« Passions » : Nicolas Sarkozy livre ses souvenirs personnels et politiques
Alors que plusieurs personnalités de la droite souhaitent le voir revenir dans l'arène politique, Nicolas Sarkozy publie aujourd’hui un récit très personnel sur sa vie politique.

« Passions » : Nicolas Sarkozy livre ses souvenirs personnels et politiques

Alors que plusieurs personnalités de la droite souhaitent le voir revenir dans l'arène politique, Nicolas Sarkozy publie aujourd’hui un récit très personnel sur sa vie politique.
Public Sénat

Par Public Sénat

Temps de lecture :

5 min

Publié le

Mis à jour le

Nicolas Sarkozy signe son grand retour en libraire avec son livre « Passions ». Tirés à 200.00 exemplaires, l’ouvrage promet d’ores et déjà un succès. Faut-il y voir un retour de l’ancien Président ? « À chaque fois que Nicolas Sarkozy sort un livre, c’est toujours un évènement. Nicolas Sarkozy est toujours là dans l’environnement politique, toujours très à même avec les leaders nationaux » réagit le sénateur LR Philippe Mouiller. « C’est un homme passionné et je crois que lorsqu’on a été Président, on ne part pas vraiment de la politique » affirme quant à elle la porte parole du part LR, Laurence Saillet.

 De sa jeunesse à la conquête de l'Élysée, l'ancien Président de la République l'État revient sur près de trente ans de vie politique et rend également hommage à ses mentors. Quelques piques sont adressées à ses(ex)-adversaires.

De la bienveillance pour Emmanuel Macron

Nicolas Sarkozy fait preuve de bienveillance avec Emmanuel Macron : « « Si la jeunesse est un grand atout pour conquérir le pouvoir, elle est une faiblesse au moment de l'exercer. Le président Valéry Giscard d'Estaing, le président Emmanuel Macron et moi-même avons été confrontés à cette contradiction. Je souhaite au président actuel de la résoudre mieux que ses prédécesseurs ont pu le faire, moi compris. »

Laurence Saillet souligne le respect pour la fonction de Président de République de l’ancien chef de l’Etat : « C’est sa liberté de dire du bien de Macron et je crois qu’entre anciens Présidents de la République, il y a le respect de la fonction. Le manque d’élégance de François Hollande à l’égard de Nicolas Sarkozy l’a beaucoup marqué. »

Les chapelles de la droite

Nicolas Sarkozy rappelle à la droite qu’il faut le « rassemblement » mais ne se montre pas très optimiste : « J'aspirais à rassembler le plus grand nombre, pas à dominer la secte de mes plus proches partisans. J'observe tristement aujourd'hui le phénomène strictement inverse. Dès qu'apparaît le moindre désaccord, la division semble devenue inéluctable. Ainsi, Valérie Pécresse a créé Libres, Xavier Bertrand la Manufacture, Bruno Retailleau Force républicaine... À l'arrivée, je crains fort que chacun ne soit déçu. »

« Nicolas Sarkozy appelait au rassemblement avant même la sortie de ce livre » rappelle Philippe Mouiller. Philippe Dominati, sénateur d'Ile-de-France rattaché au groupe LR, tempère ces propos sur le rassemblement : « C’est un terme que l’on emploie toujours au lendemain d’une défaite mais je ne crois pas que ce soit un projet politique. On est pour un rassemblement le plus large mais il faut savoir comment l’incarner et sur quel projet

Le tacle à François Fillon

Le ton est ferme lorsqu'il évoque son ancien Premier ministre, François Fillon. « L'image qu'il renvoie est bien différente de ce qu'il est en profondeur. Il paraît calme, pondéré, discret. Or, il peut, dans certaines occasions, être cassant et rancunier. Cela n'enlève rien à ses qualités d'orateur, ni à son intelligence. Rarement, je ne suis autant passé à côté d'une personnalité. », écrit Sarkozy.

« Il y a une forme de déception quand vous avez donné des fonctions à quelqu'un » déclare Laurence Saillet qui fait référence au déjeuner où François Fillon aurait demandé à Jean-Pierre Jouyet, alors secrétaire général de l'Élysée de François Hollande, d'accélérer les procédures judiciaires contre Nicolas Sarkozy.

Une petite pique à Édouard Philippe

Nicolas Sarkozy a des mots positifs pour le Premier ministre Édouard Philippe qu’il a bien connu lorsqu’il était bras droit d’Alain Juppé chez les Républicains. Il vante « sa force » et « son calme » et souligne un Premier « ministre loyal et compétent ». L’ancien Président ne se prive pas d'un tacle sur « son supposé manque de charisme ».

Le mentor

Jacques Chirac est un personnage récurent de ce livre. Nicolas Sarkozy raconte avec émotion sa première rencontre avec Jacques Chirac, alors premier ministre de Valéry Giscard d'Estaing, en 1975 à l'hôtel de Matignon. « La soudaineté de l'événement déclencha en moi l'envie irrépressible de saisir ma chance et d'être à la hauteur de ce que je pressentais être une opportunité quasi miraculeuse.

On peut lire une relation entre admiration et épisodes de détestation absolue avec des sentiments « ambivalents » à l’endroit de l’ancien président de la République. Il le dépeint comme un personnage « indifférent » : « Je compris enfin pourquoi Jacques Chirac était le chef. Stoïque sous la charge. Plein de sang-froid. Au fond, tellement indifférent à tous et à toutes. »

"Passions" : Les réactions au livre de Nicolas Sarkozy
02:32

 

Partager cet article

Dans la même thématique

« Passions » : Nicolas Sarkozy livre ses souvenirs personnels et politiques
3min

Politique

« C'est 50.000 euros de manque à gagner » : un an après les Jeux, ce para-sportif dénonce le départ de ses sponsors

Un an après, quel est l’héritage des Jeux olympiques et paralympiques ? Inclusion, transports, infrastructures, sponsors… pour Sofyane Mehiaoui, joueur de basket fauteuil qui a représenté la France, si l’accès à la nouvelle Adidas Arena porte de Clignancourt à Paris est un vrai bénéfice, le départ de ses sponsors révèle le manque d’engagement durable des marques auprès de parasportifs. Il témoigne dans l'émission Dialogue Citoyen, présenté par Quentin Calmet.

Le

« Passions » : Nicolas Sarkozy livre ses souvenirs personnels et politiques
6min

Politique

Agences de l’État, qui veut gagner des milliards ? 

La ministre des Comptes publics propose de supprimer un tiers des agences de l'État pour faire deux à trois milliards d’économies. Seulement, pour en rayer de la liste, encore faudrait-il savoir combien il en existe…Une commission d'enquête sur les missions des agences de l’État s’est plongée dans cette grande nébuleuse administrative. ARS, France Travail, OFB, CNRS, ADEME, ANCT, des agences, il y en a pour tous et partout ! Mais “faire du ménage” dans ce paysage bureaucratique touffu rapportera-t-il vraiment les milliards annoncés par le gouvernement et tant espérés par la droite ? Immersion dans les coulisses de nos politiques publiques…

Le

President Emmanuel Macron Visits the 55th Paris Air Show at Le Bourget
7min

Politique

Budget 2026 : « Emmanuel Macron a une influence, mais ce n’est pas le Président qui tient la plume »

Le chef de l’Etat reçoit lundi plusieurs ministres pour parler du budget. « Il est normal qu’il y ait un échange eu égard à l’effort de réarmement qui est nécessaire », explique l’entourage d’Emmanuel Macron. « Il laisse le gouvernement décider », souligne le macroniste François Patriat, mais le Président rappelle aussi « les principes » auxquels il tient.

Le

Bruno Retailleau public meeting at Docks 40 in Lyon.
5min

Politique

Tribune de LR sur les énergies renouvelables : « La droite essaye de construire son discours sur l’écologie dans une réaffirmation du clivage gauche/ droite »

Après la publication d’une tribune sur le financement des énergies renouvelables, le parti de Bruno Retailleau s’est retrouvé sous le feu des critiques. Pourtant, en produisant un discours sur l’opposition aux normes écologiques, LR semble revitaliser le clivage entre la gauche et la droite.

Le