Paris: Anne Hidalgo veut garder ses troupes mobilisées

Paris: Anne Hidalgo veut garder ses troupes mobilisées

Elle fait la course en tête, mais le nombre de candidats et les alliances de second tour compliquent le parcours: en meeting mercredi soir, Anne...
Public Sénat

Par Ambre TOSUNOGLU

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Elle fait la course en tête, mais le nombre de candidats et les alliances de second tour compliquent le parcours: en meeting mercredi soir, Anne Hidalgo s'est efforcée de battre le rappel de ses troupes pour conserver la mairie de Paris.

Devant environ un millier de militants, élus, colistiers, la candidate de gauche a insisté: "Nous devons nous unir". "A celles et ceux qui croient que ce Paris est acquis, dites-leur que nous avons face à nous des partisans du retour en arrière" et "le choix que vous aurez à faire les 15 et 22 mars sera déterminant", a insisté la maire sortante lors de son premier meeting, à l'Elysée Montmartre.

Dans la salle, ses soutiens ont prêché la bonne parole à tour de rôle comme la militante LGBT Flora Bolter, Stéphane Martinez (fondateur d'une entreprise de gestion des biodéchets), ou encore Beate et Serge Klarsfeld, présidents de l'association des Fils et filles de déportés juifs de France.

Anne Hidalgo en meeting le 26 février 2020 à l'Elysée Montmartre à Paris
Anne Hidalgo en meeting le 26 février 2020 à l'Elysée Montmartre à Paris
AFP

Pour celle qui est élue à Paris depuis 2001 avant de devenir maire en 2014, l'enjeu au-delà de son camp, est de mobiliser "l'électorat populaire et de gauche", confiait récemment à l'AFP un des partenaires politiques, redoutant une abstention forte dans ces arrondissements qui ont connu coup sur coup problèmes de toxicomanie, campements illégaux de migrants, explosion de la délinquance ou rixes.

Le secteur est également convoité par la candidate LR Rachida Dati, qui y multiplie ses déplacements, et poursuit sa percée dans les sondages.

Dans une enquête publiée dimanche par Ifop-Fiducial pour le Journal du dimanche et Sud Radio, Anne Hidalgo attire toujours 24% de l'électorat au premier tour. Mais, la semaine dernière, Mme Dati la dépassait pour la première fois avec 25% d'intentions de vote (+5 points) au premier tour, contre 23% (stable) pour la maire sortante, selon un sondage Odoxa.

"Incontestablement, la droite est en train de reconstituer son socle électoral", estime Ian Brossat, adjoint PCF au Logement et candidat sur une liste Hidalgo dans le XVIIIe arrondissement: "Il y a match, et donc il est nécessaire de se rassembler dès le premier tour autour d'Anne Hidalgo".

Vue aérienne de Paris, le 14 juillet 2019
Vue aérienne de Paris, le 14 juillet 2019
AFP/Archives

- Poussée écologiste -

"Son électorat est stable", relève le patron du PS parisien Rémi Féraud, qui se veut tout de même prudent: "C'est une élection difficile et on n'a jamais considéré que c'est gagné d'avance."

Un proche de la campagne est lui plus sceptique et dit craindre que "les courbes se croisent" avec celles de Mme Dati.

L'ex-ministre de la Santé Agnès Buzyn, entrée en campagne à la suite de l'abandon de Benjamin Griveaux, a par ailleurs redonné des couleurs aux intentions de vote pour la liste LREM.

Rachida Dati (G) et Anne Hidalgo le 6 octobre 2014 à Paris
Rachida Dati (G) et Anne Hidalgo le 6 octobre 2014 à Paris
AFP/Archives

La semaine dernière, au moment où ses rivales Mmes Dati et Buzyn parlaient de sécurité, Anne Hidalgo s'affichait ainsi avec l'ancien ministre de l'Intérieur et Premier ministre socialiste Bernard Cazeneuve.

Enfin est scruté le score des écologistes d'EELV, qui a "tendance à monter en fin de campagne", selon le directeur général adjoint de l'Ifop, Frédéric Dabi.

A moins de trois semaines du premier tour, dit-il, Anne Hidalgo "a besoin d'aide et plutôt de personnalités engagées sur des questions environnementales pour contrecarrer une poussée écologiste".

Pour Jean-Louis Missika, président de "Paris en commun" (plateforme de soutiens à la candidate), l'heure est aussi venue de "dire ce qui ne va pas dans le programme" des autres.

Agnès Buzyn, candidate LREM aux municipales, dans les rues du 5e arrondissement de Paris, le 18 février 2020
Agnès Buzyn, candidate LREM aux municipales, dans les rues du 5e arrondissement de Paris, le 18 février 2020
AFP/Archives

Et pendant que la maire sortante mène sa campagne, ses équipes de l'Hôtel de Ville continuent de gérer les dossiers, dont les répercussions de l'affaire Gabriel Matzneff -accusé de viols sur mineurs de moins de 15 ans-, qui ont poussé à l'organisation "d'une réunion de crise" il y a quinze jours, a appris l'AFP de sources concordantes.

Selon un article du New York Times, l'adjoint à la Culture Christophe Girard, candidat dans le XVIIIe, aurait réglé pendant des années les nuits d'hôtel de l'écrivain.

M. Girard dit avoir agi à l'époque en sa qualité de secrétaire général de la maison de couture Saint-Laurent, sur instruction de Pierre Bergé qui la dirigeait.

Dans la même thématique

PARIS, Ministere de l’Economie, des Finances et de l’Industrie, situe a l’Est de la capitale, dans le quartier de Bercy.
8min

Politique

Fiscalité : à quoi pourrait ressembler un nouvel impôt local ?

« Il n’y aura pas de nouvelle taxe, mais il faut réfléchir à une participation possible au fait de vivre dans la ville ou le village », avance la ministre Catherine Vautrin, qui ouvre la réflexion avec les élus. Au Sénat, le président de la délégation aux collectivités, Bernard Delcros, évoque une « réforme de la taxe foncière », quand le vice-président de l’AMF, Philippe Laurent, défend une contribution qui « tient compte très largement du revenu ». Le débat est loin d’être clôt.

Le

Paris : Debate session of public finances
9min

Politique

Narcotrafic : de courtes peines de prison pour les consommateurs de drogue, une proposition qui divise les mondes judiciaires et politiques

En écho aux nombreux faits divers liés au trafic de drogue, le député Rassemblement national, Jean-Philippe Tanguy, demande la création de courtes peines de prison pour les consommateurs de stupéfiants. Une solution que rejette Raphaël Glucksmann ou Mathilde Panot et qui fait réagir les syndicats de magistrat et de police.

Le