Parrainages, financement, programme: et si Juppé remplaçait Fillon?

Parrainages, financement, programme: et si Juppé remplaçait Fillon?

Parrainages, financement de la campagne, programme: l'éventuel remplacement de François Fillon par Alain Juppé laisserait de...
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Parrainages, financement de la campagne, programme: l'éventuel remplacement de François Fillon par Alain Juppé laisserait de nombreuses questions en suspens et plongerait son camp dans l'inconnu.

- Jusqu'à quand Alain Juppé peut-il se présenter?

Il peut le faire pendant toute la période de recueil des parrainages, qui prend fin le 17 mars, en adressant au Conseil constitutionnel une déclaration de candidature et une déclaration de patrimoine. La liste officielle des candidats sera annoncée à l'issue de cette période.

Pendant ce temps, et même s'il n'a pas fait acte de candidature, les parrainages d'élus accordés à Alain Juppé seront validés par le Conseil constitutionnel, au même titre que ceux des autres prétendants à l'Elysée. Vendredi, un premier parrainage avait ainsi été enregistré.

- Les parrainages Fillon peuvent-ils être transférés à son remplaçant?

Non. Une fois le formulaire reçu et le parrainage validé par le Conseil constitutionnel, il n'est pas possible pour l'élu de revenir sur son choix. François Fillon avait reçu vendredi 1.155 parrainages qui lui resteront acquis quoi qu'il arrive.

Parmi ces parrainages figure celui du député juppéiste Dominique Bussereau, envoyé avant qu'il n'annonce sa "démission" de la campagne Fillon vendredi.

- Quel programme pour reconquérir un électorat déboussolé?

Alors que François Fillon, affaibli par le scandale, est selon les sondages donné battu dès le premier tour, après avoir été le grand favori de cette présidentielle, son éventuel remplaçant aurait fort à faire pour convaincre un électorat déboussolé.

Pour un proche du maire de Bordeaux pourtant, "la chance de la droite, c'est que sur 85% des mesures à prendre, on était d'accord au moment de la primaire".

"Il n'y a rien donc d'inconciliable. En gros", souligne-t-il, "Alain Juppé et François Fillon étaient d'accord pour alléger les charges sur l'économie et renforcer le régalien, en particulier la sécurité et la justice".

"Il y a toujours une différence sur le nombre de fonctionnaires à supprimer, 500.000 pour François Fillon et 250.000 pour Alain Juppé". En ce qui concerne le programme santé sur lequel les deux hommes n'étaient pas d'accord, "François Fillon a évolué" en revenant sur son idée de concentrer les remboursements de la Sécurité sociale sur les affections graves, relève-t-il.

- Changer de candidat, compliqué d'un point de vue logistique? -

Selon un juppéiste, ce serait "compliqué" vu les délais, "mais les réseaux existent". Pour le QG par exemple, il n'est "pas sûr" qu'il soit possible de récupérer celui actuellement occupé par François Fillon. Mais "on peut faire sans", dit-il.

Quant au site de campagne "Alain Juppé 2017", lancé pour la primaire, il est toujours en ligne.

- Quelle stratégie pour un parti divisé? -

Alors que l'acharnement de François Fillon provoque une hémorragie parmi ses soutiens, les caciques du parti tentent de sauver les meubles.

Vendredi, le président du Sénat Gérard Larcher et le secrétaire général des Républicains Bernard Accoyer ont rencontré Nicolas Sarkozy afin de réfléchir à la manière dont il faudrait "s'organiser très vite", en cas de retrait de François Fillon, pour qu'il n'y ait "pas de temps de latence", selon une source LR.

Selon une autre source LR, "Larcher et Accoyer se font des noeuds au cerveau pour savoir comment se positionner pour que la crise ne soit pas irréparable. Ils estiment qu'il y a un vrai risque Le Pen".

- Quid des finances de la campagne ? -

La Haute Autorité pour la primaire de la droite a versé début février 6 millions d'euros sur les quelque 10 millions de recettes de la primaire à l'association du compte de campagne de François Fillon. Les 4 millions restants doivent être débloqués le 21 mars, a précisé la Haute Autorité à l'AFP.

Rien n'est prévu en cas de changement de candidat. Toutefois, une source LR ne voyait pas de problème à ce que les recettes de la primaire non encore dépensées soient versées au compte d'un nouveau candidat. On ignore combien François Fillon a dépensé jusqu'à présent.

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