En nouvelle lecture, le Sénat a rejeté, sans l’examiner, le projet de loi « vigilance sanitaire » tel que l’Assemblée nationale l’a voté. Députés et sénateurs ne sont pas parvenus à un accord. En première lecture, la Haute assemblée avait profondément modifié le texte en ramenant la possibilité du recours à un passe sanitaire jusqu’au 28 février.
Passe sanitaire : en nouvelle lecture, les sénateurs rejettent le texte sans l’examiner
En nouvelle lecture, le Sénat a rejeté, sans l’examiner, le projet de loi « vigilance sanitaire » tel que l’Assemblée nationale l’a voté. Députés et sénateurs ne sont pas parvenus à un accord. En première lecture, la Haute assemblée avait profondément modifié le texte en ramenant la possibilité du recours à un passe sanitaire jusqu’au 28 février.
« Nous ne pouvons pas admettre qu’il n’y ait pas eu de discussion. Car cette discussion, les députés nous l’ont dit, c’est vous, le gouvernement qui l’avez interdite. Et c’est déplorable ». A la tribune, le rapporteur du projet de loi « vigilance sanitaire », a résumé le rejet en nouvelle lecture de l’ensemble du texte par 222 voix contre 116, via le dépôt d’une question préalable.
Le 11ème texte relatif aux outils de gestion de la crise sanitaire s’était soldé, mardi, par un désaccord profond entre députés et sénateurs, en commission mixte paritaire. La prolongation du recours au passe sanitaire jusqu’au 31 juillet 2022 était la ligne rouge de la Haute assemblée. La semaine dernière, le Sénat avait adopté une version profondément modifiée du projet de loi. Les sénateurs avaient fixé au 28 février la prorogation du passe en refusant catégoriquement de donner « un blanc-seing » au gouvernement jusqu’en juillet 2022, comme le prévoit la version initiale du texte.
Faute de compromis, c’est cette version que les députés ont votée en nouvelle lecture mercredi et qui et que le Sénat a rejetée.
« Je ne peux pas croire que c’est la perspective de l’élection présidentielle qui pourrait vous arrêter »
Avec « tristesse », le rapporteur s’est étonné de voir que ce que le gouvernement « a accepté, il y a 3 mois et demi, pour la durée de vie du passe sanitaire, le refuse pour les mois à venir. Mais qu’est ce qui a changé ? […] Je ne peux pas croire que c’est la perspective de l’élection présidentielle qui pourrait vous arrêter. Car, puisque nous avons démontré ici notre esprit de responsabilité, nous n’en changerons pas ».
En présentant sa motion, Philippe Bas a mis en garde sur les implications de l’échéance du 31 juillet 2022 : « Sorte de lettre de crédit accordée au nouveau gouvernement pour restreindre les libertés ».
Le sénateur socialiste, Jean-Yves Leconte a clairement dénoncé les motivations électorales du gouvernement pour refuser la clause de revoyure au mois de février. « Neuf mois sans avoir besoin de revenir devant le Parlement […] le Président s’évite un débat pendant la campagne présidentielle ». Son groupe a voté contre la question préalable. « Il y a un paradoxe à être attaché au rôle du Parlement et refuser que le Sénat puisse jouer son rôle en seconde lecture. Il ne faut pas céder à la désespérance. La base de la pédagogie, c’est la répétition », a-t-il insisté.
Opposée au passe sanitaire, la présidente du groupe communiste, Éliane Assassi a rappelé que la réécriture du texte par le Sénat, ne l’avait pas convaincue. Néanmoins, son groupe a voté en faveur de la question préalable.
Du côté des écologistes, Guy Benarroche a estimé qu’il était temps « de dire stop au mode de fonctionnement du gouvernement ». « Vous ne voulez pas de discussions, donc acte ». Même opposé à la version du Sénat, son groupe a, lui aussi, voté en faveur de la motion LR.
Le gouvernement promet « un renforcement de l’information du Parlement »
Sans convaincre, Brigitte Bourguignon, ministre déléguée auprès du ministre de la Santé, chargée de l’Autonomie a mis en avant « le corollaire » de cette prorogation du recours au passe sanitaire. « Un renforcement de l’information du Parlement par un rapport d’étape qui lui sera soumis d’ici la mi-février « qui pourra éventuellement donner lieu à un débat en commission ou séance en présence du gouvernement ». Un second rapport sera transmis au Parlement d’ici la mi-mai « sur les mesures prises et leur impact sur la situation sanitaire », a-t-elle annoncé.
L’ensemble des orateurs, mis à part Martin Lévrier sénateur du groupe RDPI à majorité LREM, ont dénoncé une mesure que le Sénat avait supprimée en première lecture. Le projet de loi autorise les chefs d’établissement scolaire à avoir accès au statut vaccinal et virologique des élèves. « Une atteinte disproportionnée au droit et au respect de la vie privée. Il reviendra au Conseil constitutionnel d’en juger », a estimé le sénateur LR, Stéphane Le Rudulier qui a annoncé que son groupe allait saisir le Conseil « afin de vérifier la constitutionnalité de certaines dispositions qui nous paraissent problématiques et hautement sensibles du point de vue du droit et des libertés ».
L’Assemblée nationale adoptera définitivement le projet de loi vendredi.
La définition des séances de travail sur le budget 2026 a froissé le président du Sénat, mardi, lors d’une réunion avec les présidents de commission et le gouvernement. Il estime que le Sénat ne peut pas prendre le relais des textes budgétaires dans de bonnes conditions. Une nouvelle conférence des présidents doit revenir sur la question la semaine prochaine.
Lundi, le Sénat examinera une proposition de loi de la droite et du centre visant à inscrire dans la Constitution que « nul individu ou nul groupe ne peut se prévaloir de son origine ou de sa religion pour s’exonérer du respect des règles applicables ». Un principe que la majorité sénatoriale remet à l’ordre du jour régulièrement ces dernières années par le dépôt de différents textes. On retrouve aussi la même idée dans un texte de Marine Le Pen.
Au micro de Public Sénat et LCP, le sénateur RN Aymeric Durox annonce que sa famille politique votera en faveur de l’amendement de suppression de la réforme des retraites, qui doit être présenté par le gouvernement lors de l’examen du budget de la Sécu. Il émet toutefois de sérieuses réserves sur les chances d’aboutissement du texte au vu du contexte politique.
Le 16 octobre 2020, le professeur d’histoire-géographie à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines) était assassiné par un jeune islamiste. Cinq ans après, « les choses ont avancé » juridiquement pour sa sœur Gaëlle, mais la laïcité et la liberté d’expression sont encore « en danger ».