Passe sanitaire : Philippe Gosselin dénonce « une majorité servile qui a remis les clefs du Parlement à l’exécutif »
Sur la chaîne parlementaire, le député LR Philippe Gosselin a déploré la prorogation du passe sanitaire jusqu’en juillet, définitivement votée par l’Assemblée nationale ce jeudi, malgré les protestations des oppositions. Il annonce un recours devant le Conseil constitutionnel.

Passe sanitaire : Philippe Gosselin dénonce « une majorité servile qui a remis les clefs du Parlement à l’exécutif »

Sur la chaîne parlementaire, le député LR Philippe Gosselin a déploré la prorogation du passe sanitaire jusqu’en juillet, définitivement votée par l’Assemblée nationale ce jeudi, malgré les protestations des oppositions. Il annonce un recours devant le Conseil constitutionnel.
Romain David

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

L’Assemblée nationale a voté jeudi 5 novembre la prorogation du régime de sortie de l’état d’urgence sanitaire, qui permet à l’exécutif de promulguer des mesures de restriction, comme l’utilisation du passe sanitaire, jusqu’au 31 juillet 2022. Les mises en garde et les réticences des différentes oppositions n’auront pas suffi à infléchir la majorité présidentielle, dont les voix ont permis au projet de loi « vigilance sanitaire » d’être définitivement adoptée (118 voix pour, 89 contre) après un parcours législatif accéléré. « Le gouvernement passe en force avec une majorité docile, carrément servile. Elle a remis les clefs du Parlement à l’exécutif », a réagi le député LR Philippe Gosselin au micro de « Parlement Hebdo » sur LCP et Public Sénat, quelques heures seulement après l’examen du texte.

« Un Parlement croupion »

Le gouvernement a voulu imposer son propre calendrier au Parlement, notamment après le détricotage, dans la nuit de mercredi à jeudi, des nombreuses modifications apportées au texte par le Sénat, dont une clause de revoyure fixée à la fin du mois de février. « On est sur un Parlement de plus en plus croupion, et nous sommes nombreux, y compris dans la majorité, à vouloir se faire entendre. Il y a un exécutif fort, mais les pouvoirs du Parlement, la voix du peuple ne sont pas des gadgets », avertit Philippe Gosselin. « Bien sûr, sous la Ve République, on doit avoir les moyens de travailler et la crise nécessite d’avoir cette boîte à outils avec des mesures pour assurer la sécurité sanitaire », concède-t-il. « Pour autant, est-on obligé de donner, pour huit mois, jusqu’à l’été 2022, l’ensemble des pouvoirs sans contrôle ? »

L’élu de la Manche pointe également une manœuvre politicienne, le gouvernement ayant été accusé de chercher à enjamber la présidentielle. « En période d’élection, le débat politique va faire rage, de toute façon la crise sanitaire et le passe seront abordés. L’exécutif sera obligé de faire avec. Mais au lieu d’organiser les choses sereinement, en essayant d’élargir le consensus, le gouvernement et la majorité s’arc-boutent sur une vision très étroite. »

« Il y a un élément sur la violation du secret médical »

Plusieurs groupes parlementaires ont indiqué jeudi leur intention de saisir le Conseil constitutionnel. Toujours au micro de « Parlement Hebdo », Philippe Gosselin annonce que Les Républicains ont l’intention d’en faire autant, sur différents points : « L’absence de proportionnalité dans les durées, un contrôle du Parlement qui ne s’exerce pas, la négation de la territorialisation », énumère-t-il. « Il y a un élément sur la violation du secret médical puisque les chefs d’établissement auront accès au carnet de santé », ajoute le député, en référence à une disposition du texte qui prévoit que les directeurs d’école et les chefs d’établissement puissent avoir connaissance du statut virologique des élèves pour mieux lutter contre la propagation de l’épidémie en milieu scolaire.

« Si le covid-19 dure plusieurs années, ce qui est vraisemblable, on ne va pas non plus banaliser le passe. Il faut ajuster les politiques publiques à la continuité », conclut Philippe Gosselin.

Partager cet article

Dans la même thématique

Agen Ok
9min

Politique

Municipales 2026 : à Agen, la gauche part unie du PS… à LFI

Au regard des divisions au plan national, c’est un tour de force. A Agen, toutes les composantes de la gauche ont pourtant réussi à faire l’union en vue des municipales, du PS aux Ecologistes, en passant par le PCF, Place Publique et même LFI. Les enjeux locaux ont facilité le rassemblement. L’accord du NFP a aussi laissé des traces…

Le

PARIS: Conseil Constitutionnel, premiere audience publique
6min

Politique

Justice des mineurs : quelles dispositions du texte Attal peuvent faire l’objet d’une censure du Conseil constitutionnel ?

Saisi par des députés et des sénateurs de gauche, le Conseil constitutionnel va rendre sa décision sur la proposition de loi de l’ancien Premier ministre Gabriel Attal, qui vise à durcir la justice des mineurs. Le texte qui durcit considérablement le droit existant, avait conduit à une levée de boucliers de la gauche dans les deux hémicycles.

Le

Passe sanitaire : Philippe Gosselin dénonce « une majorité servile qui a remis les clefs du Parlement à l’exécutif »
5min

Politique

Lutte contre l’antisémitisme à l’université : la proposition de loi définitivement adoptée à l’unanimité au Sénat

Les conclusions de la commission mixte paritaire sur la proposition de loi du Sénat visant à lutter contre l’antisémitisme dans l’enseignement supérieur ont été adoptées, à l’unanimité, ce jeudi au Sénat. Le texte prévoit notamment l’obligation de formation des étudiants à la lutte contre l’antisémitisme et le racisme tout au long de leur parcours d’enseignement.

Le