Partenaires sociaux à l’Élysée : un « tournant » qui ne doit pas se faire « au détriment des parlementaires »

Partenaires sociaux à l’Élysée : un « tournant » qui ne doit pas se faire « au détriment des parlementaires »

Ce mardi, Emmanuel Macron recevait les huit principaux leaders syndicaux et patronaux. Un mini-sommet social inédit, qui remporte l’approbation des sénateurs. Pour autant, ceux-ci n’oublient pas le « mépris » dont a fait part le gouvernement à leur égard, concernant l’assurance-chômage.
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Par Alice Bardo

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« Tournant dans la pratique de l’exécutif », « changement de ton » : le mini-sommet social organisé par Emmanuel Macron afin de rencontrer, pour la première fois, tous ensemble, les partenaires sociaux, est un succès tant auprès des principaux leaders syndicaux et patronaux, qu’auprès des sénateurs.

« Il faut s’en féliciter » se réjouit Yves Daudigny. Le sénateur socialiste rappelle que le dialogue social est un « élément de progrès indispensable à la réussite de réformes importantes ». A condition toutefois de ne pas négliger le rôle des parlementaires : Frédérique Puissat, sénatrice LR de l’Isère, considère que ceux-ci sont « malmenés » par le gouvernement. Une référence au dépôt d’un amendement à la dernière minute par le gouvernement, mardi dernier, lors de l’examen du projet de loi sur la liberté de choisir son avenir professionnel, adopté hier au Sénat. « Je souhaite que les partenaires sociaux révisent les règles de l'assurance-chômage. Le projet de loi avenir professionnel sera modifié en ce sens dans les prochains jours » avait déclaré Emmanuel Macron, la veille, au Congrès de Versailles. Une volonté qui s’est transformée en amendement dès le lendemain.

« Il y a un problème de méthode, ça suffit maintenant ! »

« J’ai très mal vécu ce qu’il s’est passé », confie Jean-Marie Vanlerenberghe, sénateur centriste du Pas-de-Calais. Et Frédérique Puissat de faire part de sa colère : « Ca fait des mois qu’on travaille sur ce texte de loi et, d’un coup, on réinvente un dispositif au mépris des parlementaires ! Une tête change, celle du président du Medef, et du coup on change la loi ? Il y a un problème de méthode, ça suffit maintenant ! »

 « Il faut laisser crier, ça soulage », provoque Alain Richard, sénateur de la majorité, qui assure à ses collègues « de l’opposition » que « le jour où (leurs) amis seront pouvoir, (ils) ser(ont) plus tolérants ». « Nous ne sommes pas dans l’opposition, nous étions prêts à conclure », lui rétorque Jean-Marie Vanlerenberghe, qui note « une erreur de méthode, de timing ».

Des critiques qui n’empêchent pas les sénateurs de croire en l’engagement présidentiel de définir un « nouveau contrat social ». Quand le Président vient devant le Congrès et qu’il prend un engagement de définir un nouveau contrat social, moi je le crois », assure le sénateur centriste, tout en mettant en garde l’exécutif : « Il ne faudrait pas  qu’en se tournant plus vers les partenaires sociaux il se détourne des parlementaires. »

 

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