Parti socialiste : « François Hollande s’évertue depuis des années à fronder », tacle Olivier Faure

Parti socialiste : « François Hollande s’évertue depuis des années à fronder », tacle Olivier Faure

Invité de notre matinale, Olivier Faure est revenu sur le prochain Congrès du PS. L’actuel premier secrétaire défend sa ligne actuelle fondée sur l’accord de la Nupes, et tacle les anciens hollandais, tout comme les « ni-nistes » qui défendent une « troisième voie », sans issue d’après lui.
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« À chaque fois, c’est le même cinéma. Je ne sais pas s’il faut sourire ou pleurer. » Difficile d’être en désaccord avec Olivier Faure sur les Congrès du Parti socialiste. Le parti de Jaurès a en effet toujours su parsemer la vie politique française de congrès épiques dont il a le secret. Il n’est pas certain en revanche, que le Congrès de Marseille de janvier prochain rejoigne ceux de Tours ou d’Epinay au panthéon de l’histoire de la gauche. Au sein du PS, par contre, l’élection interne promet, comme toujours, d'être animée. « 20 à 25000 » militants devraient prendre part au vote qui aura lieu lors du congrès, estime Olivier Faure, afin de répondre, d’après l’actuel premier secrétaire, à la question suivante : « Voulez-vous revenir en arrière ou continuer avec cette direction qui a réussi à rassembler la gauche et les écologistes ? »

Nupes : « Cet accord a permis de relancer un parti qui n’était plus compris ou identifié »

C’est bien la pérennité de l’accord avec la Nupes qui sera au centre du congrès du PS. Il y a un an, la motion d’Olivier Faure l’avait largement emporté sur celle d’Hélène Geoffroy. Le duel se rejouera vraisemblablement cette année, avec au moins une « troisième voie », portée par des proches d’Anne Hidalgo, comme le maire de Rouen, Nicolas Mayer-Rossignol, ou le président du groupe socialiste au Sénat, Patrick Kanner. « Je ne comprends pas cette ligne du ‘ni-ni’. Pourriez-vous me l’expliquer ? » s’amuse Olivier Faure.

Sur le fond, l’actuel premier secrétaire réaffirme son choix d’un « ancrage » du PS avec le reste de la gauche : « S’il n’y avait pas eu le rassemblement de la gauche et des écologistes, nous n’aurions plus de députés et il n’y aurait plus de socialistes sur votre plateau. Vous auriez considéré à juste raison que nous n’étions plus dans le ‘game’. Cet accord a permis de relancer un parti qui n’était plus compris ou identifié. Il y a un choix clair et simple : on part avec Emmanuel Macron ou avec le reste de la gauche ? Nous sommes de gauche et nous allons le rester. Voilà l’ancrage que moi je souhaite. »

D’après le député de Seine-et-Marne, cette « troisième voie » est sans issue : « Ceux qui se plaignent du rassemblement avec les uns et les autres, vers qui veulent-ils se tourner ? Après deux présidentielles sans gauche au deuxième tour, qui pense sérieusement, qu’un parti, n’importe lequel à gauche, peut s’imposer tout seul ? Même Jean-Luc Mélenchon n’a pas réussi à être au second tour avec 22 %. Avec nos 1,5 % nous aurions été bien en peine. Il ne faut pas considérer que le chacun pour soi doit l’emporter. Cette thèse-là a toujours conduit à l’échec et à la défaite. »

« Il ne faudrait pas que certains considèrent que le PS est leur propre patrimoine »

Autre élection, autre rapport de force. Olivier Faure entend en revanche que le Parti socialiste soit au centre d’un accord pour les élections sénatoriales : « Comme pour les législatives, l’union se fera en fonction d’un rapport de force, département par département. Le Parti socialiste doit être moteur, c’est une évidence. LFI est conscient d’avoir très peu de grands électeurs. J’ai entendu jusqu’à présent la revendication de Manuel Bompard d’avoir un sénateur. Nous sommes d’accord sur la base du rapport de force. » Une orientation qui devrait rassurer Patrick Kanner, qui avait assuré à notre antenne, n’avoir « rien contre quelques sénateurs LFI. »

En revanche, du côté des anciens hollandais pur jus, la pilule aura probablement plus de mal à passer. Depuis plusieurs années maintenant, Stéphane Le Foll se montre notamment extrêmement critique du bilan d’Olivier Faure à la tête du parti et François Hollande multiplie les piques dans des interventions médiatiques. « Il ne faudrait pas que certains considèrent que le PS est leur propre patrimoine », avertit l’actuel premier secrétaire. « Il y a une règle majoritaire, et il y a des frondeurs. François Hollande s’évertue depuis des années à fronder depuis l’extérieur », poursuit Olivier Faure, en rappelant un épisode tumultueux du quinquennat de l’ancien président de la République.

« Je ne veux pas polémiquer avec lui, je respecte ce qu’il a fait, mais le devoir que nous avons est de gérer la transition vers les nouvelles générations », conclut-il. Quel que soit l’état dans lequel il se trouve, le Parti socialiste peut être sûr d’une chose : il ne manquera jamais de frondeurs.

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