Patrick Kanner semble enfin tenir sa victoire. En poussant pour tenir le Congrès du Parti socialiste avant l’été (« le plus tôt possible »), le président du groupe PS au Sénat, qui a toujours été le tenant d’une alliance uniquement électorale avec LFI sait que la donne a changé en interne. Le sénateur du Nord appelle le PS à « confirmer sa ligne stratégique » dans la lignée du non-vote de la motion de censure décidé en Bureau national ce lundi.
« Qu’a fait LFI dans l’histoire des grandes réformes politiques et sociales de la France ? »
À écouter l’ancien ministre de François Hollande, on comprend effectivement que « les relations à clarifier » avec le mouvement de Jean-Luc Mélenchon sont déjà relativement claires : « La gauche en France, ce n’est pas la gauche guévariste. Il faut que nos collègues, amis, ou anciens partenaires de LFI comprennent que quand on n’a pas d’élus locaux ou d’élus au Sénat, on ne peut pas prétendre fixer la ligne de la gauche. C’est dur à entendre, mais il faut qu’ils s’y habituent. Le PS est un grand parti de gouvernement, il a un passé, un présent et un avenir, nous verrons bien quand M. Mélenchon ne sera plus là si LFI a un avenir. »
Le fait d’assumer une « culture de gouvernement » ou de « responsabilité » les distinguant de LFI n’a rien de nouveau au Parti socialiste, mais Patrick Kanner va même un peu plus loin maintenant que la distinction est devenue rupture consommée : « Je me revendique de la gauche de responsabilité, celle qui fait bouger des lignes, comme sur le budget où l’on a obtenu des choses. Cette gauche-là je l’assume et je ne veux pas de faux procès ou de leçons d’un mouvement politique qui a fait quoi dans l’histoire de ce pays ? Qu’a fait LFI dans l’histoire des grandes réformes politiques et sociales de la France ? »
« Je les invite à être très prudents »
De même, le responsable socialiste va jusqu’à mettre en cause la dimension électorale du NFP : « LFI menace en permanence de mettre des candidats face aux députés qui ne voteraient pas la censure. Je les invite à être très prudents : si nous mettons des grands élus territoriaux face à eux, je pense que le groupe LFI risque de diminuer sérieusement et revenir à son étiage de 2017, soit 17 ou 18 députés. »