Le remaniement du gouvernement reporté à samedi, au plus tôt: il "n'aura pas lieu avant le départ du président de la République en Arménie ni tant qu'il sera à Erevan" d'où il revient vendredi soir, a annoncé mercredi l'Élysée.
Emmanuel Macron "souhaite prendre tout le temps nécessaire, dans le calme, le professionnalisme et le respect des personnes, à la composition d'une équipe cohérente et de qualité au service des Français", ajoute la présidence.
"Cette équipe doit correspondre aux équilibres sur lesquels il s'est engagé afin de poursuivre la mise en œuvre de la feuille de route fixée le 9 juillet devant le Congrès. Il souhaite aussi respecter le temps des vérifications légales", précise l'Élysée.
Le Premier ministre Edouard Philippe, à Lyon le 8 octobre 2018
AFP
L'ensemble du monde politique s'attendait pourtant à ce que le président de la République et le Premier ministre Édouard Philippe annoncent leurs choix avant ce mercredi, afin qu'un nouveau gouvernement soit en ordre de marche pour le conseil des ministres du jour.
D'autant plus que le président de la République s'envole mercredi après-midi pour trois jours en Arménie et qu'il semblait improbable d'annoncer un nouveau gouvernement en son absence.
Le porte-parole Benjamin Griveaux avait lui assuré la semaine dernière que le remplacement de M. Collomb, qui a démissionné mardi, serait une question de jours.
Gérard Collomb, encore ministre de l'Intérieur, quittant le palais de l'Elysée le 19 septembre 2018
AFP/Archives
Mais depuis, l'incertitude règne tant sur l'ampleur du remaniement, sur le nom des entrants et des sortants et son impact sur la politique du quinquennat -- alors qu'Emmanuel Macron a lui parlé d'une "péripétie".
D'intenses tractations sont en cours depuis des jours entre le président et son Premier ministre qui s'est encore rendu longuement à l'Élysée mardi.
"Il faut croire" qu'Emmanuel Macron ne procèdera pas à un remaniement de vaste ampleur, a déclaré mercredi matin le président de l'Assemblée Richard Ferrand, proche du chef de l'État et qui plaidait jusqu'ici pour un vaste changement avec une déclaration de politique générale du Premier ministre devant l'Assemblée.
Petite révolution au Palais de Marie de Médicis, la majorité sénatoriale LR, jusqu’ici dans l’opposition, se retrouve dans la majorité de Michel Barnier. « Le poids politique des sénateurs est évidemment renforcé », souligne le constitutionnaliste Benjamin Morel. Mais il ne faut pas oublier que « c’est toujours l’Assemblée qui a le dernier mot », rappelle le politologue Olivier Rouquan. De quoi tempérer l’idée d’un Sénat qui gagne en influence.
Après 12 ans dans l’opposition, Les Républicains se retrouvent de manière inattendue au pouvoir au sein de ce qui devrait ressembler à une coalition. Aux journées parlementaires du parti à Annecy, les sénateurs ont prôné un travail législatif « constructif » avec leurs nouveaux alliés macronistes et philippistes. « On était en mort clinique. Et on se réveille du coma », se réjouit un sénateur.
Ce vendredi, l’essayiste et enseignant à Sciences Po David Djaïz était l’invité de la matinale de Public Sénat. Il est revenu sur la nomination de Michel Barnier à Matignon, le rôle du Parti socialiste dans la séquence actuelle, ainsi que sur les solutions qu’il voit pour sortir de la crise politique.
Les sénateurs et députés LR, rassemblés à Annecy pour leurs journées parlementaires ont reçu la visite d’un des leurs. Le Premier ministre, Michel Barnier est venu s’entretenir « chaleureusement » avec les élus de sa famille politique leur assurant que leur pacte législatif serait sa base de travail.