Passe sanitaire : quelles sont les règles en vigueur au Sénat ?
Le Sénat applique la loi qui fait la différence entre les lieux de travail, où le passe sanitaire n’est pas exigé en général, et les établissements recevant du public. Le passe n’est donc pas nécessaire dans l’hémicycle pour les sénateurs, ou pour les fonctionnaires du Sénat. Il est revanche demandé au restaurant de la Haute assemblée.

Passe sanitaire : quelles sont les règles en vigueur au Sénat ?

Le Sénat applique la loi qui fait la différence entre les lieux de travail, où le passe sanitaire n’est pas exigé en général, et les établissements recevant du public. Le passe n’est donc pas nécessaire dans l’hémicycle pour les sénateurs, ou pour les fonctionnaires du Sénat. Il est revanche demandé au restaurant de la Haute assemblée.
Public Sénat

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

La question du recours au passe sanitaire au Parlement avait été soulevée avant la pause estivale. La question du recours au passe sanitaire au Parlement avait été soulevée avant la pause estivale. Au Sénat, elle n’avait pas été tranchée dans un premier temps. Elle l’est depuis l’adoption du projet de loi sur le passe. Un courrier interne, signé du Président du Sénat et des questeurs de la Haute assemblée, en date du 1er septembre, est venu préciser les règles.

Interrogé, le Sénat explique que « les visiteurs individuels reçus dans le cadre des activités institutionnelles du Sénat ou dans le cadre de leur travail (prestataires…) ne seront pas contrôlés, ni les usagers badgés du Palais ». Selon la loi adoptée cet été, le passe n’est pas demandé sur le lieu de travail (sauf pour certaines professions en contact avec du public). C’est cette règle qui est ici appliquée. Les sénateurs n’ont donc pas besoin de passe sanitaire dans l’exercice de leur travail parlementaire, qu’il s’agisse des travaux en commission ou dans l’hémicycle.

« Passe sanitaire exigé pour l’accès au restaurant »

En revanche, « le passe sanitaire sera exigé pour l’accès au restaurant » du Sénat, « pour les sénateurs comme pour leurs invités », précise les services de l’institution. On retrouve ici la règle en vigueur pour de nombreux établissements recevant du public (ERP), comme les restaurants. Le passe est aussi demandé au public qui participe à des visites, dont le nombre reste limité en nombre de personnes, tout comme pour les participants à des « colloques, repas ou réceptions ».

Si le passe sanitaire est exigé pour le restaurant, il ne l’est en revanche pas pour le « self-service » de la Haute assemblée, « conformément aux règles applicables dans les entreprises pour la restauration du personnel ». Enfin, « le port du masque reste obligatoire pour tout le monde dans l’enceinte » du Palais. Par ailleurs, on souligne en interne le « très fort taux de vaccination » des sénateurs.

« On ne peut pas, pour quelque motif que ce soit, barrer à un élu de la Nation l’accès à l’assemblée dans laquelle il siège »

Lors des débats au Sénat sur le projet de loi de gestion de la crise sanitaire, deux amendements avaient été déposés pour rendre obligatoire le passe sanitaire pour l’accès au Sénat. L’un LREM, de Xavier Iacovelli, fixant un seuil de personnes pour exiger le passe, l’autre d’un sénateur rattaché LR, Cédric Vial, sans seuil.

Opposition du rapporteur du texte, Philippe Bas. Ce dernier avait rappelé qu’« il existe un principe très important : on ne peut pas, pour quelque motif que ce soit, barrer à un élu de la Nation l’accès à l’assemblée dans laquelle il siège ». « Cela ne dispense pas nos assemblées d’adopter les règles nécessaires à l’exemplarité », ajoutait le sénateur LR (voir le compte rendu des débats), qui souhaitait « que toute règle édictée pour nos concitoyens, afin d’assurer leur sécurité sanitaire, soit effectivement appliquée au Sénat ». Mais Philippe Bas soulignait « que les Français ne sont en rien entravés pour l’accès à leur lieu de travail », dans le cadre de l’instauration du passe sanitaire. « Pourquoi les fonctionnaires du Sénat et les sénateurs le seraient-ils ? » demandait le premier questeur, qui ajoutait : « Nous devons être exemplaires, naturellement, mais nous ne devons pas mettre en œuvre des règles qui seraient, en réalité, spécifiques aux assemblées parlementaires, car aucune entreprise de France, à part celles qui reçoivent du public, ainsi que les hôpitaux et les établissements médico-sociaux, ne fonctionnera sur un tel modèle ».

Du côté de l’Assemblée nationale, la question avait engendré un débat similaire. Au final, le président de l’Assemblée, Richard Ferrand, avait précisé que la loi relative à la gestion de la crise sanitaire « sera évidemment appliquée à l’Assemblée nationale, dans le respect des missions parlementaires ». Autrement dit, le passe n’est pas non plus demandé pour rentrer dans l’hémicycle, ce qui poserait un problème constitutionnel. Richard Ferrand soulignait que la mise en place du passe pourrait en effet porter atteinte au principe de « libre exercice du mandat parlementaire ».

Partager cet article

Dans la même thématique

Paris : Session of the examination of the government of the finance bill PLF
11min

Politique

Budget : les tractations ont commencé pour tenter d’arracher un accord en commission mixte paritaire

Au moment où les sénateurs s’apprêtent à terminer l’examen du budget, les esprits sont déjà dans l’étape suivante, la commission mixte paritaire. Malgré de très grosses différences entre les députés et le texte du Sénat, l’idée d’un accord en CMP fait son chemin. Mais avant de voir une fumée blanche, beaucoup de chemin reste à faire. Pour préparer le terrain, les échanges informels ont déjà commencé.

Le

6min

Politique

Municipales 2026 : l’absence de budget au 31 décembre peut-elle impacter l’organisation des élections ?

Si le budget de la sécurité de sociale a été adopté par l’Assemblée nationale mardi, rien ne promet un même sort au projet de loi de finances, pour lequel les voies de compromis sont encore plus minces. En cas de non-accord sur le texte, le gouvernement serait contraint de recourir à une loi spéciale. Une piste qui éveille des inquiétudes quant à l’organisation des municipales, dont l’enveloppe est estimée à 200 millions d’euros.

Le