Paris va-t-il voir déferler une vague de députés de la République en Marche? Face à une droite qui peut résister, un PS très affaibli et des...
Par Fabienne FAUR
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Paris va-t-il voir déferler une vague de députés de la République en Marche? Face à une droite qui peut résister, un PS très affaibli et des insoumis ambitieux, le parti d'Emmanuel Macron menace de nombreux sortants, fort du plébiscite qu'a accordé la capitale au nouveau président.
374 candidats dont quelques vedettes, Cécile Duflot, Nathalie Kosciusko-Morizet, Myriam El Khomri ou Jean-Christophe Cambadélis, vont se disputer 18 circonscriptions aujourd'hui détenues par le PS (10), les Républicains (6) et les écologistes (2).
En lui donnant 89,68% des voix, record pour un département français (contre 66,10 au niveau national), Paris a plébiscité M. Macron le 7 mai. Au premier tour, les Parisiens lui avaient donné 34,83%, dix points de plus que la moyenne nationale.
"On peut largement anticiper que les Parisiens, dans une logique de cohérence, confirment aux législatives leur vote de la présidentielle", affirme à l'AFP Frédéric Dabi, de l'institut de sondages Ifop.
La REM a investi 16 candidats, dont quelques figures: la ministre chargée des Affaires européennes Marielle de Sarnez face au sortant PS Pascal Cherki (11e circonscription); Mounir Mahjoubi, secrétaire d'Etat au Numérique, face au premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis (16e), Benjamin Griveaux, porte-parole du mouvement, face à la socialiste sortante Seybah Dagoma (5e).
Elle n'a en revanche présenté aucun candidat face à deux anciennes collègues du nouveau président, l'ex-ministre du Travail Myriam El Khomri, qui en a oublié sur ses tracts électoraux les marques de son investiture PS, et l'ex-ministre des Outre-mer PS George Pau-Langevin.
"Il y a beaucoup de circonscriptions gagnables mais on reste prudents", affirme Stanislas Guérini, référent REM de Paris et lui-même candidat sur la 3e - "on ne va pas partir battus, c'est sûr".
- Recrutement "politique" -
Pour un autre responsable REM, dans la 14e où se représente le LR Claude Goasguen, qui recoupe le chic XVIe arrondissement, "ça va être dur". Idem dans la 4e, laissée par le LR Bernard Debré à la maire du XVIIe Brigitte Kuster, ou la 12e de Philippe Goujon, autant de territoires d'un ouest parisien traditionnellement droitier.
Hugues Renson se dit pour sa part "raisonnablement optimiste" en menant campagne sur "l'une des rares circonscriptions de droite qui peut basculer", la 13e, actuellement représentée par le LR Jean-François Lamour.
Le président Emmanuel Macron lors de sa visite du Grand Trianon en compagnie du président russe Vladimir Poutine le 29 mai 2017
AFP
Ce quadragénaire, ancien conseiller de Jacques Chirac mais jamais élu ni même encarté, affronte un autre chiraquien - de la même façon que Pacôme Rupin, adjoint PS dans le 4e arrondissement socialiste, se présente contre le sortant socialiste Patrick Bloche.
Le "recrutement REM a été politique à Paris", analyse M. Dabi, "c'est plutôt bien joué".
Au PS, on veut y croire malgré les 10,18% du candidat Benoît Hamon. "Tout va dépendre de notre capacité à ramener notre électorat traditionnel", estime Bruno Julliard, premier adjoint de la maire Anne Hidalgo, en comptant sur le retour de ceux qui avaient privilégié le "vote utile" à la présidentielle.
Le PS "a de fortes chances de perdre l'ensemble de ses députés", estime pourtant un observateur, tandis qu'un dirigeant socialiste ne voit qu'une seule circonscription "sûre".
Le "vote Macron, on ne sait pas ce que c'est", estime de son côté le LR Philippe Goujon en misant sur des électeurs "qui préfèreront voter pour les députés qu'ils connaissent et avec qui ils ont l'habitude de travailler".
Dans la 2e, abandonnée par François Fillon, "NKM", considérée comme Macron-compatible, affronte un candidat REM, Gilles Le Gendre, et ferraille avec deux figures dissidentes LR, Jean-Pierre Lecoq, maire du VIe "en congé" du parti, et Henri Guaino, la "plume" de Nicolas Sarkozy.
La France insoumise a de son côté "les plus grandes ambitions", dit Danielle Simonnet, coordinatrice du parti qui affrontera Cécile Duflot (EELV) sur la très à gauche 6e circonscription. LFI compte sur une "dynamique" générée par de bons scores dans le nord-est parisien.
Le président Emmanuel Macron lors de sa visite du Grand Trianon en compagnie du président russe Vladimir Poutine le 29 mai 2017
AFP
La 17e verra par ailleurs s'affronter deux adjoints de Mme Hidalgo, Colombe Brossel (PS) et Ian Brossat (PC), eux-mêmes défiés par le sortant PS et ex-ministre Daniel Vaillant, soutien sans l'étiquette du nouveau président.
Wallerand de Saint-Just, trésorier d'un Front national faible à Paris, en portera les couleurs dans la 13e.
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