Patrick Kanner reproche à l’exécutif de faire preuve de «confusion institutionnelle»
Le président des sénateurs socialistes estime que l’exécutif a commis deux faux pas ces derniers jours, en décidant de lancer une commission d’enquête sur la gestion de la crise sanitaire mais aussi en demandant aux présidents des deux assemblées de formuler des idées pour l’Élysée.

Patrick Kanner reproche à l’exécutif de faire preuve de «confusion institutionnelle»

Le président des sénateurs socialistes estime que l’exécutif a commis deux faux pas ces derniers jours, en décidant de lancer une commission d’enquête sur la gestion de la crise sanitaire mais aussi en demandant aux présidents des deux assemblées de formuler des idées pour l’Élysée.
Public Sénat

Par Public Sénat

Temps de lecture :

2 min

Publié le

Mis à jour le

Sale temps pour les relations entre les sénateurs et le pouvoir exécutif. Deux initiatives du gouvernement ou de la présidence de la République contrarient le patron des sénateurs socialistes, deuxième groupe au Sénat. À l’instar de la majorité sénatoriale de droite, Patrick Kanner voit d’un mauvais œil la volonté du gouvernement de revenir lui-même sur la gestion de la crise sanitaire, avec un retour sur expérience. « Quand on a deux commissions d’enquête qui vont se réunir à l’Assemblée et au Sénat, on ne s’amuse pas – permettez-moi l’expression – à créer sa propre commission d’enquête de fait. C’est tout à fait dommageable », désapprouve le sénateur du Nord.

L’ancien ministre estime que cette décision gouvernementale n’est pas sans arrières pensées. « J’ai parlé de mépris à l’égard du Parlement, cela peut être aussi un acte de défiance du gouvernement à l’égard du Parlement, alors que le Parlement a été tout à fait à la hauteur depuis le début de cette crise », a-t-il déclaré sur Public Sénat, à l’issue des questions au gouvernement. La mission gouvernementale n’amènera, selon lui, « rien de plus ». Les ministres auraient dû « s’appuyer » sur le « savoir-faire » des commissions parlementaires.

Cet épisode est venu s’ajouter à un autre malaise : celui provoqué par la lettre d’Emmanuel Macron aux présidents des deux assemblées parlementaires. Le président de la République a invité Gérard Larcher, pour le Sénat, et Richard Ferrand pour l’Assemblée nationale, à préparer des idées pour la relance économique. Là encore, Patrick Kanner voit rouge. « C’est bien de consulter le président Larcher ou le président Ferrand, naturellement, mais si c’est pour créer de la confusion institutionnelle ou de la confusion politique… Le Parlement fait des propositions de loi : il n’y a aucune raison aujourd’hui à ce que, quelque part, nous devenions des collaborateurs du gouvernement. »

Partager cet article

Dans la même thématique

Photo horizontale Hollande
11min

Politique

Attentats du 13 novembre 2015 : « Je vois des victimes qui sortent du Bataclan, le regard hagard… », se remémore François Hollande

ENTRETIEN – Dix ans après les attentats du 13 novembre 2015, l'ancien président de la République revient auprès de Public Sénat sur le déroulé des attaques terroristes de Seine-Saint-Denis et de Paris. Il détaille la gestion de la crise et les décisions prises cette nuit-là, mais analyse aussi l'évolution du pays face à cette épreuve.

Le