Ordonnances : « Le Parlement va être traité par le mépris » s’insurge Jacob
Christian Jacob, président du groupe LR à l’Assemblée nationale, était ce matin l’invité de Territoires d’Infos, sur Public Sénat et Sud Radio. Il a fustigé la volonté d’Emmanuel Macron de faire passer sa réforme du droit du travail par ordonnances, une méthode à laquelle il s’est dit opposé pour ce texte. Il a aussi vivement critiqué le projet de moralisation de la vie publique, porté par François Bayrou.

Ordonnances : « Le Parlement va être traité par le mépris » s’insurge Jacob

Christian Jacob, président du groupe LR à l’Assemblée nationale, était ce matin l’invité de Territoires d’Infos, sur Public Sénat et Sud Radio. Il a fustigé la volonté d’Emmanuel Macron de faire passer sa réforme du droit du travail par ordonnances, une méthode à laquelle il s’est dit opposé pour ce texte. Il a aussi vivement critiqué le projet de moralisation de la vie publique, porté par François Bayrou.
Public Sénat

Par Alice Bardo

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

S’il y a un sujet qui crispe Christian Jacob en ce moment, c’est la réforme du droit du travail, et plus particulièrement la méthode qui va être employée pour la faire passer, à savoir les ordonnances. Une manière de légiférer qui permet au gouvernement, après habilitation du Parlement, de sauter l’étape des débats parlementaires. « J’ai cru comprendre que le Parlement allait être traité par le mépris », s’inquiète le député. Il fait ensuite référence à la loi Travail, dont l’adoption grâce au 49-3 avait suscité de la colère : « Ce texte a généré des violences partout en France. Et là, de la même façon, au lendemain des élections législatives, le gouvernement voudrait dire aux parlementaires « circulez il n’y a rien à voir » ? »

Hier, le député PS René Dosière a présenté au ministre de la Justice ses douze propositions  pour moraliser la vie publique. Afin de préparer son projet de loi, François Bayrou a également reçu deux associations anticorruption, Anticor et Transparency International. Parmi les mesures envisagées, la suppression de la réserve parlementaire, cette enveloppe de subventions allouée aux députés et sénateurs  afin qu’ils puissent soutenir des associations et participer au financement de projets de collectivités locales. Objectif : éviter que des parlementaires se servent de cette somme à d’autres fins.

« Cette suspicion sur les parlementaires est insupportable »

Cette « suspicion sur les parlementaires est insupportable » regrette Christian Jacob, qui ajoute qu’ « à (sa) connaissance, aucun parlementaire n’a été condamné pendant son mandat pour corruption ».  Cette mesure n’est pas la seule à laquelle Christian Jacob est vivement opposé. Il est « totalement contre » celle visant à limiter le cumul des mandats dans le temps : « Faire bouger une ville, un territoire, on ne le fait pas en cinq ans, le seul juge c’est le citoyen. » Le président du groupe LR à l’Assemblée nationale craint que la conséquence soit d’arriver à une « caste d’élus, qui seront tous des hauts fonctionnaires, énarques en règle générale, qui feront une carrière dans la haute administration ». «  Ensuite ils iront chercher un mandat mais resteront habiter à Paris car il faut que les enfants soient au collège Stanislas (dans le 6e arrondissement) car autrement ça fait désordre. Puis ils iront faire un peu de pantouflage dans une société privée pour dire qu’ils viennent de la société civile », ironise le  député. Une attaque non dissimulée dirigée à l’encontre d’Emmanuel Macron, qui tenait à ce qu’une partie des candidats de La République en marche soient issus de la société civile, tout comme les membres de son gouvernement.  

Limitation des mandats dans le temps : Jacob craint "d'arriver à une caste d'élus"
00:54

Partager cet article

Dans la même thématique

Paris Saint-Germain V AJ Auxerre – Ligue 1
4min

Politique

Nicolas Sarkozy : ses proches appellent à un rassemblement avant son incarcération

À la veille de son incarcération à la prison de la Santé, à Paris, Nicolas Sarkozy pourra compter sur le soutien de ses proches et de nombreux sympathisants. Deux de ses fils ont appelé à un rassemblement mardi matin, pour témoigner d’un « geste de soutien » envers l’ancien président de la République.

Le

General policy speech by Prime Minister at Senate
5min

Politique

Budget : comment la procédure de la « lettre rectificative » pourrait « acter la suspension de la réforme des retraites »

Alors que le gouvernement envisage de suspendre la réforme des retraites par voie d’amendement, le gouvernement pourrait également modifier le projet de loi de financement de la sécurité sociale afin de garantir la suspension de la réforme de 2023, même si le Parlement ne parvient pas à examiner le texte dans les délais fixés par la Constitution.

Le

Ordonnances : « Le Parlement va être traité par le mépris » s’insurge Jacob
4min

Politique

En vidéo - Gilbert Bouchet : le combat d’une vie contre la maladie de Charcot

Le sénateur de la Drôme, Gilbert Bouchet, s’est éteint ce lundi 20 octobre, des suites de la sclérose latérale amyotrophique (SLA), plus connue sous le nom de maladie de Charcot. Diagnostiqué il y a deux ans, il avait fait de son combat contre cette maladie rare et incurable une cause nationale. En avril 2025, les caméras de Public Sénat l’avaient suivi.

Le

Ordonnances : « Le Parlement va être traité par le mépris » s’insurge Jacob
3min

Politique

Décès de Gilbert Bouchet : que prévoit sa loi sur la maladie de Charcot ?

Le sénateur Les Républicains de la Drôme, Gilbert Bouchet, est décédé ce lundi 20 octobre à l’âge de 78 ans, des suites de la maladie de Charcot. Quelques mois avant sa disparition, il avait vu sa proposition de loi pour améliorer la prise en charge des maladies évolutives graves définitivement adoptée par le Parlement, en février dernier.

Le