Pécresse veut faire de la Seine un axe de déplacement pour les Franciliens

Pécresse veut faire de la Seine un axe de déplacement pour les Franciliens

Prendre une navette fluviale sur la Seine grâce à sa carte Navigo, c'est ce que peuvent faire à partir de mardi les Franciliens détenteurs de ce...
Public Sénat

Par Cécile AZZARO

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Prendre une navette fluviale sur la Seine grâce à sa carte Navigo, c'est ce que peuvent faire à partir de mardi les Franciliens détenteurs de ce titre de transport, pour un tarif préférentiel, une initiative destinée à "habituer les Franciliens à se servir de la Seine comme d'un axe de déplacement".

La présidente de la région Ile-de-France Valérie Pécresse, qui préside aussi le Syndicat des transports d'Ile-de-France (Stif), signait ce mardi une convention en ce sens avec Batobus, un service de navettes fluviales, filiale de Bateaux Parisiens et membre du groupe Sodexo.

Cette convention permettra aux voyageurs possédant la carte Navigo (forfaits Navigo Annuel et Imagine R) d'emprunter les navettes fluviales de Batobus à volonté, moyennant 40 euros par an, au lieu de 60 euros par an ou 11 euros par jour actuellement.

Un
Un "Batobus" sur la Seine à Paris le 29 juillet 2015
AFP/Archives

"Il s'agit d'une remise consentie par Batobus", non compensée par le Stif, précise la compagnie fluviale, qui accueille près de 2 millions de passagers par an, et espère toucher entre 10.000 et 100.000 détenteurs du Passe Navigo avec cette offre.

Concrètement, cette offre pourrait soulager le trafic du RER C, qui suit également le cours de la Seine.

Batobus compte huit bateaux desservant neuf stations sur les rives droite et gauche de Paris, entre Beaugrenelle (XVe arrondissement) et le Jardin des Plantes (Ve), en passant par l'île de la Cité. Une dixième station, à Invalides, est prévue en 2017.

La première fois, le voyageur devra présenter sa carte Navigo au guichet pour acheter le passe annuel, qu'il devra ensuite montrer à chaque montée dans les navettes fluviales.

Valérie Pécresse à Paris le 30 août 2016
Valérie Pécresse à Paris le 30 août 2016
AFP/Archives

"Nous proposons une offre alternative pour traverser Paris sur le secteur des voies sur berge qui a été fermé à la circulation automobile", a expliqué récemment au Journal du Dimanche Mme Pécresse (LR), toujours en guerre contre la décision de la maire de Paris Anne Hidalgo (PS) de piétonniser les voies sur berge.

"Cette offre n'est pas concurrente en termes de rapidité avec les autres modes de transport", a reconnu Mme Pécresse, "mais elle est confortable, agréable, et moins polluante".

L'offre est cependant restreinte en termes d'horaire: les stations de Batobus sont desservies toutes les 40 minutes, entre 10H00 du matin et 17H, 19H ou 21H30, selon les jours de la semaine et les périodes de l'année.

- La Seine, 'axe délaissé' -

Plus largement, pour "nourrir la réflexion autour de la relance des transports sur la Seine", le Stif va lancer au premier semestre une étude du transport fluvial de personnes, car "la Seine est aujourd'hui un axe délaissé par les transports en commun", a regretté la semaine dernière Mme Pécresse.

Cette étude devra examiner les expériences menées à l’étranger, l'expérimentation Voguéo menée de 2008 à 2011, et les besoins de liaisons courtes pour aller d'une rive du fleuve à l'autre là où il n'y a pas de ponts.

Vue prise le 28 juin 2008 à Paris de navettes sur Seine Voguéo, lors de l'inauguration de ce service public fluvial qui reliait la gare d'Austerlitz à l'école vétérinaire de Maisons-Alfort
Vue prise le 28 juin 2008 à Paris de navettes sur Seine Voguéo, lors de l'inauguration de ce service public fluvial qui reliait la gare d'Austerlitz à l'école vétérinaire de Maisons-Alfort
AFP/Archives

Voguéo était un système de navettes fluviales lancées à titre expérimental en juin 2008 entre Paris et Maisons-Alfort (Val-de-Marne), mais sans succès, car les bateaux ne circulaient pas plus loin que la gare d'Austerlitz et transportaient en moyenne seulement 7 voyageurs pour 76 places.

En 2012, un appel d'offre avait été lancé pour un projet plus large, qui aurait dû compter trois lignes et une trentaine d'escales. Mais seul Batobus avait fait une offre, pour un budget jugé trop élevé par le Stif (présidé par l'ancienne majorité socialiste), qui a jeté l'éponge en 2013.

Photo fournie par le skipper français Alain Thébault montrant le projet SeaBubble
Photo fournie par le skipper français Alain Thébault montrant le projet SeaBubble
AFP/Archives

L'étude devra également explorer les possibilités offertes par les différentes innovations en matière de transports, a précisé le Stif, "à l'image de la solution +Sea Bubble+", ces embarcations électriques créées par Alain Thébault, et directement inspirées par son Hydroptère, bateau pouvant "voler" au dessus des flots.

La maire de Paris s'est déjà emparée du sujet: en novembre, elle a exprimé son souhait "que Paris soit la première capitale" à tester les premiers prototypes de ces "bulles volantes électriques" sur la Seine.

Dans la même thématique

Pécresse veut faire de la Seine un axe de déplacement pour les Franciliens
3min

Politique

Dissuasion nucléaire française élargie : « Impossible d’imaginer qu’il y ait 27 doigts sur un bouton »  pour Bernard Guetta

L’heure est à l’urgence pour les Européens. Dans un climat mondial tendu, avec les décisions américaines de ne plus participer massivement à la protection des Européens, les dirigeants des États membres de l’Union convergent vers l’idée d’une défense européenne commune, et surtout, d’un réarmement massif. À quoi correspondent les 800 milliards promis par la Commission européenne ? Pour quels achats ? Quid de l'élargissement de dissuasion nucléaire française aux autres pays européens ? Caroline de Camaret et Alexandre Poussart ouvrent le débat dans Ici l’Europe avec l’eurodéputé français Bernard Guetta, et l’Allemande Hannah Neumann du parti des Verts.

Le

Taxe Zucman : après les députés, les sénateurs écologistes à l’offensive sur le projet d’impôt de 2 % sur la fortune des plus riches
6min

Politique

Taxe Zucman : après les députés, les sénateurs écologistes à l’offensive sur le projet d’impôt de 2 % sur la fortune des plus riches

La proposition de loi des députés écologistes, adoptée en février à l’Assemblée nationale, sera inscrite dans le prochain espace réservé de leurs homologues sénateurs. Inspiré des travaux de l’économiste Gabriel Zucman, le texte instaure un impôt plancher de 2 % sur le patrimoine des « ultra-riches ». Ses chances d’adoption au Sénat sont très minces, mais ses partisans espèrent convaincre.

Le

Pécresse veut faire de la Seine un axe de déplacement pour les Franciliens
3min

Politique

Réarmement : « Je pense que la Russie n’est pas une menace pour le territoire français », estime Éric Coquerel

Invité de la matinale de Public Sénat, le président de la commission des finances de l’Assemblée nationale, Éric Coquerel revient sur la réunion à Bercy pour financer l’industrie de la défense. Si l’insoumis reconnaît une réflexion nécessaire, il estime cependant que la Russie ne représente pas une menace existentielle pour la France. Par ailleurs, le député demande au gouvernement d’organiser un débat avec vote au Parlement sur le sujet du réarmement.

Le