Passe d’armes entre le Premier Ministre et le RN sur l’agriculture : « Le Rassemblement National dit tout et son contraire » tacle Gabriel Attal

Au cours de sa conférence de presse et quelques heures après avoir proposé un débat à Marine le Pen sur l’agriculture dans le journal Le Figaro, le Premier Ministre est revenu sur la passe d'armes qui l'oppose à la présidente du groupe RN à l’Assemblée. Critiquant les « changements de pied incessants » du RN, le Premier Ministre a taclé l'ex-finaliste à l’élection présidentielle, l'accusant de ne pas être « très à l'aise sur ces questions » et d'avoir « peur que cela se voit ».
Alexis Graillot

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

C’est une véritable partie de ping-pong qui oppose depuis hier soir le Premier Ministre et le Rassemblement National après la proposition de Gabriel Attal à Marine Le Pen d’un « débat » sur l’agriculture, chez nos confrères du Figaro. Le Premier Ministre en a remis une couche ce matin, accusant le parti d’extrême-droite de dire « tout et son contraire » sur l’agriculture.

« Madame Le Pen n’était même pas dans l’hémicycle au moment de la loi EGALIM »

Le Premier Ministre a d’abord rappelé l’importance du Salon de l’Agriculture, qui commence ce samedi 24 février, et son « souhait » que les partis politiques ne prennent pas en « otage » cet événement. Ciblant ensuite spécifiquement le parti d’extrême droite, il a déploré ses « changements de pied incessants » sur l’agriculture, mettant l’accent en particulier sur les positions fluctuantes du parti sur la politique agricole commune (PAC) : « En 2019, au Parlement européen, le RN a voté contre la PAC. En 2021, ils votent pour et en 2024, ils sont à nouveau contre », cingle le chef du gouvernement.

Le Premier ministre a dans la foulée, insisté sur l’absence de vote pour les différentes réformes en faveur des agriculteurs mises en place depuis la prise de fonction d’Emmanuel Macron : « Les députés RN n’ont pas voté la loi sur l’assurance récolte ». « Madame Le Pen n’était même pas dans l’hémicycle sur [ au moment du vote] la loi EGALIM » a taclé Gabriel Attal, concluant que le refus du débat de la part de l’ancienne présidente du Rassemblement National montrait qu’« elle n’est pas très à l’aise sur ces questions et  elle a peur que cela se voit ».

« Le Premier Ministre cherche à brûler les étapes »

La veille, l’ex-finaliste à la présidentielle avait accusé Gabriel Attal de « brûler les étapes », le renvoyant à la tête de liste et président du parti, Jordan Bardella, qui a abondé sur X (ex-Twitter) et accusé le chef du gouvernement de « jouer l’esquive ».

Le président du Rassemblement National en a d’ailleurs remis une couche ce matin à l’occasion de son interview dans la matinale de CNews. « Si les agriculteurs sont en colère, ce n’est pas de la responsabilité du Rassemblement National : c’est à cause des accords de libre-échange et du Green Deal soutenus par Emmanuel Macron et Gabriel Attal » a-t-il déploré.

Partager cet article

Dans la même thématique

MANIFESTATION BLOQUONS TOUT
9min

Politique

La taxe Zucman plébiscitée par 86 % des Français : « Il se passe un truc massif et transpartisan dans le pays »

Un sondage Ifop, commandé par le PS, montre que la taxe Zucman sur les ultrariches est soutenue jusque dans les rangs des sympathisants LR, à 89 %, et Renaissance, à 92 %. Une victoire idéologique pour la gauche, plus habituée aux défaites ces dernières années ? « Ce sondage montre que les efforts doivent être mieux répartis », selon Frédéric Dabi de l’Ifop, et reflète surtout « un malaise dans le pays ».

Le

SIPA_01215443_000022
8min

Politique

Nouveau gouvernement : Les Républicains tiraillés entre « rupture » et maintien au pouvoir

Dans l’expectative en attendant la fin des consultations de Sébastien Lecornu, Les Républicains voudraient prolonger leur bail au gouvernement et ont posé leurs conditions. Des conditions pour la plupart antinomiques avec celles des socialistes actuellement au centre de l’attention du Premier ministre. De quoi apporter de l’eau au moulin de Laurent Wauquiez qui entend toujours être l’incarnation de la « rupture » avec le pouvoir macroniste.

Le