« On n’entend parler de rien, on n’est associés à rien » : Frédéric Valletoux « s’interroge » sur l’existence du « socle commun » autour de François Bayrou

En difficulté sur le dossier des retraites, François Bayrou fait aussi face aux critiques de ses alliés pour « sa méthode ». Invité de la matinale de Public Sénat ce jeudi 26 juin, le député (Horizons) Frédéric Valletoux appelle le Premier ministre au « sursaut » pour « animer le bloc central ». « On n’a pas de feuille de route, on ne sait pas ce sur quoi on doit travailler », déplore l’ex-ministre de la Santé.
Théodore Azouze

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François Bayrou sur un fil. Retraites, proportionnelle, budget… Le Premier ministre fait face à des difficultés sur de nombreux dossiers ces dernières semaines. Dans le même temps, certains de ses partenaires au sein du « socle commun » commencent à s’impatienter sur « sa méthode ». « J’appelle à un sursaut : un bloc central, ça s’anime », lance Frédéric Valletoux, député Horizons de Seine-et-Marne, invité ce jeudi 26 juin de la matinale de Public Sénat. 

Manque de concertation budgétaire

Le manque de concertation autour des prochains budgets de l’État et de la Sécurité sociale est particulièrement dans le collimateur du parlementaire. L’examen de ces textes à l’automne prévoit d’être à haut risque pour François Bayrou. Or, selon Frédéric Valletoux, les alliés du « socle commun » (Renaissance, MoDem, Horizons, LR), n’ont pas été contactés pour travailler sur le sujet. 

Après le vote du budget 2025, il y a eu « un engagement du Premier ministre » pour « se remettre autour de la table » avec « tous ceux qui n’ont pas voté la censure », explique l’ex-ministre de la Santé. L’objectif alors affiché ? « Qu’on travaille à élaborer sur le budget 2026 pour voir s’il y a une voie de passage ». Mais aujourd’hui, « on est fin juin, et il n’y a pas eu le début d’un début de réunion avec les ministres concernés, ni pour le PLF ni pour le PLFSS », regrette Frédéric Valletoux.

Critiques d’Edouard Philippe

Le patron de son parti, Edouard Philippe, multiplie également les critiques contre François Bayrou. « La stabilité a un prix et est précieuse », a insisté l’ancien Premier ministre, sur France 5, mercredi. « Il n’y a pas de direction générale, ni de réformes ambitieuses. » Outre la question du budget et l’incertitude autour des dernières négociations avec les partenaires sociaux, les alliés au sein de la coalition gouvernementale sont divisés sur de nombreux chantiers, comme sur la réforme des élections municipales à Paris, Marseille et Lyon ou sur la proposition de loi de programmation énergétique.

Une situation qui fait « s’interroger » Frédéric Valletoux sur l’existence actuelle du « socle commun ». « On n’a pas de feuille de route, on ne sait pas ce sur quoi on doit travailler », pointe l’ex-maire de Fontainebleau. « Le budget, on ne sait pas à quoi il va ressembler… On n’entend parler de rien, on n’est associés à rien. » Trop tard pour inverser cette tendance ? « Il est peut-être encore temps que François Bayrou prenne ce sujet à bras-le-corps », répond le député francilien. 

Au-delà de ses dissensions dans son propre camp, le locataire de Matignon est dorénavant sur la menace d’une motion de censure déposée par le Parti socialiste. Malgré le mécontentement de ses membres, le groupe Horizons ne compte pas apporter son soutien à une telle initiative. « On prône la stabilité, on ne veut pas jouer ni au jeu de la censure, ni à retirer nos voix des réformes nécessaires », assure Frédéric Valletoux. « Mais on pourrait marquer une certaine distance en restant soutien sans participer au gouvernement. »

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