Invité de la matinale de Public Sénat, Mathieu Darnaud, président du groupe Les Républicains au Sénat, a répété ce jeudi que son parti ne participerait pas à « un gouvernement dont le Premier ministre serait de gauche et porterait le programme du Nouveau Front populaire ». Le responsable pointe « l’irresponsabilité » des forces politiques qui ont voté la censure.
Passation de pouvoir : Éric Dupond-Moretti plaide pour une réforme ambitieuse de la justice
Par Chloé Rouveyrolles
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La deuxième garde des Sceaux de la présidence Macron a enjoint son successeur plusieurs fois à « continuer » et à « se saisir » du travail entamé par ses équipes. « Je compte porter ce que vous avez commencé », a répondu Dupond-Moretti. Il a notamment mentionné l'ouverture de la Procréation Médicale Assistée (PMA) aux couples de femmes et le projet de loi du Parquet européen.
« Je ne suis pas un homme politique »
Eric Dupond-Moretti a répondu à la surprise de sa nomination assumant ne pas être « un homme politique », venir de la « société pénale », connaître la justice « charnellement » plutôt que de manière « technocratique ». « J’ai sillonné la France dont je connais tous les tribunaux », a-t-il avancé, mettant en avant sa carrière d’avocat longue de plus de trente ans qui lui a valu le surnom d’ « acquittator ».
Le cinquantenaire, coutumier de déclarations coups de poing, a voulu apaiser. On le disait opposé aux magistrats – sa nomination est une « déclaration de guerre à la magistrature » d’après leur principal syndicat. L’ancien avocat pénaliste a répondu par une déclaration d’amour : « j’ai rencontré des grands magistrats, devant lesquels j’ai eu l’honneur de plaider, je les respecte, j’entretiens avec eux des rapports d’amitié ; ils sont humains, indépendants, gourmands du contradictoire », allant jusqu’à souligner leur « chaleur d’âme » en citant Albert Camus.
« Je ne fais de guerre à personne, je veux avec vous garder le meilleur et changer le pire », a-t-il enfin résumé, précisant que son action serait menée « dans le dialogue et la concertation ». Nicole Belloubet avait de son côté affirmé lui faire confiance pour être le « fédérateur » de la communauté judiciaire.
« Ce moment est vertigineux »
Après que Nicole Belloubet, émue aux larmes, a été applaudie pendant de longues minutes dans la cour de son ministère, Éric Dupond-Moretti a lui aussi confié son émotion : « Ce moment est vertigineux. J'appréhende cette tâche avec humilité. »
Il a évoqué sa mère « qui a quitté son pays [l’Italie, ndlr] pour fuir la misère, elle est devenue une Française de préférence, et la Marseillaise l’a fait pleurer ». « Mon ministère sera celui de l’antiracisme et des droits de l’homme », a-t-il conclu.