Les 67.000 bureaux de vote de métropole ont ouvert dimanche à 8H00 pour le premier tour des élections législatives, sous haute surveillance dans un contexte de menace terroriste.
Cinq semaines après l'élection d'Emmanuel Macron à la présidence de la République, près de 47 millions d'électeurs sont appelés à désigner cette fois leurs 577 députés parmi 7.877 candidats, dont un peu plus de 42% sont des femmes.
Plusieurs centaines de milliers de personnes résidant à l'étranger ou en outre-mer ont voté dès les 3 et 4 juin, ou samedi. Les derniers bureaux de vote fermeront à 20H00.
Une affiche du président français Emmanuel Macron pour la campagne des législatives à Angers, dans l'ouest de la France, le 7 juin 2017
AFP
Le ministère de l'Intérieur a reconduit le dispositif de sécurisation qui avait été mis en place pour la présidentielle, avec 50.000 policiers et gendarmes mobilisés aux côtés de militaires de l'opération Sentinelle.
Le scrutin se déroule sous le régime exceptionnel de l'état d'urgence, en vigueur depuis les attentats de novembre 2015, et quatre jours après une attaque au marteau d'un policier, légèrement blessé, sur le parvis de Notre-Dame à Paris, perpétrée par un homme se réclamant de l'organisation État islamique.
Pour être élu au premier tour, un candidat doit réunir la majorité absolue des suffrages exprimés et un nombre de suffrages égal au quart des électeurs inscrits. Au deuxième tour, qui aura lieu dimanche prochain, seule la majorité relative est requise.
Législatives: intentions de vote au 1er tour
AFP
Seuls peuvent se maintenir au second tour les deux candidats arrivés en tête ainsi que ceux qui ont obtenu les suffrages d'au moins 12,5% des électeurs inscrits, ce qui peut donner lieu à des triangulaires.
Dans ces conditions, le taux de participation constitue l'une des clés du scrutin. Les instituts de sondage prévoient qu'il s'élèvera de 49% à 60%, alors qu'en 2012 il avait atteint 57,22%.
Avec le vent en poupe, et malgré des candidats souvent sans notoriété ni expérience politique, La République en Marche d'Emmanuel Macron peut espérer rafler le 18 juin bien plus que la majorité absolue des sièges, qui est de 289 sur 577.
La droite, fracturée après la nomination à Matignon d’Édouard Philippe, issu des Républicains, espère limiter la casse et conserver plus d'une centaine de sièges.
Le Parti socialiste, qui se déchire sur l'attitude à adopter face au nouveau gouvernement, craint une déroute historique. Affaibli comme les autres partis traditionnels, le Front national risque de ne pas atteindre le seuil de 15 députés nécessaire pour former un groupe parlementaire. Pour sa part, La France insoumise de Jean-Luc Mélenchon ambitionne d'incarner l'opposition de gauche via un groupe au Palais Bourbon.
Le visage de l'Assemblée nationale a de fortes chances de changer également du fait de l'entrée en vigueur de la loi de 2014 sur le non-cumul des mandats, qui interdit aux parlementaires de conserver une fonction exécutive locale et a conduit de nombreux sortants à ne pas briguer de nouveau mandat (maire ou adjoint, président de conseil régional, départemental...).
Un rapport de 73 pages pointe le rôle joué par les Frères musulmans en France, avec une volonté d’entrisme dans la société. Un conseil de défense, prévu ce mercredi à l’Elysée autour d’Emmanuel Macron, devrait déboucher sur des « mesures ».
Selon le Centre d'analyse et de lutte contre les atteintes aux élus, installé en 2023 après l'incendie volontaire du domicile du maire de Saint-Brevin-les-Pins, les agressions visant les élus locaux ou parlementaires n’ont reculé que de 9,3 % en un an. Les deux tiers des faits reportés sont des menaces et outrages.
Deux jours après sa large victoire la tête de la présidence des Républicains, Bruno Retailleau a reçu un accueil triomphal au groupe LR du Sénat. Auprès de son ancien groupe qu’il a dirigé pendant 10 ans, le nouveau patron de LR a promis de refaire de la droite « l’élément central du débat politique ».
Le RN est de nouveau dans le viseur de la justice. Selon Challenges, entre 2020 et 2023, 23 particuliers ont accordé de manière récurrente des prêts au Rassemblement national, pour un montant total de plus de 2,3 millions d’euros. Après la révélation de l’ouverture d'une enquête judiciaire, Jordan Bardella a dénoncé une « opération de harcèlement » et « une volonté de mort financière » de son parti. Public Sénat revient sur les règles qui encadre le financement de la vie politique.
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