Parlement européen: Canfin en première ligne, le RN privé de postes clés

Parlement européen: Canfin en première ligne, le RN privé de postes clés

Le Français Pascal Canfin a pris la tête mercredi de la commission chargée de l'environnement au Parlement européen, un poste clé...
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Le Français Pascal Canfin a pris la tête mercredi de la commission chargée de l'environnement au Parlement européen, un poste clé qu'avaient ciblé les nouveaux venus macronistes sur fond de montée en puissance des enjeux climatiques.

Deux autres Français, Karima Delli (Verts) et Younous Omarjee (La France Insoumise), ont obtenu des présidences de commissions.

Deux élus du Rassemblement national (RN) n'y sont en revanche pas parvenus, bloqués par le "cordon sanitaire" des autres groupes politiques face à l'extrême droite.

Les commissions parlementaires jouent un rôle majeur dans le travail du Parlement européen. Elles sont notamment en pointe dans les négociations de textes législatifs avec la Commission européenne et les Etats membres, en amont des votes en plénière.

M. Canfin, élu sur la liste LREM, présidera la plus fournie, avec 76 eurodéputés. "C'est le symbole que ce Parlement prend très au sérieux l'urgence climatique, la protection de la biodiversité et la santé des consommateurs", s'est-il réjoui.

"Il y a toujours une grande priorité dans un mandat: en 2009 c'était la crise financière, en 2014 c'était la crise migratoire, ma conviction c'est qu'en 2019 ce sera la crise climatique et la réponse à cette crise", a-t-il dit à l'AFP.

La députée Karima Delli (Verts) a de son côté été reconduite à la tête de la commission traitant des transports et du tourisme.

L'Ultramarin Younous Omarjee, élu à la présidence de la commission chargée du développement régional, a lui promis d'être "un ardent défenseur de la politique de cohésion" et de "faire de la lutte contre la pauvreté et de la valorisation des îles" deux de ses priorités.

Mais la Française Maxette Pirbakas (RN) n'a pas obtenu la tête de la commission agriculture, attribuée à une large majorité à l'Allemand Norbert Lins (PPE).

De la même manière, le Français Gilles Lebreton (RN) a échoué à obtenir la présidence de la commission chargée des affaires juridiques, attribuée à la Britannique Lucy Nethsingha, membre du groupe Renew Europe.

C'est un "déni de démocratie", a déploré M. Lebreton, jugeant que le groupe Identité et Démocratie, cinquième plus important de l'hémicycle européen en termes d'effectifs, "aurait dû se voir attribuer un nombre de postes de responsabilités équivalant à son poids électoral".

La règle de répartition des postes clés qui est d'usage au Parlement européen prévoit en effet de refléter le poids des groupes. Ceux-ci appliquent une formule mathématique complexe dite "méthode d'Hondt" pour départager leurs choix.

Son application aurait dû permettre à l'extrême droite d'obtenir les deux présidences qu'elle revendiquait mais les autres groupes politiques se sont entendus pour lui barrer la route lors des votes.

Ils estiment notamment que l'extrême droite n'est pas légitime pour revendiquer des responsabilités dans une institution que, selon eux, elle ne respecte pas.

Le groupe Renew Europe, troisième force politique du Parlement européen derrière le PPE et les sociaux-démocrates, avait fait de la commission Environnement l'une de ses priorités. Et les macronistes français, plus forte délégation du groupe, avaient obtenu que sa présidence soit attribuée à l'un des leurs.

Pascal Canfin, ancien dirigeant de l'organisation écologiste WWF France, avait été eurodéputé Vert avant de rejoindre la liste LREM emmenée par Nathalie Loiseau.

C'est notamment pour préserver les chances de M. Canfin d'obtenir la commission Environnement que Mme Loiseau avait renoncé à briguer la présidence du groupe Renew Europe, où l'ancienne ministre était contestée par ses alliés libéraux européens.

Mme Loiseau a été élue mercredi présidente d'une sous-commission du Parlement européen, chargée de la Sécurité et de la Défense.

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