Paris et Rabat conjuguent leurs visées économiques en Afrique
Le premier ministre français Édouard Philippe et son homologue marocain, Saadeddine El Othmani, ont appelé jeudi à développer les...

Paris et Rabat conjuguent leurs visées économiques en Afrique

Le premier ministre français Édouard Philippe et son homologue marocain, Saadeddine El Othmani, ont appelé jeudi à développer les...
Public Sénat

Par Paul AUBRIAT

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Le premier ministre français Édouard Philippe et son homologue marocain, Saadeddine El Othmani, ont appelé jeudi à développer les échanges pour faire du Maroc une "plate-forme" de développement vers l'Afrique, "terre d'opportunité", "continent d'avenir".

"Je crois à la capacité des entreprises françaises à se développer à partir de la plate-forme marocaine", a affirmé le Premier ministre français en ouverture d'un forum économique franco-marocain à Skhirat, ville balnéaire au sud de Rabat. Rappelant la croissance économique et démographique du continent, il a souligné que l'Afrique était "une terre d'opportunité".

Son homologue marocain a pour sa part rappelé que le royaume entendait devenir "le pôle d'excellence du continent africain" en appelant à "davantage de coopération pour investir en Afrique" et développer "ce continent d'avenir", "dans une logique de gagnant-gagnant".

Le roi Mohammed VI a développé ces dernières années une politique africaine très active, marquée en début d'année par le retour du royaume au sein de l'Union africaine (UA) après plus de trente ans d'absence.

Soutenu par la France dans ses ambitions, le royaume se prépare à intégrer la communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), une adhésion qui doit être actée d'ici la fin de l'année.

Pour les deux pays, il s'agit de joindre leurs efforts face à des concurrents internationaux puissants, et notamment la Chine, qui a fait une spectaculaire percée sur le continent africain en s'appuyant sur sa capacité d'investissement et sur un soutien bancaire colossal, comme l'ont souligné plusieurs participants du forum.

Interrogé par l'AFP, le président du comité Afrique Medef, Gérard Wolf, qui emmenait une délégation d'une quarantaine de chefs d'entreprise français, voit ainsi le Maroc comme un "hub", "une plate-forme dotée d'infrastructures pour conquérir l'Afrique Subsaharienne".

La compagnie nationale aérienne Royal air Maroc s'emploie depuis plusieurs mois à développer son réseau aérien, notamment vers l'Afrique de l'Est, depuis son hub de Casablanca.

La France est le premier partenaire économique du Maroc et fut longtemps son premier partenaire commercial avant d'être supplantée par l'Espagne.

Face à ces "parts de marché qui s'érodent", Edouard Philippe a exhorté à s'ouvrir à "de nouveaux acteurs" et appelé les sous-traitants industriels déjà présents, PME et start-up, "encore très insuffisamment sur le marché marocain", à s'implanter et "essaimer".

Aujourd'hui, 800 filiales d'entreprises françaises, dont 33 du CAC40, sont implantées au Maroc et les investissements étrangers sont pour un tiers hexagonaux.

Édouard Philippe, arrivé mercredi soir au Maroc pour une visite officielle de 24 heures, doit poursuivre ses rencontres, jeudi, notamment autour de la jeunesse et de l'éducation.

Partager cet article

Dans la même thématique

6min

Politique

Louvre : la Cour des comptes étrille les choix stratégiques du musée, qui dispose pourtant de « beaucoup d’argent »

Dans un rapport sévère et très attendu après le « casse du siècle », la Cour des comptes estime que la rénovation des bâtiments du Louvre et leur remise aux normes ont été les parents pauvres des dépenses engagées ces dernières années. Le Louvre, qui dispose d’une « trésorerie extrêmement solide », a privilégié « les opérations visibles et attractives » au détriment des urgences techniques.

Le

Paris : Francois Bayrou recoit Marine le Pen et Jordan Bardella
3min

Politique

Le sénateur PS Eric Kerrouche veut empêcher le RN de « violer la Constitution » pour en faire « un régime autoritaire »

Les sénateurs PS défendent une proposition de loi constitutionnelle qui limite strictement toute modification de la loi de 1958 au seul article 89 de la Constitution. Une réaction à un texte du RN sur l’immigration, qui reviendrait à transformer la France en « régime autoritaire, avec des mesures illibérales », selon le sénateur PS Eric Kerrouche.

Le

Paris : session of questions to the government at the Senate
6min

Politique

Sébastien Lecornu aux sénateurs : « Je ne serai pas le premier ministre qui fera une passation de pouvoir avec Jordan Bardella »

Alors que les relations se sont dégradées entre la majorité sénatoriale et le premier ministre, Sébastien Lecornu s’est rendu à la conférence des présidents du Sénat. Si le geste « a été salué par le président Larcher », il reste insuffisant pour gommer les « frustrations » de sénateurs qui apprennent maintenant les concessions faites au PS « en regardant la télé ». Cherchant à « dramatiser », selon l’un des participants, « il a dit que "censure vaudra démission et que ça vaudra dissolution" ».

Le

France Macron
5min

Politique

« Demain soir, si tout va bien, Alfred Dreyfus sera général » : le Sénat s’apprête à voter un « texte très symbolique », malgré quelques difficultés…

Les sénateurs examinent ce jeudi la proposition de loi de Gabriel Attal élevant à titre posthume Alfred Dreyfus au grade de général de brigade. Les sénateurs PS, qui ont déposé un texte identique via Patrick Kanner, ont repris à leur compte le texte de l’ancien premier ministre pour lui permettre d’aller au bout, malgré les « réserves », voire l’opposition « d’Emmanuel Macron », selon le patron des sénateurs PS.

Le