Pavlenski affirme avoir « volé » la vidéo qui a fait tomber le candidat de Macron à Paris
L'activiste russe Piotr Pavlenski revendique, dans deux entretiens publiés vendredi, le "vol" à sa compagne des vidéos à...

Pavlenski affirme avoir « volé » la vidéo qui a fait tomber le candidat de Macron à Paris

L'activiste russe Piotr Pavlenski revendique, dans deux entretiens publiés vendredi, le "vol" à sa compagne des vidéos à...
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L'activiste russe Piotr Pavlenski revendique, dans deux entretiens publiés vendredi, le "vol" à sa compagne des vidéos à connotation sexuelle ayant fait chuter le candidat du président Emmanuel Macron à la mairie de Paris, et la seule responsabilité du scandale.

À la chaîne d'informations américaine CNN comme au quotidien français Le Monde, l'auteur russe de performances à connotations politiques, réfugié politique en France depuis 2017, a affirmé avoir agi à l'insu de sa compagne Alexandra de Taddeo, une étudiante de 29 ans rencontrée il y a un peu plus d'un an.

"J'ai volé ce matériel dans son ordinateur", a affirmé M. Pavlenski dans un français hésitant à CNN. "Elle connaît pas que j'ai trouvé et je prends cette vidéo (...). Ça a été publié et ça a commencé être diffusé, et après elle pouvait pas faire rien, et elle dit +ok, si tu fais ça... ok tu fais ça, ok+", ajoute Piotr Pavlenski.

"Elle était pas contente que je demande pas (à) elle, bien sûr", assure-t-il.

Ancien porte-parole du gouvernement et considéré comme un proche du président français, Benjamin Griveaux, 42 ans, a renoncé à sa candidature à la mairie de Paris le 14 février après cette diffusion, en dénonçant des "attaques ignobles" et disant avoir pour "priorité" sa famille.

Au Monde, Piotr Pavlenski a expliqué que le candidat de la République en Marche (parti présidentiel) "lui était inconnu avant que sa compagne (...) ne lui confie leur aventure".

"Elle lui parle des vidéos échangées" en octobre dernier, "il évoque l'idée de les publier devant la jeune femme. Refus catégorique", résume le quotidien.

L'artiste russe confirme ainsi la version de Mme de Taddeo qui a reconnu avoir été en 2018 la destinataire des vidéos sexuelles de M. Griveaux mais rejeté toute responsabilité dans leur diffusion.

- "De l'art politique" -

La jeune femme et son compagnon sont accusés d'"atteinte à l'intimité de la vie privée" et "diffusion sans l'accord de la personne d'un enregistrement portant sur des paroles ou images à caractère sexuel et obtenues avec son consentement ou par elle-même".

Selon Le Monde, Pavlenski assure avoir exploré l'ordinateur partagé avec sa compagne, en l'absence de celle-ci, et avoir volé "les vidéos avec une clef USB", au nombre de deux, toutes deux publiées sur son site.

Il réitère qu'il a agi ainsi au nom de la lutte contre "l'hypocrisie" d'un candidat qui pose avec son épouse dans les médias.

"La vocation d’un artiste, c’est de déranger le monde et de faire sauter les codes normatifs", dit-il, selon le quotidien.

"Il doit être un os dans la gorge du pouvoir". Je fais de l’art politique, pas des gestes politiques. Ce qui compte c’est l’image. Je rends visible, je révèle", ajoute cet homme de 35 ans au visage émacié connu pour des performances choc.

Alexandra de Taddeo avait pris contact avec lui peu après son arrivée à Paris, désireuse de l'interviewer pour une radio étudiante. À l'époque, explique-t-il au Monde, il n'est pas disponible et ce n'est qu'un an plus tard qu'ils se rencontrent, à l'initiative, à nouveau, de la jeune femme. Ils finissent pas tomber amoureux.

Placés sous contrôle judiciaire, qui leur interdit d'entrer en contact, ils ont néanmoins échangé des déclarations d'amour via leurs avocats.

Alors que le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner a indiqué qu'il serait possible de "remettre en cause le statut de réfugié" de M. Pavlenski en cas de condamnation judiciaire, ce qui semble contestable juridiquement, ce dernier a répondu à CNN : "Vraiment je réfléchis pas à tout ça".

"Dans ma vie, il y a toujours quelque chose qui veut me faire peur, mais maintenant c'est habitude, c'est toujours menaces, menaces, c'est prison ou c'est clinique psychiatrique, ou c'est quelqu'un d'autre, ok maintenant c'est menace que je perds statut de réfugié politique...", a-t-il commenté.

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