Parrainages : Jean Castex va rencontrer les associations d’élus jeudi

Parrainages : Jean Castex va rencontrer les associations d’élus jeudi

Lors des questions d’actualité au gouvernement à l’Assemblée nationale, Jean Castex est revenu sur les difficultés rencontrées par des candidats « crédités d’importantes intentions de vote » à recueillir les 500 parrainages d’élus nécessaires pour se présenter à l’élection présidentielle.
Louis Mollier-Sabet

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Alors que Marine Le Pen a annoncé suspendre sa campagne « de terrain » tant qu’elle n’aurait pas obtenu les parrainages nécessaires – elle en a 366 à ce jour – et que Jean-Luc Mélenchon et Éric Zemmour sont aussi loin du compte (respectivement 370 et 291), la députée (Modem) Élodie Jacquier-Laforge a interrogé Jean Castex à propos de ces fameux parrainages : « Imaginons un seul instant qu’un ou plusieurs des 3 candidats qui font plus de 10 % d’intentions de vote ne recueille pas les signatures. Ce seraient plusieurs millions de Français qui se sentiraient floués. En fait mes chers collègues, c’est inimaginable. » La députée Modem s’est faite la porte-voix de la proposition de François Bayrou consistant à mettre en place une « banque des parrainages » pour « apporter des signatures en cas de carences. »

Parrainages : Castex annonce une rencontre avec les associations d'élus locaux jeudi 24 février
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« Apporter son parrainage n’est pas synonyme de soutien politique, c’est aussi un acte démocratique »

Le premier ministre a reconnu l’importance d’une question « qui touche au fonctionnement de notre démocratie. » S’il n’est « pas question de modifier la règle alors que l’échéance présidentielle est toute proche », la démocratie « ne saurait se satisfaire » de la situation, « quels que soient les candidats concernés », a précisé Jean Castex. Le Premier ministre a « salué » et « appuyé » l’initiative de François Bayrou et de David Lisnard, président de l’AMF, qui a accordé son parrainage à Jean-Luc Mélenchon, à titre personnel et en tant que maire LR de Cannes. Le signal est clair : « Apporter son parrainage n’est pas synonyme de soutien politique, c’est aussi un acte démocratique » rappelle Jean Castex.

Pourtant, à 10 jours de l’échéance, « seuls 10 000 des 42 000 élus en possibilité d’apporter un parrainage l’ont fait » d’après le Premier ministre, un chiffre en diminution par rapport au scrutin précédent. Ainsi Jean Castex recevra jeudi matin les associations d’élus locaux en présence du Président de l’Assemblée nationale et du Président du Sénat pour « évoquer cette situation dans le respect de la liberté de chacun, parce qu’il y a un sujet profondément démocratique. »

« Des magouilles dignes d’une République bananière »

Au Sénat, tous ne l’entendent pas de cette oreille. Patrick Kanner, le président du groupe socialiste, dénonce des « magouilles dignes d’une République bananière » : « Que vient faire l’exécutif là-dedans ? Qu’un parti politique ou que l’AMF et David Lisnard prenne cette initiative, dont acte. Mais faire pression sur les maires pour choisir qui on veut avoir au 2nd tour, c’est un scandale d’Etat, je pèse mes mots. » L’ancien ministre des Sports est vent debout contre ce qu’il estime être une manœuvre politique de la majorité présidentielle : « La crainte de l’exécutif c’est de se retrouver face à Pécresse, donc il faut lutter contre le soldat Le Pen et le soldat Zemmour. »

Sur le fond, Patrick Kanner « partage le constat », mais se demande tout de même « pourquoi les maires ne veulent pas soutenir un tel ou un tel, personne ne leur met le pistolet sur la tempe. » Le président du groupe socialiste rappelle par ailleurs la proposition que le sénateur Éric Kerrouche et les socialistes avaient fait au Sénat, d’un système mixte de 250 parrainages d’élus et 150 000 parrainages citoyens. « Il fallait changer la loi, mais maintenant, en catastrophe, on essaye de magouiller pour choisir le 2nd tour. Où est la moralisation de la vie politique française ? » s’interroge Patrick Kanner.

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