Paris: Anne Hidalgo hausse le ton face aux trottinettes électriques
Interdiction de stationnement sur les trottoirs, limitation de vitesse à 20 voire 8 km/h: la maire de Paris, Anne Hidalgo, a égrené jeudi...
Par Ambre TOSUNOGLU
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Interdiction de stationnement sur les trottoirs, limitation de vitesse à 20 voire 8 km/h: la maire de Paris, Anne Hidalgo, a égrené jeudi plusieurs mesures pour mettre un terme aux nuisances causées par les trottinettes électriques, responsables de plusieurs accidents.
"Je vais proposer dès demain (vendredi) au préfet de police de signer ensemble un arrêté qui interdit le stationnement des trottinettes électriques sur tous les trottoirs" dès début juillet, a déclaré la maire PS au cours d'une conférence de presse. Désormais, ces engins "devront stationner sur les places de stationnement situées sur la chaussée et déjà utilisées par les voitures et les deux-roues motorisés", a-t-elle précisé.
En outre, la maire de Paris propose "aux opérateurs que toutes les trottinettes électriques voient leur vitesse bridée à 20 km/h dans tout Paris et à 8 km/h dans les aires piétonnes et les zones de rencontre", où les piétons ont la priorité.
Les trottinettes seront également "interdites dans tous les parcs et jardins" de la capitale, et "le port du casque" sera recommandé.
Il y a trois semaines, la mairie avait déjà annoncé une série de mesures telles que la verbalisation à hauteur de 135 euros en cas de circulation sur les trottoirs, et la création - finalement abandonnée - de 2.500 places de stationnement.
Apparues il y a un an, les trottinettes - évaluées à environ 20.000 dans les rues de la capitale - sont devenues un véritable casse-tête pour la mairie de Paris, faute de loi pour les réguler.
Comme Bordeaux, Lyon ou Strasbourg, Paris attend l'adoption du projet de loi mobilités (LOM), en discussion à l'Assemblée nationale, qui permettra aux villes de réguler les nouveaux moyens de transport en libre-service.
Des trottinettes électriques sur un trottoir à Paris le 14 mai 2019
AFP/Archives
Une fois les règles précisées, la Ville lancera un "appel d'offres qui limitera à trois le nombre d'opérateurs et fixera un nombre maximum de trottinettes électriques en libre-service", a annoncé Mme Hidalgo qui, d'ici là, a demandé aux douze opérateurs actuels de "ne pas augmenter leur flotte".
- "Dans le mur mais moins vite" -
Bien qu'aucun décompte officiel n'existe - en attendant la mise en place prochaine d'un "observatoire de la sécurité routière" pour mesurer l'accidentologie -, de récents accidents impliquant une mère et son bébé, ou une pianiste, ont défrayé la chronique.
"Il y a une quarantaine de dossiers de victimes de trottinettes par jour", a affirmé à l'AFP Me Michel Benezra, qui représente quatre accidentés.
Et qui dit accident, dit assurance. Un des accidentés s'est ainsi aperçu "que les opérateurs ne prévoyaient aucune assurance tant pour les conducteurs de trottinettes que pour les victimes", a ajouté Me Benezra. "Sous prétexte d'avoir un nouveau mode de transport écologique, la mairie de Paris a laissé se développer sans contrôler" ce marché, a-t-il dénoncé.
Les opérateurs ont dans l'ensemble salué les mesures. "Depuis le début, on appelle plus de régulation car la situation actuelle dessert tout le monde, les Parisiens, la Mairie et les opérateurs", a réagi auprès de l'AFP Stéphane Mac Millan, directeur général de Circ.
Les députés LREM Pacôme Rupin, Mounir Mahjoubi et Benjamin Griveaux ont, eux, ironisé de concert sur une interdiction de stationner sur les trottoirs "qui existe déjà" et que la maire de Paris "n'a jamais fait respecter". Contacté par l'AFP, M. Rupin explique que "depuis la réforme du statut de Paris, un certain nombre de pouvoirs de police ont été conférés à la maire dont celui sur le stationnement".
Interrogée par l'AFP, une source proche de la mairie balaye ces arguments: "C'est le préfet qui a la main sur le stationnement de surface. La mairie, elle, a la main sur le stationnement payant", ajoute-t-on.
La droite a dénoncé l'"incapacité viscérale" de la mairie "à anticiper les grands mouvements et écouter le terrain", alors que les communistes exigent des engagements sociaux et environnementaux.
"On va dans le mur mais moins vite", a ironisé Danielle Simonnet, élue de la France insoumise au Conseil de Paris. "Au lieu d'interdire le free-floating comme la ville de San Francisco, (...) la Ville s'apprête à lancer un appel d'offres pour le nombre d'opérateurs. Mais pour combien d'engins ? On ne le saura pas."
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