Objectif atteint pour les socialistes. Au lendemain des élections sénatoriales, le premier groupe d’opposition à la Haute chambre a atteint son but : conserver sa place avec un total de 65 sénateurs. « Je suis satisfait sur l’objectif que je m’étais fixé : rester le deuxième groupe majoritaire au Sénat, et le premier groupe de gauche d’opposition », se félicite le chef de file des sénateurs socialistes Patrick Kanner, invité de l’émission Bonjour Chez Vous (Public Sénat), ce lundi. « De plus, nous conservons suffisamment de sièges pour déposer, seuls, un recours au Conseil constitutionnel ». Le sénateur, candidat à sa réélection à la tête du groupe, déplore toutefois la perte de certains sièges gagnables, « essentiellement à cause de la division ».
« Notre responsabilité est de travailler ensemble »
Véritable serpent de mer pour la gauche depuis l’élection présidentielle de 2017 : le sujet de l’union a une nouvelle fois divisé les rangs dans certains territoires, comme la Seine-Maritime, où les socialistes perdent un siège au détriment de la droite. « L’union est prolifique, on le voit dans les Bouches-du-Rhône », affirme Patrick Kanner. « Là où nous sommes divisés, nous perdons, et par nous, j’entends toute la gauche. C’est du perdant-perdant ». Pour l’ancien ministre, la seule stratégie à adopter pour les élections départementales et régionales à venir est celle de l’union, avec les écologistes, notamment. « Il faut tendre vers cela pour les prochaines élections. Pour les départementales, notamment, les binômes permettent une diversification, qui est bénéfique ». Le bilan de ces élections sénatoriales reste, toutefois, positif, pour le sénateur, qui salue l’émergence d’un groupe écologiste au Sénat. « La gauche sort renforcée au Sénat », estime-t-il. « La sensibilité que représentent les Verts mérite d’être représentée. Notre responsabilité sera désormais de travailler ensemble », avertit-il.
Commentant le résultat de La République en marche, qui conserve son groupe, avec vingt sénateurs, Patrick Kanner rappelle que les socialistes adopteront toujours le comportement d’un « parti de gouvernement ». « Au Sénat, on discute avec tout le monde, cela dépend des situations. Sur la PMA nous étions à leurs côtés (ndlr : les sénateurs de la majorité) et heureusement que la gauche était là pour voter le texte ; en revanche, on s’oppose sur des textes comme Asile et immigration. Nous ne sommes pas dans l’opposition systématique, nous pouvons travailler ensemble sur certains textes ». Le chef de file des sénateurs socialistes estime toutefois que le parti d’Emmanuel Macron a pris un tournant, « celui de la droite libérale ». « La droite est braconnée sur le plan des personnes et siphonnée sur le plan des idées, elle n’a plus qu’un seul chantier c’est la sécurité. Ce qui laisse à la droite très peu d’espace, alors que la gauche, explosée au début du quinquennat en a retrouvé », se réjouit Patrick Kanner qui prédit de beaux jours à venir pour la gauche, si tant est qu’elle arrive à se rassembler.