Le gouvernement prendra la décision d'étendre le port du masque de protection à toute la population s'il y a "un consensus scientifique" sur l'intérêt de cette mesure face au coronavirus, a affirmé jeudi sa porte-parole, Sibeth Ndiaye, en soulignant que ce n'est pas le cas actuellement.
"Nous prendrons une décision pour l'éventuelle extension du port du masque dans toute la population dès lors que nous pourrons la bâtir sur un consensus scientifique, un rationnel scientifique et sanitaire", a-t-elle déclaré sur France Info.
"Il n'y a pas aujourd'hui de consensus scientifique en la matière", a-t-elle martelé, soulignant que l'Organisation mondiale de la santé (OMS) "ne recommande pas le port du masque dans la population de manière générale".
"Alors que nous réfléchissons aux stratégies que nous mettrons en oeuvre lorsqu'il faudra lever le confinement, cela fait partie des options que nous examinons", a précisé la porte-parole.
Le gouvernement est très critiqué sur la gestion des masques, dont plusieurs maires de grandes villes ont déjà imposé le port par tous dans leur commune ou s'apprêtent à le faire.
"La crise n'est pas derrière nous", "nous sommes encore au coeur de cette épidémie", a par ailleurs affirmé Mme Ndiaye, refusant d'anticiper sur les décisions que le président Emmanuel Macron pourrait annoncer lundi lors de son intervention télévisée.
La capacité de la France à pratiquer des tests de dépistage "a beaucoup augmenté", a-t-elle par ailleurs souligné.
"Pour ce qui est des tests qui permettent de détecter la maladie, les tests PCR, nous avons fortement augmenté notre capacité à tester (...) Nous avons réalisé la semaine dernière 22.000 tests par jour", "nous allons encore augmenter cette capacité pour arriver à 50.000 tests par jour", a-t-elle indiqué.
Interrogée sur le traçage numérique des habitants pour limiter la propagation du virus, elle a souligné que le gouvernement était dans "une phase exploratoire" sur le sujet.
"L'application que nous envisageons ne peut être que sur la base du volontariat, d'une anonymisation des données et d'une conservation vraiment temporaire des données, le temps que cela soit utile au suivi épidémiologique", a-t-elle souligné.
"On est bien dans une phase exploratoire, avant d'en décider éventuellement du développement à la suite d'un débat public", a ajouté la porte-parole.