Parti socialiste : « Il y a des professionnels de la déstabilisation autour de Nicolas Mayer-Rossignol », tacle Olivier Faure
Invité de notre matinale, Olivier Faure est revenu sur la contestation par son adversaire, Nicolas Mayer-Rossignol, des résultats du vote pour désigner le Premier secrétaire du Parti socialiste. Le député socialiste y voit une manœuvre des « professionnels de la déstabilisation » qui entourent le maire de Rouen, et « qui étaient déjà là au Congrès de Reims en 2009. »

Parti socialiste : « Il y a des professionnels de la déstabilisation autour de Nicolas Mayer-Rossignol », tacle Olivier Faure

Invité de notre matinale, Olivier Faure est revenu sur la contestation par son adversaire, Nicolas Mayer-Rossignol, des résultats du vote pour désigner le Premier secrétaire du Parti socialiste. Le député socialiste y voit une manœuvre des « professionnels de la déstabilisation » qui entourent le maire de Rouen, et « qui étaient déjà là au Congrès de Reims en 2009. »
Louis Mollier-Sabet

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« C’est le Parti socialiste dans ses moins belles œuvres. » Devant le triste spectacle offert par le Parti socialiste depuis le vote pour choisir son Premier secrétaire jeudi dernier, difficile de ne pas penser aux Congrès houleux de Reims (2008) ou de Rennes (1990), dont le Parti socialiste a le secret, comme Olivier Faure le reconnaît lui-même. Le Premier secrétaire nouvellement élu, mais contesté, va même plus loin, et fait directement le lien avec le Congrès de Reims qui avait vu Martine Aubry s’imposer avec 102 voix d’avance sur Ségolène Royal : « Il y a dans la commission de récolement [chargée de valider les résultats litigieux], autour de Nicolas Mayer-Rossignol, des gens qui sont des professionnels de la déstabilisation. Ils l’ont fait Congrès après Congrès. Ils étaient déjà là au Congrès de Reims pour empêcher l’élection de Martine Aubry. »

« Si on avait été jusqu’au bout de la suppression des irrégularités, je serais beaucoup plus haut encore »

La différence, c’est qu’à l’époque, environ 135 000 militants avaient participé au scrutin, alors qu’ils étaient à peine 24 000 jeudi dernier. « Ce n’est pas comme si on était à 49 % et qu’il ne nous restait qu’un point à rattraper », euphémise Olivier Faure en appelant à respecter les résultats du vote et le rassemblement et l’unité nécessaire au Parti socialiste pour « se mettre au niveau des défis qui sont devant » lui. « Il faut que l’on arrête de se regarder le nombril : le grand sujet du moment, ce n’est pas l’élection des socialistes, mais le recul de l’âge légal à 64 ans », poursuit le Premier secrétaire du Parti socialiste. Le problème, c’est que les soutiens de Nicolas Mayer-Rossignol, au premier rang desquels le sénateur socialiste et premier fédéral de Paris, David Assouline, contestent les résultats de l’élection du Premier secrétaire.

Ainsi les travaux de la « commission de récolement » auraient été interrompus par la direction avant d’avoir validé tous les scrutins litigieux. « C’est faux », répond Olivier Faure. « Il y a eu un résultat brut, et un résultat corrigé en fonction des irrégularités, qui change assez peu. Si on avait été jusqu’au bout de la suppression des irrégularités, je serais beaucoup plus haut encore parce que les contestations sont intervenues dans les fédérations qui ont majoritairement voté pour Nicolas Mayer-Rossignol. » Le Premier secrétaire poursuit : « Nous avons fait une opération de transparence complète, tout est en accès libre, vous pouvez venir faire vos comptes vous-mêmes. Ce qui a été examiné, ce sont les fédérations où il y a eu un contentieux. Quand les trois représentants valident les votes dans les Fédérations, on ne va pas y revenir. »

Réponse de David Assouline sur twitter : « Mensonge total et il le sait. Pourquoi donc a-t-il fait cesser le travail de la commission au milieu de ses travaux pour annoncer un résultat sorti de nulle part. »

« On va revoter jusqu’à ce que le résultat convienne à François Hollande ? »

Face aux contestations du résultat, Olivier Faure réitère ses propositions de ce lundi pour associer les deux autres candidats au poste de Premier secrétaire à la direction : « Qu’est-ce que je peux faire de mieux que de dire que nous serons toutes et tous associés à la décision avec des Premiers secrétaires adjoints, si Nicolas Mayer-Rossignol et Hélène Geoffroy le veulent, qui permettront une forme de collégialité et de travailler ensemble ? Nicolas Mayer-Rossignol veut quatre premiers secrétaires, ce n’est pas sérieux. »

Mais alors, comment expliquer le fait que Nicolas Mayer-Rossignol et ses soutiens continuent de contester les résultats ? « Je ne me l’explique pas », lâche Olivier Faure. « Je ne sais pas quelle est la volonté de Nicolas Mayer-Rossignol, mais il y a certainement certains de ses sponsors qui aimeraient [me déstabiliser]. » Le premier secrétaire semble ainsi faire référence à François Hollande, qui s’est engouffré dans la brèche : « Il y a des gens qui disent que ce serait ‘fâcheux’ que je gagne, puis quand le résultat ne leur convient pas, le contestent. On va revoter jusqu’à ce que le résultat convienne à François Hollande ? »

Olivier Faure en appelle ainsi à « respecter le fait majoritaire » : « Sur le vote sur l’orientation, 80 % des socialistes ont rejeté la proposition d’Hélène Geoffroy de sortir de la Nupes. Il y a ensuite un vote serré sur le Premier secrétaire, c’est pourquoi je souhaite associer le plus grand nombre de personnes à la direction. C’est un parti démocratique, il y a toujours eu, depuis Jules Guesde et Jean Jaurès, des gens minoritaires et des gens majoritaires. Chacun fera selon sa conscience, mais quand on est socialiste, on est démocrate. »

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