Le couple français Cécile Kohler et Jacques Paris, emprisonné en Iran depuis 2022 pour des accusations d’espionnage, et condamnés à de lourdes peines d’emprisonnement, vingt ans et dix-sept ans par la justice iranienne, sont sortis d’Evin. C’est ce qu’a annoncé Emmanuel Macron sur X en évoquant « une première étape ». « Le dialogue se poursuit pour permettre leur retour en France le plus rapidement possible », ajoute le chef de l’Etat.
Cécile Kohler et Jacques Paris, ont toujours clamé leur innocence. Ils étaient les deux derniers Français officiellement détenus en Iran. Invité du 20h de France 2, Jean-Noël Barrot a indiqué que Cécile Kohler et Jacques Paris, « allaient bien, ils semblaient en bonne santé ». « Nous allons continuer le travail que nous avons engagé depuis des semaines et des mois pour obtenir leur libération définitive », a-t-il ajouté.
« Assignés à résidence à l’ambassade de France »
Me Emma Villard, l’une des avocates des familles des anciens otages se félicite de « l’allégement des conditions de détention. Mais ce n’est pas une libération. Ce que je comprends des déclarations du ministre, c’est qu’ils vont être assignés à résidence à l’ambassade de France. La question, c’est pour combien de temps ? Alors certes ils sont en sécurité sous la protection des autorités françaises. Mais ils ne sont pas libres ». « Lors de nos conférences de presse, nous avions alerté les gouvernements iranien et français sur leurs conditions de détention qui s’apparentaient à de la torture. Nous allons continuer le travail que nous avons engagé depuis des semaines et des mois pour obtenir leur libération définitive et leur retour en France », ajoute-t-elle. Emma Villard indique également que Cécile Kohler a pu s’entretenir avec sa sœur au téléphone.
Dans un communiqué, les avocats des familles, soulignent que Cécile Kohler et Jacques Paris sont « toujours empêchés de regagner la France et demeurent privés de liberté, désormais sous la forme d’une interdiction de quitter la République islamique d’Iran ».
« On espère que l’étape suivante sera leur retour en France »
En début d’année, la sœur de Cécile Kohler, Noémie, porte-parole du comité de soutien « Liberté pour Cécile », avait été reçue par la commission des Affaires étrangères du Sénat. Elle avait confié au micro de Public Sénat que sa sœur et Jacques Paris doutaient de pouvoir revenir un jour en France. « La commission des affaires étrangères s’est beaucoup mobilisée. Nous avions reçu Noémie Kohler, la famille de Jacques Paris mais aussi Narges Mohammadi, la lauréate du Prix Nobel de la paix 2023, qui avait elle aussi été détenue en Iran. Cette libération est une très bonne nouvelle. Leur lourde condamnation pour espionnage n’avait pas arrangé leur moral. On espère que l’étape suivante sera leur retour en France », se félicite le président de la commission, Cédric Perrin (LR).
Le sénateur souhaite par ailleurs la fin de cette pratique « d’otages d’Etat » et rappelle que la détention de Cécile Kohler et de Jacques Paris n’était pas sans lien avec les positions de la France sur le nucléaire iranien. « Nous attendons maintenant la libération d’un autre otage français, détenu en Algérie, le journaliste Christophe Gleizes », appelle-t-il de ses vœux. Le journaliste était entré en Algérie en mai 2024 pour réaliser un reportage sur un club de football. Il a été condamné à une peine de prison de sept ans pour « apologie du terrorisme ».
Sur X, la vice-présidente socialiste de la commission des affaires étrangères du Sénat, Hélène Conway-Mouret exprime sa reconnaissance aux « services de l’État qui ont permis cette libération, dont l’ambassade de France en Iran ».