Passe sanitaire : « On est dans l’accoutumance au contrôle social » pour Loïc Hervé

Passe sanitaire : « On est dans l’accoutumance au contrôle social » pour Loïc Hervé

Invité de Parlement Hebdo, le sénateur centriste Loïc Hervé, s’est montré fermement opposé à la prolongation du passe sanitaire qu’il estime être une atteinte disproportionnée aux libertés publiques. Et ce, malgré les aménagements votés hier par le Sénat.
Louis Mollier-Sabet

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Jeudi soir, le Sénat a largement remanié la prolongation du passe sanitaire prévue par le gouvernement. Mais ça n’a pas suffi au sénateur centriste Loïc Hervé, qui a tout de même voté contre la version du Sénat, trouvant par exemple la territorialisation envisagée par la majorité sénatoriale – à laquelle il appartient – « beaucoup trop complexe » : « C’est une question de principe mais aussi une question de clarté. Construire un système de pourcentage de vaccinés est beaucoup trop complexe, c’est une question de lisibilité. Le droit, pour être compris, doit être intelligible. »

>> Lire notre résumé : Passe sanitaire : Qu’a voté le Sénat ?

Malgré les aménagements du Sénat, Loïc Hervé maintient sa position de principe contre le passe sanitaire : « Plusieurs centaines de millions de fois par jour, le passe sanitaire est contrôlé en France. C’est un vrai problème de proportionnalité. » Pourtant le passe sanitaire semble maintenant accepté par une majorité de Français. « C’est justement ce contre quoi je me bats, on est dans l’accoutumance au contrôle social. On s’habitue à justifier de choses dont on n’a pas à justifier dans une vie normale. »

Je me bats pour que l’on vive sans, pour que l’on recouvre nos libertés au plus vite. » Pour le sénateur centriste de Haute-Savoie, la France devrait prendre modèle sur l’Espagne, un pays latin qui a bien mieux réussi sa campagne de vaccination : « En Espagne, ils ont plus de vaccinés et pas de passe sanitaire, qui est interdit constitutionnellement. » Au fond, c’est une question de philosophie politique : « Je suis un libéral, je crois à la liberté individuelle et à son corollaire de responsabilité, pas à la coercition par la puissance publique. »

Loïc Hervé s’inquiète plus généralement des inflexions constitutionnelles récentes et des régimes d’état d’urgence qui se succèdent depuis maintenant 6 ans : « Depuis le Bataclan, on lève tous les jalons, un à un, les garanties des libertés individuelles essentielles. Le passe sanitaire est une nouvelle liberté à écouter la rhétorique gouvernementale. La logorrhée gouvernementale qui consiste à faire passer des vessies pour des lanternes est insupportable. » D’après le sénateur centriste, le rapport entre « la gestion de crise et les libertés publiques » a souvent été « déséquilibré en faveur d’une gestion sécuritaire de la crise sanitaire. »

 

>> Pour en savoir plus sur l’examen du passe sanitaire jeudi au Sénat, voir nos articles :

Dans la même thématique

Passe sanitaire : « On est dans l’accoutumance au contrôle social » pour Loïc Hervé
3min

Politique

Présidence des LR : « Bruno Retailleau est un bon candidat, il a aujourd’hui la légitimité devant les Français », estime Sophie Primas

Invitée de la matinale de Public Sénat, la porte-parole du gouvernement Sophie Primas se déclare en faveur de la candidature du ministre de l’Intérieur à la présidence du parti Les Républicains. Bruno Retailleau « veut porter une espérance pour la droite », et aujourd’hui au gouvernement, il en a « la légitimité », estime-t-elle.

Le

Paris: Seance questions au gouvernement Assemblee nationale
10min

Politique

Retailleau candidat à la présidence des LR : « Il a coupé l’herbe sous le pied de Laurent Wauquiez »

Le ministre de l’Intérieur est officiellement candidat à la présidence des LR. Il peut compter sur « une très large adhésion majoritaire du groupe LR », selon le sénateur Marc-Philippe Daubresse. Mais les soutiens de Laurent Wauquiez, comme le sénateur Laurent Duplomb, l’accusent de relancer une « dramatique guerre des chefs ». L’enjeu pour Bruno Retailleau est maintenant d’obtenir un congrès au plus vite, car « les sondages, ça va, ça vient »…

Le