Plusieurs maires des Pyrénées Orientales font état d’impayés de loyers de la part de la gendarmerie nationale qui loue les casernes dans leurs communes. Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau promet que le problème sera réglé au plus tard en décembre. Au Sénat, un rapport alertait déjà en juillet dernier sur « le désordre bâtimentaire » de la gendarmerie nationale.
Paris : le Sénat rejette la création d’une police municipale
Par Public Sénat
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La campagne des municipales s’est une nouvelle fois invitée au Sénat mercredi soir, lors de l’examen du projet de loi Engagement et proximité. Après l’adoption d’un amendement visant à limiter les locations sur Airbnb (voir notre article), c’est un amendement sur la création d’une police municipale qui a quelque peu échauffé les esprits.
La sénatrice socialiste de Paris, Marie-Pierre de la Gontrie, avait déposé un amendement en ce sens. Il s’agissait de faire entrer dans le droit commun « les agents de la ville de Paris chargés d’un service de police » qui « ne peuvent pas sanctionner des infractions routières, de caméras piétons, bénéficier de formations continues ou professionnelles » a fait valoir la sénatrice.
« Il s’agit donc de travailler en complémentarité avec les agents de l’État »
Marie-Pierre de la Gontrie a, par ailleurs, rappelé que la délinquance à Paris avait « cru depuis un an » notamment à cause de la forte mobilisation des forces de l’ordre dans la lutte contre le terrorisme et les mobilisations des gilets jaunes. « Il s’agit donc de travailler en complémentarité avec les agents de l’État » a-t-elle précisé avant d’indiquer que la plupart des maires d’arrondissements, y compris LR, y étaient favorables.
Cet amendement a été rejeté par 228 voix contre et 72 pour. Le ministre en charge des Collectivités Territoriales, Sébastien Lecornu, a invoqué des raisons administratives. « Créer une police municipale à Paris demande techniquement d’avancer sur un certain nombre de sujets : la formation, la nomination et l’agrément, la carte professionnelle, la tenue et les équipements, l’armement » a-t-il par exemple, citer.
« Il ne faut pas que cet hémicycle soit une chambre d’écho des difficultés de la majorité municipale »
Soutien du candidat LREM aux municipales à Paris, Benjamin Griveaux, le sénateur LREM, Julien Bargeton a lui répondu sur le terrain politique. « C’est quoi l’histoire de cet amendement ? C’est l’histoire d’un revirement politique. Au détour de cet amendement, vous prenez acte que la maire de Paris, Anne Hidalgo, a changé d’avis sur la création d’une police municipale (…) Tout d’un coup, il faudrait se presser. Il faudrait un amendement insuffisamment rédigé (…) Le zèle des récents convertis vous pousse à déposer un amendement contre lequel vous auriez voté, il n’y a ne serait-ce que 6 mois » a-t-il estimé avant de conclure : « Il ne faut pas que cet hémicycle soit une chambre d’écho des difficultés de la majorité municipale ».
Le sénateur apparenté LR de Paris, Philippe Dominati a également noté « l’évolution de la majorité municipale au bout de 18 ans ».
Rémy Féraud, sénateur socialiste de Paris, a reconnu que l’idée d’une police municipale n’était pas souhaitée jusqu’en 2016, lors de l’examen du projet de loi sur le statut de Paris, avant de rappeler que Julien Bargeton, « était adjoint à la maire de Paris, à ce moment-là ». « Donc, je suis sûr qu’il assume cette position pleinement ».
Contactée par l’AFP, Colombe Brossel, adjointe chargée de la Sécurité à la mairie de Paris, a jugé « incompréhensible » le rejet de cet amendement.
Anne Hidalgo avait fait part en janvier de sa volonté de doter dès 2020 d'une police municipale armée de matraques. « Cette décision a en effet fait l'objet d'un débat » mais elle « a été prise d'abord en écoutant les Parisiennes et les Parisiens » a défendu Colombe Brossel.