Patrick Kanner menace d’investir des « grands élus territoriaux » face aux candidats LFI en cas de législatives anticipées

Invité de la matinale de Public Sénat, Patrick Kanner a entériné la rupture entre le PS et LFI après la décision du parti de ne pas voter la motion de censure, tant en termes de culture politique que de stratégie électorale.
Louis Mollier-Sabet

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Patrick Kanner semble enfin tenir sa victoire. En poussant pour tenir le Congrès du Parti socialiste avant l’été (« le plus tôt possible »), le président du groupe PS au Sénat, qui a toujours été le tenant d’une alliance uniquement électorale avec LFI sait que la donne a changé en interne. Le sénateur du Nord appelle le PS à « confirmer sa ligne stratégique » dans la lignée du non-vote de la motion de censure décidé en Bureau national ce lundi.

« Qu’a fait LFI dans l’histoire des grandes réformes politiques et sociales de la France ? »

À écouter l’ancien ministre de François Hollande, on comprend effectivement que « les relations à clarifier » avec le mouvement de Jean-Luc Mélenchon sont déjà relativement claires : « La gauche en France, ce n’est pas la gauche guévariste. Il faut que nos collègues, amis, ou anciens partenaires de LFI comprennent que quand on n’a pas d’élus locaux ou d’élus au Sénat, on ne peut pas prétendre fixer la ligne de la gauche. C’est dur à entendre, mais il faut qu’ils s’y habituent. Le PS est un grand parti de gouvernement, il a un passé, un présent et un avenir, nous verrons bien quand M. Mélenchon ne sera plus là si LFI a un avenir. »

Le fait d’assumer une « culture de gouvernement » ou de « responsabilité » les distinguant de LFI n’a rien de nouveau au Parti socialiste, mais Patrick Kanner va même un peu plus loin maintenant que la distinction est devenue rupture consommée : « Je me revendique de la gauche de responsabilité, celle qui fait bouger des lignes, comme sur le budget où l’on a obtenu des choses. Cette gauche-là je l’assume et je ne veux pas de faux procès ou de leçons d’un mouvement politique qui a fait quoi dans l’histoire de ce pays ? Qu’a fait LFI dans l’histoire des grandes réformes politiques et sociales de la France ? »

« Je les invite à être très prudents »

De même, le responsable socialiste va jusqu’à mettre en cause la dimension électorale du NFP : « LFI menace en permanence de mettre des candidats face aux députés qui ne voteraient pas la censure. Je les invite à être très prudents : si nous mettons des grands élus territoriaux face à eux, je pense que le groupe LFI risque de diminuer sérieusement et revenir à son étiage de 2017, soit 17 ou 18 députés. »

Partager cet article

Pour aller plus loin

Dans la même thématique

Patrick Kanner menace d’investir des « grands élus territoriaux » face aux candidats LFI en cas de législatives anticipées
3min

Politique

Santé mentale : « 25% des lycéennes ont déjà pensé à la mort », s’alarme la spécialiste Angèle Malâtre-Lansac

Décrété « Grande cause nationale » en 2025, les troubles de la santé mentale concernent 13 millions de français. Un enjeu de santé publique qui touche fortement la jeunesse. Si la question est au centre du débat public, les solutions tardent à être mises en place et le secteur de la psychiatrie manque de moyens. Cette semaine dans Et la Santé ça va ?, Axel De Tarlé reçoit la sénatrice Céline Brulin et Angèle Malâtre-Lansac, déléguée générale de l’Alliance pour la Santé mentale pour en débattre.

Le

Patrick Kanner menace d’investir des « grands élus territoriaux » face aux candidats LFI en cas de législatives anticipées
4min

Politique

Armement : Kaja Kallas appelle la France à « augmenter les cadences de production »

C’est la voix de la diplomatie européenne. Au moment où le cessez le feu connait des ratés à Gaza, et où la guerre s’enlise en Ukraine, quelle place pour les Européens ? Comment peser sur les grands conflits en cours ? Guerre en Ukraine, cessez-le-feu à Gaza, ou encore traité de libre-échange avec les pays du Mercosur, la Haute représentante de l’Union européenne pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité Kaja Kallas défend son action et répond sans détour aux questions de Caroline de Camaret et d’Armen Georgian dans Ici l’Europe.

Le