Frédéric Péchenard, vice-président LR de la région Ile-de-France chargé de la sécurité et ex-directeur général de la police nationale, s'est opposé lundi à la rétention administrative des fichés S et au rétablissement de l'état d'urgence, défendues par le président de LR après les attaques jihadistes dans l'Aude.
"Je ne pense pas que ça ait beaucoup de sens dans la mesure où, c'est l'ancien policier qui parle, c'est très difficile à mettre en œuvre. C'est très difficile techniquement (et) très difficile juridiquement", a-t-il déclaré, interrogé par Europe 1 sur la possibilité de retenir administrativement les fichés S.
"M. Valls, qui l'a proposé, a été Premier ministre, a été ministre de l'Intérieur et cette mesure n'a pas été prise", a-t-il rappelé.
M. Péchenard a ensuite mis en avant l'"atout fort" du renseignement français selon lui: "Les signaux faibles sont parfaitement décelés, c’est-à-dire qu'on a identifié en France les 20.000 personnes qui vont passer à l'acte", a-t-il estimé.
M. Péchenard a dit préférer "d'autres mesures peut-être moins spectaculaires mais plus efficaces" telles que le rétablissement des perquisitions administratives et le renforcement du renseignement pénitentiaire, afin d'"affiner pour savoir qui va passer à l'acte" parmi ces personnes.
L'ancien directeur général de la police nationale s'est dit en outre "favorable" à la fin de l'état d'urgence, une mesure qui doit être appliquée "dans une démocratie comme la France (…) dans un temps très court".
Le président de LR Laurent Wauquiez a dénoncé lundi la "coupable naïveté" d'Emmanuel Macron et réclamé, après les attaques jihadistes dans l'Aude, le rétablissement de l'état d'urgence. Il a aussi réitéré sa demande de rétention administrative des fichés S les plus dangereux et l'expulsion des étrangers qui seraient dans ce cas.