questions to the government at the National Assembly
9min

Politique

« C’est la survie de notre famille qui se joue » : l’union des droites avec le RN travaille les LR

Alors que Nicolas Sarkozy n’appellera pas au front républicain et que Bruno Retailleau défend l’union des droites « par les urnes », la question d’un possible rapprochement des LR avec le RN divise encore. La ligne reste au rejet de tout accord d’appareils, plusieurs parlementaires craignant pour « la survie » des LR en cas de fusion-absorption avec le RN. Mais certains sont prêts à se laisser tenter.

Le

XINHUA PHOTOS OF THE DAY
5min

Politique

[Info Public Sénat] Nicolas Sarkozy pour l’union des droites ? « Un emballement totalement disproportionné », pointe son entourage, « il n’a jamais pactisé avec le RN »

Dans son ouvrage écrit en prison, Nicolas Sarkozy affirme qu’il n’appellera pas au front républicain et soutient pour la droite le « rassemblement le plus large possible, sans exclusive ». Beaucoup y voient une défense de l’union des droites. Mais l’entourage de l’ex-chef de l’Etat dément. « Nicolas Sarkozy a toujours dit qu’il fallait parler aux électeurs du RN, mais absolument pas s’allier au parti », soutient-on.

Le