"Honte", "dégoût", "effroi": à Paris, capitale chic et cosmopolite où Marine Le Pen a essuyé un camouflet électoral au premier tour de la...
Paris « l’enfant gâtée », atterrée par le vote Le Pen
"Honte", "dégoût", "effroi": à Paris, capitale chic et cosmopolite où Marine Le Pen a essuyé un camouflet électoral au premier tour de la...
Par Daphné BENOIT
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"Honte", "dégoût", "effroi": à Paris, capitale chic et cosmopolite où Marine Le Pen a essuyé un camouflet électoral au premier tour de la présidentielle, le score élevé de l'extrême droite ailleurs en France suscite incompréhension, indignation, mais aussi parfois mépris.
"J'ai honte pour mon pays. Le vote Emmanuel Macron (le candidat centriste, ndlr), je peux comprendre, mais le Front national c'est le fascisme, l'intolérance", lâche Alexandra Marchand, 25 ans, attablée en terrasse dans le quartier branché des Abbesses, au pied de la butte Montmartre, où se côtoient boutiques vintage, ateliers de yoga et restaurants bio.
Dans cette ville de 2,2 millions d'habitants, qui a voté à moins de 5% pour le Font National (FN) au premier tour, "il y a plein d'activités pour s'ouvrir l'esprit, ici on vit avec des Blancs, des Noirs, c'est mixte. Le FN, ça plaît aux campagnes profondes", tranche cette "manager de restaurant". Quitte à entretenir la mauvaise réputation des Parisiens, souvent accusés de condescendance vis à vis du reste de la France, cette "province" où l'on s'aventure parfois pour se mettre au vert ou pour voir ses cousins.
Marine Le Pen et Nicolas Dupont-Aignan (g) lors d'un meeting à Villepinte, le 1er mai 2017, près de Paris
AFP
"A Paris, on vote contre Le Pen parce qu'on est gâtés", sourit Valentin, 70 ans, ancien intendant-régisseur de villas. "Ici, on a de la chance d'être locataire, encore plus si on est propriétaire!", s'exclame le retraité.
Le prix moyen du mètre carré - sujet de conversation préféré des Parisiens -- dépasse ici 8.500 euros, soit deux à trois fois plus que dans d'autres grandes villes françaises.
Les résultats du premier tour ont jeté une lumière crue sur la fracture entre gagnants et perdants de la mondialisation, ce que Paris illustre à la perfection: comme nombre de centres urbains aisés, irrigués d'emplois et de services publics, la Ville-Lumière s'est laissée séduire par le candidat social-libéral et pro-européen.
La capitale est le département qui a voté le plus pour Emmanuel Macron le 23 avril, avec plus d'un tiers des suffrages. Les cadres et professions intellectuelles supérieures y sont sur-représentés (43,4%), à l'inverse des ouvriers (7,3% à Paris contre 22,5% au niveau national), selon les dernières statistiques officielles de 2013.
- "Ma valise est prête" -
A Paris, qui concentre l'essentiel des institutions, des prestigieuses universités, des créateurs et des grands musées français, "les bobos ("bourgeois bohème" aisés et branchés, ndlr) de droite et de gauche ont porté Macron", résume Éric Azière, un élu local.
"Beaucoup de gens ici ont le bagage intellectuel pour se rendre compte des dangers du populisme, qui surfe sur les situations de crise", assène Gérard Siad, 52 ans, domicilié dans le quartier piéton très tendance de Montorgueil, au coeur du vieux Paris.
Le coeur à droite, ce chef d'entreprise qui préside un syndicat patronal gay est résigné à voter Macron dimanche pour éviter "un mauvais rêve, avec Le Pen au second tour". A quelques pas, un graffiti barre un panneau publicitaire: "Il fait noir au pays des Lumières".
L'extrême droite créditée de 40% des voix au niveau national au second tour, "ça me dégoûte", s'insurge Zoé Tellier. Cette comédienne de 39 ans, manteau long et jupe bohème, attribue cette poussée du FN à la menace terroriste, dont Marine Le Pen a fait l'un de ses grands thèmes de campagne.
"Les gens ont peur à cause des attentats" jihadistes, analyse-t-elle devant un verre de rosé, sans trouver l'argument valable. Paris a payé un lourd tribut dans la vague d'attaques revendiquée par l'État Islamique qui a fait au total 239 morts en France depuis 2015. "Si elle passe, "ma valise est prête, je pars à Barcelone", assure la jeune femme.
"Je peux pas imaginer que Marine Le Pen puisse arriver au pouvoir. On est un grand pays, quand même", se rassure Anne Taburet, élégante quinquagénaire auto-proclamée "centriste écologiste".
Dimanche, cette salariée d'une compagnie aérienne votera à nouveau Macron. "Il apporte de l'optimisme. C'est vrai, il y a des endroits vraiment sinistrés, moi-même j'ai eu des moments compliqués dans ma carrière mais il faut avoir de l'énergie, ne pas tout attendre de l'État", affirme celle qui vit dans un quartier cossu de Paris, à l'ombre de grands immeubles en pierre de taille
C’est l'un des Belges les plus connus de la scène humoristique francophone. Passé par France Inter, il officie désormais à RTL. Comment un humoriste est-il passé d’un public à l’autre ? Comment faire indifféremment rire un public de droite et de gauche ? Cette semaine, Alex Vizorek est l’invité de Rebecca Fitoussi dans l’émission Un monde, un regard.
« Un discours ferme et rassembleur ». Pour la députée centriste du groupe Renew, Fabienne Keller, les propos tenus par Ursula von der Leyen sont « absolument essentiels en ce moment historique où nous sommes en tension maximum avec Vladimir Poutine ». La présidente de l’exécutif européen a en effet annoncé une esquisse de nouvelles sanctions contre la Russie. Dans ce contexte, l’eurodéputée française estime que « la défense que l’on n’a pas voulue dans les années 50, s’impose à nous » désormais. « C’est un peu tard mais elle commence à réagir » Concernant le conflit israélo-palestinien, l’eurodéputé espagnol Javier Moreno Sanchez espère que qu’Ursula von der Leyen ira plus loin dans la condamnation des actes commis par l’Etat hébreu. « Ce que nous lui demandons, c’est qu’elle agisse avec la même fermeté dans les deux guerres qu’on a à nos portes ». A la surprise générale, la présidente de la Commission a annoncé vouloir suspendre une partie de l’accord d’association entre l’Union européenne et Israël, mais pour le social-démocrate, c’est l’ensemble de ce texte qui doit remis en cause. Mais pour l’eurodéputé espagnol, l’urgence est de ne pas revenir sur les grands textes des précédentes mandatures de la Commission. Qu’il s’agisse du pacte migratoire ou des mesures écologiques, « il ne faut pas qu’Ursula von der Leyen démonte les propositions qu’elle a faites (…) on ne savait pas que la droite traditionnelle pro-européenne allait jouer avec l’extrême droite ». « Ce n’est pas une Europe sociale, mais une Europe militariste » Le groupe des Conservateurs et réformistes est nettement plus critique vis-à-vis du grand oral de la présidente de la commission. L’élu roumain Gheorghe Piperea souhaite la démission de la commissaire allemande. En juillet, il faisait déjà partie de ceux qui avait voté une motion de censure à l’encontre de cette dernière. Pour cet eurodéputé conservateur l’Union européenne nourrirait le conflit ukrainien en multipliant ses aides, notamment militaires. Ce député a par ailleurs dénoncé l’accord commercial conclu « sur un terrain de golf en Ecosse » entre Ursula von der Leyen et Donald Trump, le qualifiant « d’échec ». Retrouver l’intégralité de l’émission en intégralité ici
« Je saisis par courrier le premier ministre pour qu’une action au sommet de l’Etat soit engagée dans les plus brefs délais auprès des instances européennes », annonce à publicsenat.fr le président de la délégation aux entreprises du Sénat, le sénateur LR Olivier Rietmann, alors qu’un salarié malade pendant ses vacances pourra reporter ses congés, selon une décision de la Cour de cassation.
Tout juste nommé à Matignon et entre deux mouvements sociaux, Sébastien Lecornu a entamé des consultations avec les syndicats. Mais la marge de manœuvre de ce proche du chef de l’Etat s’annonce plus que réduite.