« Moi, tu ne me parles pas d’âge. » Heureusement que la célèbre saillie de Kylian Mbappé concerne les terrains de football, et pas la réforme des retraites, parce qu’après les annonces de la Première ministre ce mardi, l’âge, c’est tout ce dont Éric Woerth veut entendre parler. « On peut toujours tourner autour du sujet, mais à un moment donné, c’est d’abord une question d’âge », martèle l’ancien ministre du Budget de Nicolas Sarkozy, aujourd’hui député Renaissance. « C’est comme si vous parliez de mariage sans parler d’amour, l’âge c’est la clé », poursuit-il.
« Pour réformer structurellement le système, il faut augmenter l’âge de départ »
Si pour Éric Woerth, l’âge est le nerf de la guerre, c’est parce que les deux autres options pour rééquilibrer le régime des retraites ne sont pas envisageables. Sur une éventuelle baisse des pensions, d’abord, le député de l’Oise estime que « l’on ne peut pas rééquilibrer un système des retraites seulement par la baisse des pensions. Qui dira aux retraités actuels et aux futurs retraités, ‘vous aurez de moins en moins de pensions’ ? »
Éric Woerth oppose ensuite une fin de non-recevoir à une éventuelle hausse des cotisations pour laquelle se sont prononcés François Bayrou et le MoDem : « On est déjà le pays qui taxe le plus. Si les entreprises ne sont pas compétitives, il n’y a pas d’emplois. » Or, le déficit du régime étant « considérable » d’après le député Renaissance, il est nécessaire de « réformer structurellement le système et d’augmenter l’âge de départ. »
« Les faits c’est que c’est une réforme parfaitement juste »
L’ancien ministre du Budget, qui avait mené la réforme des retraites de 2010 dans le gouvernement de François Fillon en appelle au courage de la réforme : « Je ne comprends pas l’idée d’évitement des sujets difficiles, à un moment, l’intérêt général c’est de ne pas se bercer d’illusion. Le cœur du sujet c’est de parler d’âge. François Bayrou, quand il a des difficultés à Pau, il n’augmente pas les impôts, c’est la réalité des choses. On ne va pas se balancer à la tête la justice, l’injustice. Les faits c’est que c’est une réforme parfaitement juste qui protège notre modèle par répartition. »