Parcoursup : Pierre Ouzoulias dénonce « un coup d’État insupportable »
Invité de Sénat 360, le sénateur communiste Pierre Ouzoulias est revenu sur les raisons du recours de son groupe devant le Conseil d’État, visant à obtenir la suppression de l’arrêté gouvernemental instaurant la plateforme Parcoursup. Il fustige tant la méthode employée pour conduire cette réforme que le contenu des mesures mises en place.

Parcoursup : Pierre Ouzoulias dénonce « un coup d’État insupportable »

Invité de Sénat 360, le sénateur communiste Pierre Ouzoulias est revenu sur les raisons du recours de son groupe devant le Conseil d’État, visant à obtenir la suppression de l’arrêté gouvernemental instaurant la plateforme Parcoursup. Il fustige tant la méthode employée pour conduire cette réforme que le contenu des mesures mises en place.
Public Sénat

Par Alice Bardo

Temps de lecture :

2 min

Publié le

Mis à jour le

« Il faut dire aux parents que si on laisse Parcoursup tel qu’il est organisé jusqu’au bout, nous aurons un chaos à la rentrée de septembre 2018 », prévient Pierre Ouzoulias, invité de Sénat 360.

Avec son arrêté instaurant la plateforme Parcoursup, le gouvernement entend mettre fin au tirage au sort pour l’entrée à l’université. Le dispositif remplace Admission post-bac, créé en 2009. Selon le sénateur communiste, cette mesure va conduire à une « sélection sociale » : « Ce qui va peser demain dans le dossier des candidats, c’est le lieu où vous habitez, le lycée où vous avez fait votre parcours, vos activités sportives et artistiques et les réseaux de papa et maman » met en garde Pierre Ouzoulias. Une raison qui a poussé le groupe communiste du Sénat à déposer un recours contre l’arrêté gouvernemental devant le Conseil d’État. « L’objectif du bac est de rendre toutes et tous égaux et égales devant le diplôme. Un diplôme anonyme passé de façon nationale et qui donne les mêmes chances à chacun et chacune », renchérit-il. Et d’ajouter : « Avec la réforme telle qu’elle est le bac n’existe plus. Le bac sera simplement un petit examen de confirmation. »

Le sénateur communiste s’offusque également de la méthode employée par le gouvernement pour conduire sa réforme : « Un arrêté c’est ce qu’on prend après une loi, alors que là on commence par l’arrêté, qui n’a même pas été pas été discuté par la ministre quand elle est venue présenter son projet de loi. »  Pierre Ouzoulias constate un « manque de considération du Sénat assumé de la part du gouvernement » et va même jusqu’à établir une comparaison avec « le lit de justice » sous l’Ancien Régime : « Sur ce sujet il nous met devant le fait accompli : vous avez à voter la loi parce qu’elle est déjà en application. C’est un coup d’État insupportable. »

Au-delà de cette réforme, le sénateur craint celles à venir : « Le gouvernement a un plan qui est connu, c’est un plan de libéralisation de l’enseignement. »

 

 

Partager cet article

Dans la même thématique

Parcoursup : Pierre Ouzoulias dénonce « un coup d’État insupportable »
3min

Politique

Brice Teinturier : « Il n'y a plus de débat en France, il y a de l'invective »

Lors de ses vœux, le Président a annoncé son souhait de voir les Français « trancher » sur « des sujets déterminants », ce qui laisse supposer que le chef de l'État envisage un retour au référendum. Néanmoins, les sujets sur lesquels les Français souhaitent trancher sont nombreux, pouvoir d'achat, fin de vie… Le référendum recolle-t-il vraiment les Français à la politique ? Invités de l’émission spéciale Dissolution, un an après, Brice Teinturier, Anne Levade, Laure Salvaing et David Djaïz tentent d'y répondre.

Le

Nancy: Discours Nicolas Mayer Rossignol Congres du Parti Socialiste
9min

Politique

Congrès du PS : LFI ravive les tensions entre Olivier Faure et Nicolas Mayer-Rossignol

La réélection d’Olivier Faure à la tête du PS n’a pas mis fin aux dissensions internes. Nicolas Mayer-Rossignol demande le refus de tout accord avec LFI, y compris au niveau local et en cas de législative partielle, pour rejoindre la direction. Refus du camp du premier secrétaire, qui coupe avec LFI, mais sans rentrer dans ce niveau de précision. Résultat, le parti n’arrive pas à sortir de ses divisions.

Le