Même si l’épidémie de covid-19 est en net recul, le gouvernement ne veut pas rester démuni en cas de nouvelle vague en maintenant la possibilité de recourir au passe sanitaire jusqu’à l’été. Au Sénat, on ne compte pas donner un blanc-seing à l’exécutif jusqu’à l’été.
Passe sanitaire jusqu’à l’été : « Il y aura un débat approfondi », prévient Philippe Bas
Même si l’épidémie de covid-19 est en net recul, le gouvernement ne veut pas rester démuni en cas de nouvelle vague en maintenant la possibilité de recourir au passe sanitaire jusqu’à l’été. Au Sénat, on ne compte pas donner un blanc-seing à l’exécutif jusqu’à l’été.
Par Public Sénat
Temps de lecture :
3 min
Publié le
Mis à jour le
Votée fin juillet, la loi sur la gestion de la crise sanitaire confère au passe sanitaire un caractère temporaire. Une nouvelle loi est donc nécessaire pour voir son application s’étendre au-delà de 15 novembre.
Le 13 octobre, le gouvernement présentera un projet de loi en ce sens. « Ce que nous voulons, ce que nous allons proposer au Parlement, c’est de maintenir pendant plusieurs mois encore, jusqu’à l’été, la possibilité d’y recourir » a indiqué le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, à l’issue du Conseil des ministres.
Interrogé par Public Sénat, Philippe Bas rapporteur LR différents textes d’urgence sanitaire ne compte pas donner un blanc-seing à l’exécutif. « Nous devons évaluer la situation sanitaire au moment de prendre de nouvelles décisions. Je trouve qu’il est beaucoup trop tôt pour le faire » estime-t-il avant d’ajouter. « On ne va pas appliquer des contraintes pour toute la population parce que 10 % ou 15 % ne serait pas vaccinés. Donc je veux faire un bilan exact avant de proposer une décision au Sénat ». « Si on n’est pas vaccinés, on doit prendre des précautions particulières. Ce n’est pas toute la population qui va les prendre pour vous », lance-t-il.
Sur l’échéance de cet été, période durant laquelle pourrait s’appliquer le passe sanitaire, Philippe Bas rappelle que « jamais depuis le début de la crise sanitaire, ni quand il s’est agi de lutter contre le terrorisme, nous n’avons autorisé le gouvernement à exercer en quelque sorte les pleins pouvoirs pour lutter contre la crise durant une aussi longue période. Donc, il y aura à coup sûr un débat approfondi sur l’ensemble de ces questions », promet-il.
Sur Twitter, le président du groupe LR, Bruno Retailleau est plus clair encore. « Le Sénat ne pourra pas autoriser le gouvernement à prolonger le recours au Passe Sanitaire en enjambant la présidentielle, jusqu’en juillet. Cet outil n’a pas vocation à durer si la situation sanitaire s’améliore et sans contrôle serré du parlement ».
« Il faudra mettre une date de revoyure plus récente »
Sa collègue communiste à la commission des lois, Cécile Cukierman abonde. « On ne peut pas dire les chiffres (taux d’incidence) s’améliorent et en même temps prolonger le passe sanitaire jusqu’à l’été ». « Une chose est sûre, c’est qu’il n’est pas possible de donner un blanc-seing au gouvernement jusqu’au mois de juillet » affirme-t-elle rappelant que d’ici cet été, le Parlement peut toujours se réunir en session extraordinaire.
Même point de vue pour Agnès Canayer. Sur le plateau de Public Sénat, la sénatrice LR, elle aussi membré de la commission des lois, reconnaît « que les Français ont besoin de visibilité ». « Aujourd’hui, c’est un peu prématuré, jusqu’à l’été, c’est un peu long. Sur ce sujet, il est nécessaire, comme l’a toujours défendu le Sénat, qu’il y ait des débats parlementaires réguliers. Peut-être faudra-t-il mettre une date de revoyure plus récente », préconise-t-elle.
« On sait bien que la seule réponse connue à ce stade, c’est la vaccination »
Du côté du groupe socialiste, qui présentera le 13 octobre, une proposition de loi « instaurant la vaccination obligatoire contre le SARS-CoV-2 », on s’étonne « de cette grande déclaration martiale sans prendre en compte le débat », comme l’explique le sénateur du Val d’Oise, Rachid Temal. « On sait bien que la seule réponse connue à ce stade, c’est la vaccination […] C’est ça l’enjeu. C’est un enjeu de santé publique et pas un enjeu de déclarations fracassantes du porte-parole du gouvernement ».
Alors que le traité de libre échange pourrait être ratifié samedi par la présidente de la Commission européenne, la France a réaffirmé ce week-end son rejet du texte en l’état. Après l’Assemblée nationale fin novembre, c’est au tour du Sénat de se prononcer à l’unanimité sur une proposition de résolution visant à demander au gouvernement de saisir la Cour de justice de l’Union européenne pour vérifier la conformité de l’accord.
Nouvelle visite du chef de l’Etat dans sa ville de cœur. Après s’être rendu ce matin sur la tombe de Mehdi Kessaci, assassiné par des narcotrafiquants, Emmanuel Macron a annoncé une salve de mesures pour lutter contre le narcotrafic qui gangrène Marseille. Entre une rencontre avec les lecteurs de la Provence, l’inauguration d’un commissariat et la visite du chantier de la gare, Emmanuel Macron a aussi défendu le bilan de son plan « Marseille en grand ».
Jeudi, le groupe écologiste du Sénat défendra deux propositions de loi dans le cadre de sa niche parlementaire. Le premier vise à garantir une continuité de revenus pour les artistes auteurs et le deuxième a pour but de garantir plus de transparence pour les riverains des parcelles agricoles exposées aux pesticides.
Outre le président PS et rapporteur général LR de la commission des finances, Claude Raynal et Jean-François Husson, seront présents en CMP les sénateurs LR Christine Lavarde et Stéphane Sautarel, qui suit les collectivités, ainsi que le centriste Michel Canévet et le sénateur Horizons Emmanuel Capus, qui ont défendu plus d’économies durant les débats. Pour le PS, on retrouve le chef de file du groupe, Thierry Cozic.