Marlène Schiappa dans Playboy : « On a plutôt envie de savoir ce que le fonds Marianne est devenu », réagit Jérôme Durain

Marlène Schiappa dans Playboy : « On a plutôt envie de savoir ce que le fonds Marianne est devenu », réagit Jérôme Durain

« C’est une forme de manifestation autoritaire, de pression », réagit le sénateur PS de Saône-et-Loire au lendemain de l’audition du ministre de l’Intérieur. Le 5 avril, Gérald Darmanin avait suggéré de se pencher sur les subventions dont bénéficie la Ligue des droits de l’Homme.
Guillaume Jacquot

Par Public Sénat

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« Le sujet n’est pas les manifestations, mais l’ultragauche » : les propos du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin le 5 avril devant la commission des lois du Sénat ont passablement irrité dans les rangs de la gauche sénatoriale. « Je pense qu’on observe quelque chose qui s’apparente à l’inversion du champ magnétique terrestre, ce qui était bien devient mal, ce qui était au sud devient au nord, il faut que le gouvernement et plus particulièrement M. Darmanin, se reprenne », réagit le sénateur PS Jérôme Durain, dans notre émission « En direct du Sénat », ce 6 avril.

Dénonçant « l’obsession avec l’ultragauche » du locataire de la place Beauvau, le sénateur égratigne « l’hémiplégie volontaire du ministre », lequel omet de mentionner les menaces de l’ultradroite. Selon le directeur la DGSI, le renseignement intérieur, « la menace ultradroite, suprémaciste, accélérationiste est aujourd’hui la principale menace auxquelles les démocraties occidentales sont confrontées ».

Jérôme Durain a également été heurté par Gérald Darmanin lorsque ce dernier s’en est pris à la LDH, la Ligue des droits de l’homme, association centenaire de défense des libertés publiques (relire notre article). Interrogé par un sénateur LR sur les procédures intentées par l’association contre les arrêtés préfectoraux à Sainte-Soline, Gérald Darmanin avait considéré que le sujet des subventions publiques qui bénéficient à l’association « mérit [ait] d’être regardé ».

« Il faut un petit peu de transparence, moins d’enfumage »

« C’est une forme de manifestation autoritaire, de pression. Il y a une forme de menace derrière ses propos, on ne va pas se laisser faire », s’agace Jérôme Durain. Le parlementaire estime qu’il serait tout « aussi intéressant » de se pencher sur le devenir du fonds Marianne.

Une enquête de Marianne et France Télévisions a mis en lumière la gestion opaque ce fonds contre le séparatisme, créé par Marlène Schiappa en 2021 après la mort de Samuel Paty. La famille de l’enseignant s’était dite « particulièrement heurtée » par les révélations et sur une « utilisation douteuse des subventions », notamment leur attribution à des proches de la secrétaire d’État. « Que le gouvernement fasse son travail, on n’a pas besoin de Marlène Schiappa en une de Playboy, on a plutôt envie de savoir ce que le fonds Marianne est devenu », insiste Jérôme Durain. « Il faut un petit peu de transparence, moins d’enfumage, qu’on sache ce que sont devenus ces fonds, il faut qu’on aille à l’essentiel, qu’on arrête de s’en prendre à des associations comme la Ligue des droits de l’homme. »

Pour le sénateur socialiste, le gouvernement « essaye de nous éloigner de l’essentiel », à savoir son « incapacité à faire tourner la maison France » et la « crise sociale qu’il n’arrive pas à maîtriser ».

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