Pas d’accord sur le passe vaccinal : « Le texte sorti du Sénat était un peu au rabais », estime Marlène Schiappa

Pas d’accord sur le passe vaccinal : « Le texte sorti du Sénat était un peu au rabais », estime Marlène Schiappa

La commission mixte paritaire sur le passe vaccinal a échoué jeudi à établir une version de compromis entre le texte voté par les députés et celui des sénateurs. Un tweet de Bruno Retailleau, le patron de la droite sénatoriale, aurait précipité la fin des discussions. Sur Public Sénat, la ministre Marlène Schiappa dénonce un manque de respect pour les élus de la commission.
Romain David

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Quatre heures de discussions pour rien. La commission mixte paritaire mise en place pour trouver une version de compromis entre le texte adopté à l’Assemblée nationale et celui du Sénat sur la transformation du passe sanitaire en passe vaccinal a fait chou blanc. Les discussions, sur le point d’aboutir, ont échoué jeudi en fin de journée, juste après que Bruno Retailleau, le président de la droite sénatoriale, qui ne siégeait pas à cette commission, a écrit sur Twitter que « la CMP sur le passe vaccinal a [vait] donné raison au Sénat », se félicitant d’une « victoire du bon sens ». Comme le raconte notre journaliste dans ce papier, le post du Vendéen aurait suffi à braquer les élus de la majorité, mettant fin à la négociation.

Le tweet de Retailleau « contraire à tous les usages », tacle Schiappa

« Bruno Retailleau a posté dans un tweet des conclusions qui n’étaient pas celles qui étaient encore en train d’être discutées en commission », rapporte Marlène Schiappa, la ministre déléguée chargée de la Citoyenneté, au micro de « Bonjour chez vous » sur Public Sénat. « Les députés voulaient que l’on respecte leur indépendance, et le travail de ceux qui participaient à cette CMP, ce qui n’a pas été le cas ». En début de soirée, Bruno Retailleau a publié un communiqué, cosigné par Hervé Marseille, le président du groupe Union centriste, l’autre entité de la majorité sénatoriale, dans lequel il laisse entendre que son tweet aurait servi de prétexte aux députés pour faire capoter une discussion qui laissait espérer une issue conclusive. « Aucun prétexte de forme ne saurait justifier devant les Français la remise en cause d’un accord sur le fond », peut-on lire.

« J’observe qu’il est contraire à tous les usages de tweeter pendant une CMP », relève Marlène Schiappa. « Les discussions se poursuivent. […] C’est comme si l’on partageait un verdict alors que le procès est encore en cours », argue-t-elle.

Retour à l’Assemblée nationale

L’échec de cette CMP marque le début d’une nouvelle navette parlementaire. Le texte sera examiné vendredi pour la seconde fois par l’Assemblée nationale, avant de revenir au Sénat samedi après-midi. « Je crois avoir compris que les députés de la majorité ont trouvé que le texte qui sortait du Sénat était un peu au rabais par rapport à leurs exigences », tacle Marlène Schiappa. La Chambre Haute, au cours de ses travaux, a ajouté de nombreuses modifications au dispositif, notamment pour en limiter les effets. Parmi elles : une extinction du passe vaccinal si le niveau de l’épidémie repasse sous un certain seuil d’hospitalisations ; les moins de 18 ans non inclus dans le dispositif ; la suppression des vérifications d’identité par les professionnels des lieux recevant du public, ou encore la fin des amendes aux entreprises pour non-respect des règles en matière de télétravail.

« L’enjeu, au-delà de savoir qui entre l’Assemblée nationale et le Sénat va remporter le plus d’amendements, c’est la protection de tous les Français et de faire en sorte que ce passe vaccinal puisse entrer en vigueur pour que l’on puisse être encore plus vaccinés », souligne la ministre. Si les deux chambres du Parlement votent, une nouvelle fois, deux versions différentes du projet de loi, le dernier mot reviendra à l’Assemblée nationale.

Dans la même thématique

Pas d’accord sur le passe vaccinal : « Le texte sorti du Sénat était un peu au rabais », estime Marlène Schiappa
3min

Politique

Revalorisation du barème de l’impôt : « On peut imaginer plusieurs scenarii », selon Claude Raynal

Après avoir été présenté en conseil des ministres ce mercredi 11 décembre, le projet de loi spéciale sera examiné à l’Assemblée nationale à partir du 16 décembre et au Sénat en milieu de semaine prochaine. Cet après-midi, les ministres démissionnaires de l’Economie et du budget ont été entendus à ce sujet par les sénateurs. « La Constitution prévoit des formules pour enjamber la fin d’année », s’est réjoui le président de la commission des Finances du Palais du Luxembourg à la sortie de l’audition.

Le

Paris: Emmanuel Macron Receives President Of Guinea-Bissau Umaro Sissoco Embalo
4min

Politique

« Réguler les égos » : comment Emmanuel Macron conçoit son rôle dans son camp

Au moment où le chef de l’Etat s’apprête à nommer un nouveau premier ministre, Emmanuel Macron a reçu ce mercredi à déjeuner les sénateurs Renaissance, à l’Elysée. Une rencontre prévue de longue date. L’occasion d’évoquer les collectivités, mais aussi les « 30 mois à venir » et les appétits pour 2027…

Le

Pas d’accord sur le passe vaccinal : « Le texte sorti du Sénat était un peu au rabais », estime Marlène Schiappa
4min

Politique

Gouvernement : « On ne peut pas simplement trépigner et attendre que le Président veuille démissionner », tacle Olivier Faure

Olivier Faure, le Premier secrétaire du PS, réclame un Premier ministre de gauche, alors que LFI refuse de se mettre autour de la table pour travailler sur la mise en place d’un gouvernement, préférant pousser pour une démission du chef de l’Etat. Ce mercredi, députés et sénateurs PS se sont réunis alors que le nom du nouveau chef de gouvernement pourrait tomber d’un instant à l’autre.

Le