Politique
Auditionné par la commission d’enquête du Sénat sur les agences publiques, Sylvain Waserman, président d’Ademe a défendu le budget et l’existence de son agence, faisant écho aux critiques faites par plusieurs politiques de droite.
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Par Marie-Pierre Bourgeois
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Un contre-projet pour s’opposer au gouvernement. Alors que la majorité a décidé « sans aucune concertation » la suppression de France Ô de la TNT, la délégation sénatoriale aux Outre-Mer publie un rapport pour assurer la présence des territoires ultra-marins dans l’audiovisuel public. Du côté de France Télévisions, on assure que cette suppression serait l'occasion de renforcer leur présence sur France 2 et France 3 tout en développant une plateforme numérique dédiée à l’actualité des territoires ultra-marins.
« Nous ne sommes pas dans un petit sujet. Peut-on avoir une citoyenneté sans une vraie visibilité ? » interroge le co-rapporteur de la mission d’information, le sénateur socialiste de la Martinique, Maurice Antiste.
Sans France Ô, 0,3% de personnes ultramarines sur les chaînes publiques
Les chaînes du service public n’ont en effet jamais respecté strictement les exigences prescrites par leurs cahiers des charges. « Tout est écrit mais rien n’est fait et on peut douter que cela change » juge ainsi Jocelyne Guidez, sénatrice centriste de l’Essonne. « En 2017, nous n’avons vu les Outre-mer dans les journaux télévisés qu’à quatre occasions : les déplacements des candidats à la présidentielle, l’ouragan Irma, l’enterrement de Johny Hallyday à Saint-Barthélemy et la crise sociale en Guyane. » Selon le baromètre 2018 du CSA, avec France Ô, la proportion de personnes ultramarines apparaissant dans les programmes de France Télévisions est de 9%, et sans elle, de 0,3%.
Un chiffre qui souligne également le dynamisme de la chaîne. « Certes, son audience est faible mais si l'on pense aux moyens attribués – 26 millions d’euros par an -, c’est l’une des chaînes les plus productives du PAF » souligne la délégation qui, via une consultation en ligne, a recueilli plus de 96% d’avis favorables au maintien de la chaîne. « La situation actuelle se caractérise par un vrai dynamisme local en étant au cœur du réseau des stations La 1ère tout en ayant une forte invisibilité nationale » remarque d’ailleurs Michel Magras, président LR de la délégation.
Face au projet gouvernemental, la délégation formule un ensemble de propositions pour assurer une plus grande présence des territoires ultra-marins sur l’ensemble des chaînes publiques. « Nous nous devions d’aller sur ce terrain. Est-ce sortir du ghetto que de programmer une soirée Questions pour un champion avec des candidats d’outre-mer comme le propose France Télévisions dans la nouvelle organisation envisagée ? » s’alarme Jocelyne Guidez, également co-rapporteure de la mission d’information.
Non aux quotas disent les sénateurs
Au menu, des exigences chiffrées de périodicité pour assurer « le suivi des problématiques ultramarines propres mais également dans le traitement ordinaire de l’ensemble des sujets d’actualité ». «Pour cela, il faut rétablir un bulletin d’informations relatif aux outre-mer dans le journal de la mi-journée de France 3 tout comme des sujets réguliers dans les JT de France 2 » demande ainsi la délégation. Les sénateurs préconisent également « de faire de France Ô le pivot et le coeur de réseaux des outre-mer au sein de France Télévisions ».
Tout en assurant être conscients de l’importance du numérique pour les chaînes télévisées, les sénateurs se disent également favorables au « maintien de la diffusion TNT de France Ô avec un bilan à horizon 2025 ».
Enfin, alors que le groupe interparlementaire des Outre-mer a proposé la mise en place de quotas sur les chaînes du service public, les sénateurs ont fermé la porte à cette option. « Nous ne pouvons pas parler de quotas quand il s’agit d’Outre-mer. Pourquoi serais-je un quota par rapport à la Bretagne ? Et entre ultra-marins, devra-t-on décompter les quotas martiniquais des quotas de Saint-Barthélémy ? » se demande Victoire Jasmin, sénatrice socialiste de la Guadeloupe.
Interrogé sur la réception de ce rapport, Michel Magras assume. « Je ne sais pas quelle suite sera donnée à ce travail. Mais nous ne comprendrions pas qu’il laisse indifférent alors que l’on ne parle que d’écoute et de grand débat sur les chaînes d’information en continu. » Voilà le gouvernement prévenu.
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