Où les finalistes à l’élection présidentielle ont l’intention de fêter leur éventuelle victoire dimanche soir ?
A chaque élection présidentielle, un moment est désormais immanquable : celui de la première prise de parole du candidat fraîchement élu, le dimanche soir, après le résultat des élections. Sous la Vème, chacun a choisi un lieu symbolique : de la Bastille en 2012 pour François Hollande, à la Concorde en 2007 pour Nicolas Sarkozy, en passant par la place de la République en 2002 pour Jacques Chirac ou encore la Nièvre pour François Mitterrand en 1981 et 1988. Pour cette élection, les deux finalistes ont déjà esquissé leur projet.

Où les finalistes à l’élection présidentielle ont l’intention de fêter leur éventuelle victoire dimanche soir ?

A chaque élection présidentielle, un moment est désormais immanquable : celui de la première prise de parole du candidat fraîchement élu, le dimanche soir, après le résultat des élections. Sous la Vème, chacun a choisi un lieu symbolique : de la Bastille en 2012 pour François Hollande, à la Concorde en 2007 pour Nicolas Sarkozy, en passant par la place de la République en 2002 pour Jacques Chirac ou encore la Nièvre pour François Mitterrand en 1981 et 1988. Pour cette élection, les deux finalistes ont déjà esquissé leur projet.
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Par Klara Durand

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En 2017, Emmanuel Macron, tout juste élu plus jeune Président de la Vème République à 39 ans, avait choisi l’esplanade du Louvre pour sa première prise de parole. Un lieu peu connoté politiquement contrairement à la Concorde renvoyant à l’élection de Nicolas Sarkozy en 2007 et de Jacques Chirac en 1995, ou à la place de la République et de la Bastille associées à la gauche. Le fondateur du mouvement En Marche, dans un dépassement des partis et rassembleur de la gauche comme de la droite, avait multiplié les symboles : d’abord en sortant de la cour carrée du Louvre pour se rendre sur l’esplanade où se trouve la pyramide, il avait marché seul, rappelant la marche de François Mitterrand en 1981 au Panthéon à l’occasion de son investiture, le Président Mitterrand également à l’origine de la construction de la pyramide du Louvre. Emmanuel Macron, en proeuropéen qui souhaite dès 2017 relancer la construction européenne, avait accompagné son arrivée sur la scène du morceau « l’Ode à la joie » de Beethoven, l’hymne de l’Union européenne.

Pour le camp En Marche, objectif Champ de Mars

Toutefois, en 2017, le camp du nouveau Président avait imaginé dans un premier temps fêter la victoire au Champ de Mars, mais à l’époque, la mairie de Paris en avait refusé l’accès. En cause, comme le rappelle le média Politico : la venue du Comité international Olympique le week-end suivant, en repérage dans le cadre de la candidature de Paris pour les JO de 2024. Bruno Julliard, premier adjoint de la mairie en ce moment-là, avait dit craindre que les « pelouses ne soient détériorées ». La mairie était pourtant soupçonnée d’entretenir une inimitié à l’égard d’Emmanuel Macron. A l’époque, l’équipe du candidat avait déploré avoir été écartée d’un hommage à Brahim Bouarram, jeune Marocain tué dans la Seine par des militants proches de l’extrême-droite en 1995, ou encore, d’une visite dans un centre de planification familiale. Monsieur Julliard s’était défendu, en niant toute volonté de la municipalité d’entraver le bon déroulement de la soirée, comme le relate un article du Point du 4 mai 2017.

Cette année, le ton est tout autre. Une source proche de la mairie de Paris a affirmé au journal Le Parisien, que celle-ci veut « la concorde nationale », tout en exigeant, de la part des participants, le respect des lieux. Les équipes du Président sortant misent désormais sur une météo clémente alors qu’elle s’annonce, pour l’instant, pluvieuse ; comme l’explique BFMTV, un plan B aux Invalides aurait même été envisagé. Si Emmanuel Macron vient à être réélu, celui-ci devrait prendre la parole face à l’Ecole militaire, avec la Tour Eiffel en arrière-plan, dans un endroit qui peut, théoriquement, accueillir jusqu’à 90 000 personnes. En 2017, l’équipe du candidat fraîchement élu avait revendiqué 40 000 soutiens dans l’enceinte de la cour carrée du Louvre. Cependant, cette année, le contexte est tout autre, si victoire d’Emmanuel Macron il y a, elle ne devrait pas être aussi écrasante qu’il y a cinq ans. Bien loin de ses 66,10 % de 2017, dans les derniers sondages, à trois jours du second tour, le Président sortant est pour le moment crédité à 57,5 % des intentions de vote contre 42,5 % pour son adversaire d’extrême-droite Marine Le Pen. L’ambiance devrait être beaucoup plus sobre en cas de victoire.

Côté Rassemblement National, parade de bus et parcours symbolique

Dans le camp de Marine Le Pen, les équipes ont également commencé à prévoir le déroulement de la soirée post second tour. En 2017, lors de sa défaite où elle avait recueilli 33,94 % des voix, Marine Le Pen avait rapidement prononcé un discours au Chalet du Lac à Paris et fait savoir sa volonté « d’engager une transformation profonde », du Front National, afin de créer « une nouvelle force politique », avant d’engager, un peu plus tard dans la soirée, quelques pas de danse avec d’autres militants, sur du Village People.

Cinq ans après, le Front National est désormais le Rassemblement National et les proches de la candidate ont plusieurs idées pour fêter une éventuelle victoire. La première, révélée par le Parisien puis Politico, étant de faire défiler dans la capitale le convoi des treize bus régionaux du Rassemblement National vers le pavillon d’Armenonville, dans le bois de Boulogne. Lesdits bus symbolisant, pour le parti, la France périphérique. Politico précise également qu’un circuit aurait été étudié, avec l’idée, tout d’abord, d’une halte dans le pavillon où la candidate organise sa soirée électorale, avant un parcours sur « tous les lieux symboliques entre le peuple et l’Etat ». Le Parisien ajoute que Marine Le Pen aurait pour intention d’aller vers des lieux importants pour l’histoire française comme l’Arc de Triomphe, la place de la Concorde, la place de la Bastille ou encore de la République, avant de parvenir à une destination encore inconnue. Les autorités, d’après le journal, ont confirmé qu’aucune démarche n’a été entreprise par le Rassemblement National pour le moment : « Il aurait été paradoxal de faire une fête très parisienne alors que nous avons mené une campagne axée sur les territoires », a donné, en guise de réponse, un proche de la candidate d’extrême-droite au Parisien. Contactée par nos soins, l’équipe du Rassemblement National n’a pas répondu à nos sollicitations.

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