Pécresse lance son mouvement Libres! pour « oxygéner la droite »
Pour "oxygéner la droite", la présidente de l'Ile-de-France Valérie Pécresse a lancé dimanche son mouvement Libres ! pour défendre une droite ...
Par Nadège PULJAK
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Pour "oxygéner la droite", la présidente de l'Ile-de-France Valérie Pécresse a lancé dimanche son mouvement Libres ! pour défendre une droite "ferme, sociale et réformatrice" au sein de LR, différente de la ligne de Laurent Wauquiez, favori pour la présidence du parti.
C'est à Argenteuil, dans le Val d'Oise, "l'un des départements les plus jeunes de France, où la mixité sociale se vit au quotidien", que l'ex-ministre, soucieuse de "reconquérir la jeunesse et la France populaire", avait convié son public.
Devant près de 2.000 personnes, dont quelque 250 élus LR, celle qui se définit comme une "gaulliste sociale", "attachée à la valeur d'autorité" et "engagée pour lutter contre toutes les injustices" a développé son credo d'une "troisième voie" pour la droite, "ni celle de Macron, ni celle de Buisson", l'ancien conseiller de Nicolas Sarkozy et ex-directeur du journal Minute.
Après les défaites de 2012 et 2017, "rien ne serait pire que de repartir comme avant" et de "servir aux Français la saison 3 de +à droite toute!+", a-t-elle lancé, souhaitant un "devoir d'inventaire".
Le logo du nouveau mouvement politique de Valérie Pécresse, le 10 septembre 2017 à Argenteuil, près de Paris
AFP
Ces échecs "nous ont conduits à nous recroqueviller, à nous rétrécir, à nous couper des jeunes, des milieux populaires, de la France urbaine...", a-t-elle regretté. "Nous avons aussi perdu la France populaire et la France des villes (...) parce que nous n'avons pas su incarner une espérance".
Pour "tous ceux qui ont été déçus par la droite et le centre", Mme Pécresse a créé Libres! au sein du parti Les Républicains.
Elle ne concourra pas à la présidence, les 10 et 17 décembre. Il n'y aura "pas de guerre des chefs", insiste l'ex-ministre, décidée néanmoins à se démarquer de la ligne Wauquiez, jugée trop à droite.
- "Droite dure et droite molle" -
Pour autant, sur les questions régaliennes, Mme Pécresse "rêve d’une droite ferme". "Redonnons à la loi de la République son autorité" et "l’autorité de la loi, elle vaut aussi face aux flux migratoires", a plaidé la présidente de région, demandant que "chaque mois, le ministère de l’Intérieur publie les chiffres des déboutés du droit d’asile reconduits".
"Je rêve d'une droite vraiment sociale. Une droite qui refuserait l'assistanat, mais ne se bornerait pas à cela! Une droite qui innoverait, qui prouverait que, dans le domaine social, il y a ceux qui disent, et ceux qui font", a-t-elle ajouté.
"Je rêve d'une droite qui mettrait l'humain au premier plan de ses décisions. Arrêtons ainsi de promettre l'abrogation de la loi Taubira sur le mariage pour tous (...) il est humainement impossible d'y revenir, car derrière cette loi, il y a des couples qui s'aiment", a encore lancé Mme Pécresse, là où M. Wauquiez souhaite une réécriture.
La présidente de l'Ile-de-France Valérie Pécresse (c) lance son mouvement Libres !, le 10 septembre 2017 à Argenteuil, près de Paris
AFP
Parmi les élus présents figuraient Gérard Larcher, président du Sénat, ou Bernard Accoyer. Secrétaire général de LR, ce dernier a appelé à "rassembler sans assécher", "plutôt que de nous perdre dans des controverses sans fin pour savoir s’il y a une droite +dure+ et une droite +molle+".
Eric Ciotti, soutien de Laurent Wauquiez, a glissé par médias interposés: "Nous sommes un parti de droite, de droite républicaine, mais de droite, et je m'étonne que certains s'étonnent qu'on soit de droite".
A la veille de l'ouverture de la chasse aux parrainages, quatre des six candidats à la présidence de LR étaient à Argenteuil: Daniel Fasquelle, Florence Portelli, Maël de Calan, Laurence Sailliet.
75 personnalités de droite, dont David Lisnard, maire de Cannes, ou David Douillet avaient apporté leur soutien à Valérie Pécresse dans une tribune parue dimanche.
A la question de savoir s’il ressentait cette démarche comme une attaque, Laurent Wauquiez a répondu "non, pas du tout" après une longue intervention devant 200 militants LR de la Loire.
Glissant que "plusieurs de (s)es amis", dont David Lisnard étaient signataires, il a assuré être "favorable à toutes les initiatives qui vont dans le sens de la mobilisation et du rassemblement de notre famille politique".
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